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Se permettre de ne pas savoir

Suite à mon dernier article concernant mon expérience « du mur », j’ai été très surprise de recevoir plusieurs courriels et commentaires. J’ai surtout été étonnée de voir que beaucoup de personnes avaient vécu ou vivaient les mêmes obstacles que moi et que ça leur faisait du bien que j’en parle.

Ce qui m’a fait réfléchir sur le fait que justement on ne parle jamais publiquement (ou pas assez) de quand ça va mal. Il faut toujours que tout soit beau, que tout aille bien, surtout quand on est entrepreneur. Mais dans la vraie de vraie vie, ce n’est pas comme ça.

Ça me fait plaisir de parler des vraies affaires, des choses plates qu’on n’ose pas dire, de parler de cette honte qu’on vit parce qu’on se sent faible, quand dans le fond on est tout simplement humain.

Vivre, seulement vivre

Bref, suite à mon réveil brutal  (je n’ai plus le goût de ne rien faire, je veux juste me rouler en boule), j’ai pris beaucoup de temps pour réfléchir et pour vivre, seulement vivre.

Est-ce qu’on fait ça des fois seulement vivre ? Tsé vivre comme dans regarder dehors 30 minutes simplement parce que c’est beau ou lire un livre toute la journée sans faire de tâches ménagères. Vivre comme dans faire un casse-tête, jouer de la musique ou peinturer même si on n’est pas vraiment très bon. Surtout vivre sans ordinateur, sans téléphone, sans sonnerie ni rien pour déranger notre contemplation.

Pas souvent à mon avis. Mais je vous le dis, vivre pour vrai, c’est la meilleure des thérapies.

Se permettre de ne pas savoir

Puisque j’allais mieux, on a commencé à me demander quels sont mes projets et mes objectifs pour les prochains mois. La réponse toute simple et crue que j’ai pu répondre sans gêne et sans honte c’est : aucun.

J’ai décidé d’arrêter de me battre un peu et de me laisser porter par le courant.  J’ai décidé de me permettre de ne pas savoir ce que je ferai demain ou dans 3 mois. J’ai décidé de me permettre de ne pas savoir ce que je veux faire de ma vie ou quels seront mes prochains projets.

J’ai décidé tout simplement de me permettre de ne pas savoir et vous devez vous le permettre aussi. C’est OK ne pas toujours avoir une réponse à tout. C’est OK prendre du temps pour évaluer, réfléchir ou juste vivre. C’est OK ne pas toujours être dans l’action.

Un break de performance, de créativité et de motivation

Comme société on valorise le succès, la réussite et les projets, mais on devrait aussi valoriser les personnes qui se respectent assez pour être capables de dire « je ne sais pas ».  Depuis que je suis au secondaire, je dois faire des choix. Est-ce que je fais bio et math fortes pour pouvoir aller en science nature au cégep ? Qu’est-ce que je veux faire dans la vie, où je veux habiter, quel emploi je veux faire, etc. ?

Eh bien peut-être qu’un moment donné je peux juste prendre un «break» de décision. Ce n’est pas mal de ne pas savoir, c’est simplement qu’on se cherche et que ça peut prendre un peu de temps pour trouver la réponse.

Il faut accepter ce processus et arrêter toujours de se battre contre nous. C’est tellement épuisant autrement.  Ne pas être toujours dans la performance, mais aussi profiter de l’attente, de la vie en suspend, de l’heure qui s’écoule doucement pendant qu’on ne sait pas de quoi sera fait demain. C’est aussi ça la beauté de la vie.

Se permettre de ne pas être performant, bourré de créativité ou tout simplement hyper motivé présentement. Se permettre d’être juste une personne qui passe une mauvaise passe et qui n’a pas réponse à tout.

Je me permets de ne pas savoir. Vous, est-ce que vous vous le permettez ?