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100 lectures inspirantes : Une maison de poupée, Henrik Ibsen

Dans le cadre de ma série 100 lectures inspirantes, j’ai été attirée par la pièce Une maison de poupée (Et Dukkehjem), écrite par le dramaturge norvégien Henrik Ibsen et publiée en 1879. Voici un passage marquant de la pièce afin de piquer votre curiosité!

 

NORA : No it was Kristina – she’s helping me to mend my costume. You know, I’m going to look so nice…

TORVALD: Now wasn’t that a good idea of mine?

NORA : Splendid. But wasn’t it nice of me to do as you said?

TORVALD [lifting her chin]: Nice? To do as your husband says? All right, little scatterbrain, I know you didn’t mean it like that. But don’t let me interrupt you – I know you’ll be wanting to try it on.  

 

Pour faire court

Nous sommes au XIXe siècle, Nora est mariée depuis huit ans à Torvald Helmer et a trois enfants. Son rôle n’est que de faire ce qu’on attend d’elle, c’est-à-dire être une bonne épouse et une dévouée mère de famille. Cependant, un méfait qu’elle a commis quelques années auparavant refait surface, duquel s’ensuit une remise en question de sa place au sein de son couple.

 

En un mot : féminisme

Vous avez sourcillé à la lecture de cet extrait, n’est-ce pas? Choqué(e) par cet homme qui se croit tout-puissant dans sa demeure? Je peux vous comprendre! Rappel historique : les femmes, au Canada, ne sont devenues des « êtres humains » qu’en 1945. Cela signifie que vos grands-mères ont connu ceci : demander à leur mari pour ouvrir un compte de banque, rester à la maison pour faire des enfants, etc. Que de chemin parcouru, dans la société occidentale, depuis l’écriture de cette pièce!

 

Si, dans les grandes lignes, cela s’est amélioré – au Canada, la Chef d’État est une femme (Hello, Elizabeth II!), les femmes ont accès à l’emploi, aux études et à la contraception – nous ne devons pas oublier qu’évidemment, dans les détails, il reste encore beaucoup de chemin à faire en raison de la vision de certaines personnes par rapport aux droits de la femme ainsi qu’en raison du biais induit par le genre. L’armée ferme toujours certains postes aux femmes, il y a toujours des inégalités salariales, le système de dénonciation des crimes sexuels est défaillant, etc.

 

Nora, dans l’œuvre, quitte la scène à la fin, ce qui est considéré comme un véritable acte révolutionnaire. Le titre est un véritable manifeste : nous ne sommes pas les poupées des hommes! Véritable défense de la place de la femme dans la société, ce livre était avant-gardiste pour le XIXe siècle. Cet appel à réveiller la société norvégienne de l’époque trouve son écho encore aujourd’hui.

 

Une maison de poupée m’a inspiré une réflexion contemplative : je suis née pas mal chanceuse par rapport à la moyenne mondiale. Mon père n’a eu que des filles élevées dans l’idée qu’elles étaient capables de tout et autonomes (c’est moi qui aie posé mes pôles à rideau chez nous!). À ça, j’ajoute des chums qui ne m’ont jamais considérée inférieure en aucune façon, des études universitaires, etc. 

 

Pourtant, je crois qu’il est essentiel de se battre pour les autres femmes, celles d’ici et d’ailleurs, celles qui n’ont pas cette chance.

 

Saviez-vous qu’en 2006, cette pièce a été la pièce la plus jouée au monde? La révolution féministe se répand!

 

Bonne lecture!