fbpx

Partager vos coups de coeur dès aujourd’hui : une leçon

Savez-vous réellement l’impact que vous avez sur votre environnement?

Nous sous-estimons, je crois, l’impact que nous avons sur notre environnement. Par notre positivisme, notre art, notre contribution ou notre savoir-vivre avec les autres. Nous teintons les nuances de notre quartier, notre ville, notre pays. Par le plus grand des clichés, « la vie est courte, mais longue par p’tits bouts ». Et nous avons peu de temps pour décider quel impact nous avons sur le monde.

Il y a maintenant un an, un évènement troublant est venu bouleverser ma vision du temps et des gens qui m’entourent quotidiennement sans vraiment faire partie de ma vie. Comme le voisin sympathique avec qui j’ai échangé seulement quelques mots, par exemple.

C’est arrivé un samedi après-midi, en revenant de l’épicerie. J’ai d’abord été surprise de voir toute la panoplie de véhicules d’urgence en avant de chez moi. Camion de pompier, ambulance, policiers, tout le tralala. Dans mon quartier, que l’on peut qualifier de très tranquille, une turbulence de la sorte, c’est peu commun. Curiosité et anxiété m’ont envahie, plus que je n’aurais voulu. J’ai gardé l’œil ouvert, en essayant de ne pas tomber dans le voyeurisme. Après plusieurs heures, l’ambulance est finalement partie, vide, suivie de tous les autres intervenants.

Tous ces gens ont passé la journée dans l’appartement de mon voisin. Celui qui jouait merveilleusement du violon. Celui qui, à maintes reprises, a enchanté mes matinées sans le savoir, quand j’ouvrais la fenêtre pour entendre le chant de son instrument. Celui qui avait à peu près mon âge et un chat qui s’appelait Monique. Celui qui avait plein d’amis.

 

Celui, que je ne reverrais jamais.

 

Après plusieurs jours à regarder si je pouvais voir de la lueur chez lui, entendre son violon ou sa voix remplie d’enthousiasme, le verdict était clair. Surtout quand j’ai entendu les pleurs horribles de son compagnon de vie. Il est parti.

 

À mon voisin

Cher voisin, je ne te connais pas. Mais un an après ton départ, je regrette encore de ne pas t’avoir dit comment ton art me rendait heureuse. Est-ce que ça aurait fait une différence pour toi? Peut-être pas. Pour moi, ça en aurait fait une. Une grosse. Un regret de moins. J’ai pleuré pour toi. J’ai ressenti une émotion forte à ton départ, plus que je n’aurais pu imaginer. Dans ma tête, des gens comme toi, en apparence heureux, en santé, jeune, ça ne meurt pas.

Ce choc-là, la puissance du sentiment de perte de quelqu’un qui me semblait auparavant insignifiant dans ma vie, m’a beaucoup fait réfléchir. D’abord, j’ai remarqué comment tout le quartier s’est arrêté pendant quelques jours, comment les passants semblaient tous ralentir au même endroit et comment les regards des gens qui passaient devant sa porte étaient hantés.

À toi mon voisin! Je te dis, peu importe où tu es, que ton violon m’a touché au plus profond de mon être. Merci, merci d’avoir infusé ma vie de petits moments magiques, même si tu le faisais sans le savoir. Je te lève mon verre et je verse une dernière larme.

Peut-être saura-t-il vous inspirer à découvrir les gens autour de vous, que vous puissiez faire un petit geste d’empathie envers eux. N’attendez pas qu’il soit trop tard: un compliment à un étranger, un coup de main au voisin, l’embellissement de votre ruelle, un gros merci à votre épicier, ça vous évitera au moins les regrets!