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Nourrir l’espoir : philanthropie et féminisme avec Caroline Dhavernas

En mai 2016, Caroline Dhavernas est devenue porte-parole de Passages, un organisme qui vient en aide aux jeunes femmes en difficulté de la région de Montréal, en situation d’itinérance, de précarité, de violence ou autres. Le lieu d’accueil et d’hébergement de courte durée comporte des volets de logement et d’insertion sociale.  Nous avons rencontré la comédienne pour discuter de cette implication philanthropique et de sa volonté d’avoir un impact positif sur la vie d’autrui. 

Pourquoi avoir choisi Passages ? Quelles sont les particularités de cet organisme?

« Passages offre, en plus des services d’aide, des ateliers de théâtre, de danse et d’arts visuels qui permettent aux Passagères d’explorer de nouvelles façons de s’exprimer, et parfois même de découvrir un talent insoupçonné. 

J’aime mentionner mon rôle de porte-parole avec Passages lorsque je donne des entrevues pour mon travail. Cela permet de faire connaître l’organisme et son approche souple, personnalisée et sans jugement, au plus grand nombre de gens possible. Un travail très inspirant! Personne n’est à l’abri d’une situation difficile et la vie nous réserve parfois des défis desquels nous ne pouvons nous sortir seuls. On ne doit jamais abandonner un être humain, c’est notre devoir comme citoyens et comme société. » 

Est-ce que tu penses que les personnalités publiques ont le devoir d’user de leur notoriété pour endosser une cause sociale ?

« Personnellement, j’ai besoin de m’impliquer de façon concrète afin de faire une différence et nourrir l’espoir de changement, sinon j’ai l’impression d’être complètement démunie de solutions et ça m’angoisse !

Mais c’est un choix personnel bien sûr, certaines personnes décident plutôt de s’investir auprès leur communauté, de leurs familles, de leurs amis. Ça dépend de l’implication que chacun a envie d’avoir dans la société. »

Selon toi, est-ce qu’un artiste qui s’implique et partage un message crée un effet domino dans la population ?

« Comme mon travail est connu du public, ça me donne le privilège de pouvoir être entendue par celui-ci. Je me dis que mon association avec Passages pourra peut-être inspirer d’autres personnes à s’impliquer aussi à leur façon. De plus, je crois aussi que les femmes qui auront goûté à l’écoute et à l’acceptation chez Passages éprouveront l’envie de donner à leur tour lorsqu’elles le pourront. »

Est-ce que tu te considères féministe ? 

« Oui, haut et fort. Tant que les femmes subiront des injustices, et ce n’importe où dans le monde, je serai solidaire. La libération des femmes dans notre pays est si récente, ne l’oublions pas. Il y a beaucoup de chemin à faire et l’élection de Trump nous rappelle malheureusement que les propos misogynes peuvent encore être balayés sous le tapis de l’ignorance. »

Quand la publicité change de nature et met en lumière une réalité invisible

L’itinérance ou l’extrême précarité des femmes, étant donné les multiples moyens qu’elles trouvent pour éviter la rue, est difficile à constater. Voilà pourquoi il est important d’en parler.

Caroline a récemment participé à la première campagne publicitaire vidéo de l’organisme Passages, écrite et réalisée par la cinéaste Chloé Robichaud, notamment connue pour le film Sarah préfère la course, présenté à Cannes en 2013. La réalisatrice a opté pour un style cinématographique à souhait changeant les normes habituelles publicitaires et mettant son talent de l’avant-plan. Un petit chef-d’œuvre issu d’un travail de maître pour une bonne cause, dont la diffusion est prévue dès la semaine prochaine. Peut-être la verrez-vous défiler dans votre fil d’actualités !

D’ailleurs, pour ce qui est de mobiliser les gens, Carole Dhavernas croit qu’une bonne partie de la solution réside dans l’éducation :

« Tout passe par l’éducation dès le jeune âge. Une amie à moi fait de la philosophie avec les jeunes au primaire et la perspective d’offrir aux enfants la capacité d’exprimer et de structurer leur pensée me réjouit tellement. Je crois qu’il s’agit d’une grande partie de la solution ; inciter les enfants à entendre leurs semblables sur des sujets qui les touchent, à apprendre à accepter un autre point de vue, à apprivoiser la différence et à démêler les émotions fortes. » 

 

 

Photo : Caroline Dhavernas avec Geneviève Hétu, directrice générale de Passages, et Chloé Robichaud, réalisatrice.