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Prendre soin de ceux qui prennent soin : le modèle du Centre de pédiatrie sociale de Québec

Cet article a été rédigé dans le cadre de la série vidéo « Les bons réflexes et nouveaux modèles de la conciliation travail-famille-vie personnelle. » mettant en vedette des employeurs bienveillants et inspirants qui ont pris les devants pour assurer une belle qualité de vie à leurs équipes.

Qui dit conciliation travail-famille-vie personnelle dit jongler avec plusieurs rôles et responsabilités, ce qui vient avec une grande charge mentale et émotionnelle. Une charge très souvent décuplée si notre situation professionnelle implique aussi de s’occuper d’autrui.

S’il faut, peu importe sa situation, développer de bons réflexes de leadership de soi afin de préserver un équilibre entre les différentes sphères de sa vie, la nécessité de pouvoir compter sur des pratiques bienveillantes au travail est encore plus criante dans le cas de ceux qui prennent soin.

C’est le cas des employés du Centre de pédiatrie sociale de Québec, dont la nature même du travail est d’aider des jeunes et des familles en situation de vulnérabilité issus de milieux défavorisés.

 

Concentrer sa mission pour encourager la déconnexion

« En pédiatrie sociale, les familles auraient des besoins 24h sur 24. Être capable de bien accompagner les familles en étant satisfait du travail qu’on accomplit, tout en maintenant une barrière de vie privée pour ne pas être envahi, elle est là notre difficulté. On est tous des professionnels très engagés qui veulent donner leur maximum tout le temps. » indique Anne Steverlynck, infirmière clinicienne et directrice clinique par intérim au centre.

Pour accompagner la clientèle du mieux possible tout en protégeant la santé mentale de ses employés, le Centre de pédiatrie sociale de Québec s’est doté de pratiques claires: horaire d’ouverture fixe de la clinique, fermeture complète des bureaux pendant le temps des fêtes, moyens de communication définis et droit à la déconnexion en sont des exemples.

 

Une flexibilité impossible sans l’entraide et le soutien en équipe

L’employeur a aussi pleinement conscience que son équipe de travail compose aussi avec des rôles sociaux variés, qui peuvent impliquer de s’occuper d’enfants, de parents vieillissants, d’un proche. Bref, de s’occuper d’humains dont les besoins sont aussi variés qu’imprévisibles.

« J’ai toujours quelque chose à faire à la maison, il y a toujours la possibilité que mon téléphone sonne pour un besoin pour mes enfants. Ce n’est jamais un problème de pouvoir adresser cette priorité-là à mon travail. » raconte Anne, qui est aussi maman de quatre enfants âgés de 2 à 14 ans.

En tant que directrice clinique par intérim, elle applique ce même principe pour ceux et celles qui l’entourent, en étant attentive aux besoins de l’employé.

« On peut permettre à l’employé de retourner à la maison, de prendre un temps de pause, de réorganiser son horaire pour être capable de gérer cette priorité-là à la maison et être ensuite complètement disponible pour le travail. Pour cela, il faut avoir l’esprit disponible et libéré de ce qui pourrait se passer à maison. »

Dans le domaine de la santé, l’accès au télétravail et aux accommodements flexibles n’a rien de banal. C’est plutôt une exception qui permet aux professionnels et employés de la clinique de reprendre leur souffle rapidement et de diminuer au maximum les déchirements intérieurs entre mission sociale et responsabilités familiales.

Pour Camille Martel, coordonnatrice de l’accueil et des projets spéciaux au Centre, la possibilité de s’absenter en sachant que les collègues sont compréhensifs et prêts à l’aider fait toute la différence.

« Contrairement à d’autres organismes du réseau de la santé, on ne travaille pas en silo, on travaille en équipe et on partage la responsabilité de prendre soin des familles. Ça nous permet d’être là les unes pour les autres, de se relayer, de se doser et de mieux travailler. »

 

Les journées prendre soin

Cet esprit d’équipe et de collaboration ne s’est pas installé magiquement. Celui-ci a été encouragé par des valeurs d’entraide et de soutien, qui prennent forme entre autres lors des journées « prendre soin » instaurées par la direction du Centre à raison de deux fois par an.

« Tout est parti d’une idée d’offrir aux employés une journée où on peut se poser. On est dans un travail où on est tout le temps en action, on a des demandes des partenaires, des rencontres avec les familles, on a le téléphone qui sonne. » explique Anne.

Ces journées de renforcement d’équipe ont ainsi vu le jour afin de favoriser la cohésion et de permettre un pas de recul. La thématique de chaque journée est discutée afin de choisir ensemble une activité qui répond aux besoins de tout le monde: moment de cuisine collective, randonnée en nature, conférence, visite du quartier…

Ces activités durant lesquelles les employés prennent soin les uns des autres permettent de tisser des liens forts et durables. Des liens qui leur permettent de partager la charge mentale et émotionnelle liée au travail. Des liens qui leur permettent de se construire un village sur lequel s’appuyer à l’occasion.

« On bonifie notre relation entre nous, ça nous permet d’être plus préparés à affronter des moments plus difficiles, parce que (l’équipe) est basée sur une relation de confiance qui est forte. » indique Camille Martel.

 

Les bienfaits des bons réflexes organisationnels

Les journées de renforcement d’équipe ne sont qu’un des nombreux exemples que Camille mentionne quand elle parle de sa satisfaction au travail. À celles-ci s’ajoutent la possibilité d’avoir un accommodement d’horaire pour poursuivre ses études, une journée de congé à son anniversaire et une coupure instantanée avec le travail dès que la journée de bureau est terminée.

« Quelque chose que j’apprécie vraiment c’est la déconnexion très rapide. Pour moi, le fait de pouvoir rentrer à la maison et d’être complètement déconnectée me permet de passer à autre chose et de profiter de mes moments à la maison et de ma vie personnelle plus facilement. »

Ainsi, de retour au boulot, elle a l’esprit disponible pour répondre aux situations et besoins humains qui se présentent.

Et pour entretenir l’entraide et le soutien à l’extérieur des journées « prendre soin » il y a toujours les pauses de lunch structurées à l’horaire (que Camille se fait un bonheur de rappeler à toute l’équipe en passant de bureau en bureau) et un groupe de discussion sur lequel on n’a pas le droit de parler du travail!

Comme quoi chaque individu peut devenir un ambassadeur de la conciliation travail-famille-vie personnelle, voire un agent de changement pour son équipe et ainsi, inspirer de nouvelles pratiques organisationnelles.

 

Les bons réflexes du Centre de pédiatrie sociale de Québec

  • Un horaire d’ouverture à la clientèle 8h30 à 16h30
  • Fermeture de midi à 13h pour permettre aux employés de faire une coupure
  • Offrir une journée de congé à l’anniversaire des employés
  • Avoir un horaire rotatif de télétravail
  • Partager la connaissance des dossiers pour partager la responsabilité de la prise de décision et mieux se relayer au besoin.
  • Permettre les accommodements d’horaire pour favoriser la conciliation travail-famille ou travail-études
  • Établir des moyens de communication définis pour parler du travail
  • Avoir un groupe de discussion pour parler de la vie et partager des memes de chats
  • Organiser des journées d’équipe « prendre soin » fréquente pour développer les liens de confiance et la cohésion

 

Tu cherches plus d’idées pour implanter de bonnes pratiques de conciliation travail-famille-vie personnelle dans ton milieu de travail? On t’invite à écouter les capsules de notre série Les bons réflexes et nouveaux modèles de la conciliation travail-famille-vie personnelle et les partager à tes collègues, tes amis et même ton employeur: lesbonsreflexesdelaconciliation.ca

 

À propos du Centre de pédiatrie sociale de Québec
Avec son équipe interdisciplinaire, le Centre offre des soins médicaux (physique et mental) et psychosociaux aux jeunes en situation de vulnérabilité issus de milieux défavorisés de la ville de Québec. Les intervenants (médecins, infirmières, travailleuses sociales, art-thérapeute, psychoéducatrice, etc.) accompagnent plus de 350 jeunes dans les défis quotidiens qu’ils rencontrent.

https://www.pediatriesocialequebec.org/
Facebook @CentreDePediatrieSocialeDeQuebec