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Lève les yeux de ton écran. Une relation équilibrée avec les médias sociaux en 7 étapes.

Suite à la publication de mon dernier billet sur le sujet, j’ai été tentée d’entreprendre une vraie cure de réseaux sociaux. Une détox de 3 mois, peut-être 6, tant qu’à y être. Après tout, j’étais en congé de maternité. Il n’y avait pas de meilleur moment pour le faire. En plus, j’aurais pu documenter le tout ici, sur ce blogue. Je m’imaginais réussir à ne pas aller voir combien de fois mes billets « bilan » seraient likés ou partagés. Ultime supplice. Véritable exploit. 

Finalement, décembre a passé, janvier aussi. J’ai réussi à prendre suffisamment de recul face à Facebook et Instagram pour mieux comprendre ma relation avec ceux-ci et tenter de mieux encadrer l’utilisation que j’en ferai pour que cette relation demeure saine et équilibrée. Des petites notes à moi-même que je partage avec vous – au cas où les réseaux sociaux jouent parfois avec votre tête à vous aussi.

 

Reconnecte-toi à toi-même 

Chaque année, j’essaie de me faire une image globale de mes priorités pour la prochaine année. C’est un processus d’introspection qui s’étale sur quelques semaines et que je prends très au sérieux. Je me reconnecte à moi-même, j’identifie ce dont mon coeur, ma tête, mon corps ont besoin et/ou envie. Je choisis un thème, une intention, je choisis de grands projets et quelques objectifs qui, à mon avis, engendreront les sentiments que je souhaite cultiver. Malgré cette carte mentale assez précise, je trouve que les médias sociaux me tirent continuellement dans différentes directions. J’ai la comparaison facile. Je dois continuellement me ramener à ma petite barque et à ma propre destination. 

Si tu ne sais pas c’est quoi ton plan et tes priorités, tu seras bombardé d’objectifs qui ne sont pas les tiens. L’inspiration est partout et le temps n’est pas élastique. On ne peut pas tout faire en même temps. Il y a une phrase qui dit que plus tu aimes tes décisions, moins tu as besoin que les autres les aiment. J’ai passé une bonne année à me sentir minée par les innombrables réalisations de mes contacts instagram. Que leurs priorités soient différentes des miennes me faisait sentir pouiche. Comme si les leurs étaient plus nobles. Pas cette année. C’est libérateur de choisir quelques projets en pleine conscience, et j’insiste sur le quelques, question de vraiment y accorder du temps et de l’énergie dans la vraie vie. Maintenant, si je vois passer quelque chose de tentant, je le mets sur une liste d’idées. On verra bien lesquelles seront retenues au moment d’établir les prochaines priorités.  

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Trouve pourquoi

Maintenant que tu sais ce que tu veux, dis-moi pourquoi tu as besoin des réseaux sociaux. Parce que bien froidement, si les réseaux sociaux ne sont pas des outils qui nous permettent d’honorer nos priorités, ils ne sont que distraction, non? Oui! Et c’est là un gros morceau du problème, du moins dans ma vie.

Errer est le bon mot pour décrire ce que j’y faisais. Je cherchais quelque chose d’excitant pour mes neurones en même temps que la validation sociale directe (likes et partages) ou indirecte (lire d’innombrables articles qui vont dans le sens de ce que je pense déjà). Pas surprenant que je ne me sentais plus nourrie.

En ne publiant pas et en consommant moins de fil d’actualité, les vraies raisons d’utiliser les réseaux sociaux sont apparues d’elles-mêmes :

  • donner des nouvelles à mes amies et membres de ma famille qui sont loin et qui apprécient les coups d’oeil sur notre quotidien (après trois mois, j’étais triste pour eux qui ne recevaient plus de nouvelles ni de photos des enfants);
  • supporter la croissance des Inspirés et le travail de nos collaborateurs (mon silence ne communiquait pas ma reconnaissance et mon admiration pour la qualité de leur travail);

  • entretenir des liens de proximité avec les personnes que j’apprécie dans la vraie vie mais que je ne vois pas assez souvent (pourquoi j’avais parfois envie de partager des trucs plus anodins);

  • encourager les projets que je trouve inspirants ou prometteurs (voilà quelque chose de spécifique à partager);

  • m’exercer à allier ma plume et mon oeil de photographe (très) amateure pour le plaisir (entretenir ma créativité);

  • alléger mon esprit d’une partie des mots et des idées qui l’occupent et composent mon monde intérieur (entre autres sur ce blogue).

À noter que l’on voit souvent comme raisons celles d’immortaliser le beau, de s’inspirer du quotidien, de documenter des défis divers et d’inspirer d’autres personnes. J’ai voulu pousser un peu la réflexion. Ces raisons, à mon avis, en cachent toujours une autre, plus spécifique, plus personnelle. Que ce soit de développer un sentiment de gratitude, de jouer les stylistes culinaires, de se commettre publiquement ou de trouver des gens qui partagent nos valeurs.

Bref, identifier un pourquoi nous amène à nous détacher d’un nombre de like ou de partages. Ça remet les choses en perspective.

 

À qui tu parles?

Avec les années, nos réseaux grossissent et se diversifient. Si bien qu’au moment de publier, j’avais souvent l’impression de publier pour moi-même (garder un souvenir, mettre des pensées par écrit) ou pour une masse de personne bien peu définie aka tout le monde en même temps. Vraiment?

Finalement, je ne publiais juste plus parce que ça me donnait toujours l’impression de m’adresser à mon égo. Je pouvais garder mes souvenirs dans mon téléphone et je trouvais rarement que mes statuts seraient pertinents pour tout le monde alors à quoi bon? Fait surprenant, c’était presqu’aussi souffrant de ne pas publier que de publier. J’avais envie de faire partie de la conversation, mais comme l’ado que j’avais déjà été, je n’osais plus lever ma main devant le groupe. À la lumière de l’exercice précédent, j’aurais peut-être partagé mon calendrier de l’Avent en photos, finalement.

Il peut aussi être utile de nommer les gens avec qui on souhaite connecter ou d’avoir une personne spécifique en tête au moment de publier (pour valider la pertinence). Pour ma part, ce pourrait être « les gens qui aiment l’humain, ressentir tous les beaux sentiments, tirer le maximum de la vie, les maisons, le vintage, l’innovation et/ou les enfants ».

 

Rapetisse ton cercle

Qui dit réseaux sociaux dit prolongement de la société, donc risque d’être jugé, mal interprété, invitation aux débats, confrontation des idées et ce qui m’apparaît comme le plus gros phénomène de notre époque : recherche de validation sociale. Qui n’a jamais supprimé un statut ou une photo qui ne récoltait pas assez de likes ni de commentaires, soudainement pris de honte? La honte d’avoir été sans intérêt. Bon, peut-être qu’à la base le contenu s’adressait à nous-mêmes (égo) ou à un public trop flou. Peut-être aussi qu’il n’a juste pas été vu à cause des algorithmes ou de l’heure de publication. Mais quand on y pense, c’est la honte qui est problématique, car elle cache notre obsession du regard des autres.

Je me suis rappelée d’un concept partagé par un prof d’université : celui du cercle rapproché. C’est un concept de base du leadership qui demande d’identifier les personnes faisant partie de notre premier cercle. 3-4 personnes qui te connaissent très bien et qui pourront te donner du feedback honnête en tout temps.

Tu te préoccuperas de leur opinion, parce qu’ils sauront te dire lorsque tes paroles ou tes comportements sont détachés de tes valeurs, de ton essence. Souvent, ce sont des membres de notre famille, de proches collaborateurs.

Nous avons entre 400 et 1000 amis Facebook. Il est clair que tous ne font pas partie de notre cercle rapproché, mais on peut les séparer en deux autres cercles : le cercle intermédiaire et le cercle plus large. Pour moi, le cercle intermédiaire est celui avec qui j’ai envie d’échanger, en ligne comme dans la vraie vie. Des relations à forger, à entretenir, à nourrir. Je ferai un petit effort pour commenter leurs publications, les inviter à prendre un café. Le reste, ce sont des connaissances. C’est là qu’on peut tenter le unfollow. Il y a de fortes chances que notre fil d’actualités s’en trouve soudainement allégé.

Même chose pour les gens qui nous « dérangent ». Ceux qui savent trop bien nous mettre en furie ou qui génèrent un sentiment d’inconfort. L’ancien collègue qui gosse avec ses triathlons, l’amie du secondaire avec ses photos trop parfaites et l’autre qui partage trop ses états d’âme à notre goût. Mais avant d’arrêter de les suivre ou de demander « d’en voir moins », j’essaie toujours d’apprendre de ce sentiment. Pourquoi est-ce qu’ils me dérangent autant? Qu’est-ce que mon malaise veut dire, par rapport à ce qui est important pour moi, à ce qui ne l’est pas? Il y a certes un danger à rester à l’abri de la confrontation dans une bulle homogène.

 

Oublie un peu ton branding personnel, tes hashtags et ta ligne éditoriale

Par déformation professionnelle, j’ai déjà pensé que nos fils de réseaux sociaux étaient un « média personnel » qu’il fallait traiter comme tel, mais j’ai décidé de m’enlever cette pression inutile. Je ne suis pas une blogueuse professionnelle et n’aspire pas à le devenir. Je n’ai pas envie d’être un« persona » bien campé, qui jase de certains sujets et pas d’autres. 

Je souhaite simplement pouvoir grandir et évoluer en toute liberté. Les hashtags, ça peut diviser tout autant que rassembler. Ça nous met parfois dans des cases dont il est difficile de sortir. On nous a habitués aux descriptions en 140 caractères, mais c’est correct d’avoir du mal à entrer dans une si petite case.

 

Crée avant de consommer

Ce conseil n’est pas toujours facile à appliquer, mais vient à bout de notre tendance à se perdre dans notre fil avant notre premier café. D’un point de vue efficacité personnelle, dresser une liste de trois choses à faire pour la journée m’aide aussi à gérer mon temps, puisqu’une fois connectée, dieu sait quels messages ou demandes je vais recevoir. Créativement parlant, écrire, photographier, capturer ce qui se passe à l’intérieur de soi ou autour de soi AVANT d’aller voir ce qui se passe chez les autres est un geste extrêmement puissant.

 

Garde les pieds dans la vraie vie

On passe tellement de temps devant notre écran qu’on en vient à avoir l’impression de passer plus de temps en ligne qu’hors ligne. Surtout quand on travaille devant un ordinateur. Ça nous laisse avec un cerveau ramolli et avec de nouveaux codes sociaux qui sont facilement déconstruits dans la vraie vie.

Au final, les réseaux sociaux sont des outils, pas une réalité parallèle et surtout pas un substitut pour la réalité.

Ce qu’on voit en ligne n’est jamais l’histoire complète, ce qu’on oublie trop facilement, bercés par une image savamment construite et racontée. D’ailleurs, c’est bien d’être authentique et de dévoiler le moins beau, mais c’est aussi ok de ne pas tout publier et de se garder une part de mystère. J’ai accepté que les gens auront une image incomplète de moi-même. Conséquemment, j’essaie de ne pas perdre de vue que pour véritablement connaître quelqu’un, il n’y a rien comme prendre un café ou avoir une bonne conversation devant un repas.

C’est vrai que les réseaux sociaux font partie intégrante de notre époque. C’est normal de vouloir contribuer, s’exprimer, connecter, exister en ligne aussi. Et c’est plus agréable de le faire une fois que les choses ont été remises en perspective. 

Quand on s’assure d’abord que notre vie physique est pleine, qu’on se souvient qu’on n’a pas à avoir honte que nos priorités ne répondent pas aux tendances du moment – si celles-ci ont été savamment choisies et qu’on se souvient simplement du pourquoi.

 

Alors, on prend un café bientôt?