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Philosophie et quotidien – Partie 2 : Midi

S’éveiller à soi, c’est aussi prendre acte du réel. L’éclairage change sur le monde, portant à notre regard son absurdité. Si l’éveil à soi est souffrant, l’éveil au réel et à l’absurde ne nous laisse aucun repos possible.

Sans tomber dans une analyse tragique de l’histoire, force est de constater que nous vivons dans un monde où l’enjeu par excellence est le vivre ensemble, nous propulsant dans les dimensions de l’éthique et du politique. C’est là que nous voyons prendre naissance les atrocités dont la liste serait longue et hasardeuse. Comment et pourquoi continuer à vivre paisiblement dans ce bas monde si le quotidien nous ramène le nez dans cette merde? Est-ce seulement possible? Est-ce seulement souhaitable?

Pouvons-nous

à hauteur d’homme

faire en sorte

de changer les choses?

Pour illustrer cette prise du réel, Camus disait que la campagne est noire de soleil. Noire de soleil, comme à midi lorsqu’il n’y a pas d’ombre possible pour reprendre nos esprits. Toujours cette clarté si puissante qu’elle nous force à fermer les yeux à demi. Toujours cette chaleur qui fait fondre notre état d’être réduisant presque à néant toute action véritable.

Cet éclairage ne rend pas le monde meilleur, il nous le montre cru. Son éclat est insupportable. Il nous faut agir en réponse à ce choc du réel.

À la démesure avec laquelle l’absurdité s’incarne dans le monde, nous serions plus que tenter d’y répondre par notre propre démesure. À vrai dire, nous y excellons: aveuglement, déresponsabilisation, insouciance, injustice, atrocité, indignation quotidienne sur les RS.

Cela produit

plus

d’absurde.

Bien joué!

Répondre implique une mesure de nos actes. Un savoir. De l’expérience. Nous devons lui répondre dans la mesure du possible. Pour ne pas amplifier la situation ou sans le savoir la recréer.

Bref, ça demande de l’effort pour tout d’abord accepter et reconnaître et par la suite réformer. Car non, cela ne se fait pas seul! Le changement, celui qui organiquement prendra lieu et place, doit s’orchestrer ensemble. 

Accepter l’absurde pour le refuser, c’est agir en tant qu’humain, en tant qu’être libre et intelligent. 

C’est agir dans une mesure face à l’absurde.

Tout ne nous est pas possible,

il faut savoir le reconnaître pour créer

ce qui nous reste de monde.

Mais, vous avez raison, c’est l’heure du lunch, il fait chaud, mieux vaut faire nos petites affaires. Il y aura certainement kékun qui va s’en occuper anyway!