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Travailler c’est trop dur

Il y a quelques années, une amie retournait au travail après 6 mois de congé maternité. Son chum prenait sa place auprès des enfants. Elle m’avait affirmé être une meilleure maman parce que lorsqu’elle retournait à la maison le soir, elle avait le sentiment d’avoir passé une journée formidable au travail. Je n’ai pu m’empêcher de porter un petit jugement. Était-ce possible de vraiment aimer son travail?

Le mot travail a plutôt mauvaise réputation. C’est rare que « travail » est combiné avec un adjectif positif. Sérieusement, qui fait des publications sur Facebook les moments les plus « cools » de sa journée au travail? On valorise ceux qui prennent la sage décision de ne pas trop travailler. Tout le monde semble aspirer à travailler moins. Ce n’est pas pour rien que le livre 4 hours work week est demeuré bestsellers sur la liste du New York Times pendant sept années!

Ce n’était pas vraiment différent pour nos parents. Pour eux, le travail semble être ou avoir été un passage obligé vers la fameuse Liberté 55 (maintenant plus 65). La retraite où finalement ils pourront être heureux et jouir des bonnes choses de la vie.

Cela fait environ 15 ans que je travaille (pour vrai, sans compter les emplois étudiants). Cette année, même si ça me fait vraiment drôle de faire cette affirmation, je peux dire que j’aime travailler. Ce fut un long parcours. De longues années dans un emploi qui semblait « parfait », mais qui était loin de l’être. Crises d’angoisse, démotivation et ennui pour finalement tout quitter après 10 ans! Aujourd’hui, je suis à mon compte et je travaille, fort, à vivre de ce qui me passionne.

J’aurais aimé, il y a quelques années, que quelqu’un me prenne par les épaules et me secoue un peu en me disant : « Pourquoi, au lieu d’essayer de moins travailler, tu ne consacres pas tes énergies à créer ou à trouver un travail que tu aimes? ». Cela peut vouloir dire travailler vraiment fort et longtemps. Mais si c’est pour arriver à une destination qui nous comble, il me semble que ça vaut la peine, non? Si toi aussi il t’arrive de te remettre en question au niveau professionnel, voici quelques pistes pour inspirer ta réflexion.

1. Arrête de faire la liste des « Oui, mais… » et fais la liste des « Et si? »

À la sortie d’un bon film, après avoir lu un livre qui t’a touché, il t’arrive d’avoir une soudaine bouffée d’inspiration. Les idées se bousculent dans ta tête : « Je pourrais faire tel projet, rejoindre beaucoup de gens, lâcher ma job et… » Et puis tu t’enroules dans la spirale du « Oui, mais… » :

… j’ai besoin d’argent.

… c’est compliqué.

… je n’ai pas étudié là-dedans.

… je manque de temps.

… je veux des enfants.

… etc. 

Tu dois dompter cette petite voix fatigante qui vient aspirer complètement ton élan créatif. C’est normal. C’est aussi la voix de ton instinct. Elle veut te garder en sécurité. C’est impossible de la faire taire complètement, mais tu dois la dompter. La prochaine fois que tu seras sur une lancée inspirante, essaie ceci : remplace tous les « Oui, mais… » par des « Et si? ». Et ne t’arrête pas là. Ajoute « Et comment? » à toutes ces possibilités pour les concrétiser en actions.

2. À quelle vie aspires-tu?

Ne pense pas à faire un choix de carrière, pense plutôt à faire un choix de vie. Prends quelques minutes pour penser à tout ce qui n’est PAS relié avec le travail, mais qui viendra avec. Avec quel type de personnes aimerais-tu travailler, dans quel environnement, avec quel horaire, quel salaire? N’essaie pas d’imaginer ta vie et ton travail de manière distincte, mais plutôt de voir comment ton travail va contribuer à créer une vie que tu vas adorer.

3. Relie les points

Ta vie n’est pas linéaire : études-travail-retraite. Elle est une constellation d’expériences de toutes sortes. Avant de prendre une décision pour changer de carrière, relie les points les plus brillants et regarde ce qui se dessine sous tes yeux. Cela t’évitera de t’imposer des choix déchirants : « Est-ce que je devrais faire ceci ou cela? », et ouvrira la porte à « Et si je combinais ceci et cela? ».

Arrivée à destination

Le parcours a été long pour moi. Même s’il est loin d’être terminé, c’est sûrement ce qui me fait savourer ce moment où je suis assise à mon bureau avec le sentiment d’être arrivée à destination. En partageant avec toi cette petite réflexion, je me dis que peut-être elle t’aidera à imaginer ta destination et à inventer le chemin que tu dois emprunter pour y arriver.