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Soyez honnêtes, comment ça va?

Je serais ravie de vous répondre : «Ça va très bien!», si vous me demandiez «Comment ça va?». J’aimerais beaucoup vous écrire que mes projets roulent comme sur des roulettes, que je ne suis pas en SPM (même si la madame ici dit que ça n’existe pas), que j’ai une envie folle d’aller à mon 5 à 7 de ce soir, que j’écoute de la musique qui me met de bonne humeur et que je ne viens pas de m’enfiler deux biscuits aux pépites de chocolat même si je n’ai plus faim du tout.

Mais ce serait totalement faux.

Pour être honnête avec vous, allons-y avec la description de la réalité : en ce moment, plusieurs de mes projets sont au neutre, j’ai mes règles pis je me gère pas l’humeur, je me cherche une raison pour ne pas aller à mon 5 à 7 de ce soir, j’écoute du Bon Iver et je me retiens pour ne pas manger un troisième biscuit aux pépites de chocolat même si je n’ai plus faim du tout. Voilà. Inspirant, n’est-ce pas?

En même temps, on va se le dire, c’est toujours ben pas la fin du monde si je me sens maussade et si je ne vais pas à mon 5 à 7. Je suis en parfaite santé et j’ai le choix et la possibilité de rester en mou, chez moi, au lieu d’aller faire semblant que je suis en pleine forme quand les gens vont me demander comment ça va.

Une question dont on ne veut pas connaître la réponse

Est-ce juste moi qui a de la difficulté à répondre «J’ai connu de meilleures journées.» quand je me fais poser cette question d’ordre général que l’on pose à tout le monde par politesse et dont on ne veut pas nécessairement connaître la vraie réponse? Soit c’est juste moi, soit tout le monde va tout le temps bien, soit on ne se dit pas les vraies affaires.

Parce que, avouons-le, c’est moins plaisant d’être avec quelqu’un qui se plaint que ça va pas bien hein? Moi la première. Ça arrive que ça m’énerve. Mais, il y a une différence entre s’apitoyer sur son sort et affirmer de temps en temps que nous ne sommes pas dans la meilleure des formes. Même que je me dis qu’on se sentirait moins tout seul si on acceptait de recevoir et de répondre autre chose que «Ça va bien et toi?».

Je réalise que je vous écris tout ça sans vous retourner la question. Pardonnez mon impolitesse. Et vous, comment ça va?

Vous pouvez me dire que vous n’êtes pas dans votre assiette, pis c’est ben correct. Je vous comprends. Je suis pas mal à côté de la mienne en ce moment également. Vous voyez. On est au moins deux.

Suggestion pour vous consoler

Mangez un biscuit aux pépites de chocolat, ça remplit l’assiette dans laquelle vous n’êtes pas pour un petit instant. Et si votre réponse est que vos projets roulent comme sur des roulettes, je suis bien heureuse pour vous. Pourquoi ne pas célébrer en mangeant un biscuit aux pépites de chocolat? « Happiness is knowing how to celebrate! » qu’ils disent.

J’ai finalement décidé de me botter les fesses et d’aller à mon 5 à 7. Je pense que ça va me changer les idées. Mon défi par contre, c’est de leur dire, aux gens, que je suis pas dans ma meilleure journée quand ils vont me demander «Comment ça va?». Tout ça avec le sourire et sans trop les emmerder avec les détails. J’observerai leur réaction, je socialiserai avec eux du mieux que je peux, pis je quitterai pas trop tard pour rentrer chez moi, m’habiller en mou et manger mon quatrième biscuit aux pépites de chocolat.

Parce que oui, en vous écrivant, j’ai cédé et j’ai mangé mon troisième.

(Pour celles et ceux qui souhaiteraient cuisiner des biscuits aux pépites de chocolat après la lecture de ce billet, soit pour se consoler, soit pour célébrer, voici une bien bonne recette de Ricardo, l’homme qui a « l’air » de tout le temps aller bien, même si je suis convaincue que lui aussi, ça lui arrive de pas être dans son assiette. 

Bon appétit!