Portrait : Marilyn, de saison en saison
C’est avec beaucoup de joie que nous vous partageons notre premier portrait De Saison. Chaque mois, nous vous présenterons des individus inspirants issus de différents types de milieux, des gens que l’on connait de près ou de loin et qui tentent de construire une vie personnelle et professionnelle à leur image, autour des valeurs de bienveillance, de respect de soi, de sens et de saine performance.
Ce tout premier portrait (dont la parution coïncide avec l’arrivée du printemps!) met en lumière Marilyn Brochu, psychoéducatrice et fondatrice d’Au-delà des montagnes, une entreprise de services psychoéducatifs.
En quelques questions en vrac, cette enthousiaste du plein air – que nous avons connu lors d’un de nos ateliers, alors qu’elle était en pleine période de transition – nous partage un peu de son histoire, de ses rituels et de ses passions. Bonne lecture!
Comment te décris-tu?
Psychoéducatrice, amoureuse de nature et de yoga et maman d’Antoine et Félix, qui ont 6 ans et 4 ans. Je me décris aussi globalement comme une humaine! Je porte un même et grand chapeau d’humaine. J’essaie du mieux que je peux de ne pas me diviser. Je ne faisais pas ça avant, ce qui faisait que je n’étais peut-être pas aussi authentique et groundée que je l’aurais voulu. Maintenant, je suis Marilyn, passionnée par les humains et la nature.
Parles-nous un peu de ton histoire. Quel est ton parcours et comment a-t-il influencé ta vie?
Grosse question! Je viens de Lévis, j’ai déménagé à Trois-Rivières pour étudier et je suis revenue dans ma ville natale pour fonder ma famille près de mes proches et de ceux de mon mari.
J’ai toujours su que je voulais être maman, mais le chemin de la maternité a été houleux. J’ai fait trois fausses couches dont une à 20 semaines de grossesse avant d’avoir mes deux cocos. J’ai longtemps eu peur de ne pas pouvoir connaître le privilège d’être mère. Je suis d’autant plus contente de pouvoir vivre ce rêve. J’ai ensuite subi une opération à cœur ouvert alors que mon plus jeune avait 18 mois. Je suis née avec une malformation cardiaque; les grossesses avaient « usé » mon coeur. Mon opération m’a fait réaliser que la vie est fragile et précieuse. Je me fais le devoir de remplir ma vie de sens. C’est deep… mais c’est ça!
Quels sont tes projets, personnels ou professionnels?
Mon premier projet est Au-delà des montagnes, services psychoéducatifs. J’ai fondé mon entreprise afin d’accompagner les parents et leurs enfants dans la (re)découverte de leur plein potentiel et dans une vie de famille harmonieuse. Être parent est merveilleux et déboussolant. Parfois, nous vivons, ou nos enfants vivent, des situations qui nous dépassent. Mon rôle est de redonner confiance aux parents. Je les accompagne à travers des activités qui allient le pouvoir de la nature à mon expertise de psychoéducatrice. Je les amène à déployer les outils dont ils ont besoin pour qu’ils redeviennent les super-parents qu’ils sont.
Mon deuxième projet est d’étudier au doctorat en psychoéducation. Je suis retournée aux études en 2019 afin de faire un microprogramme de 2e cycle en intervention psychosociale en contexte de nature et d’aventure. J’ai tellement aimé retrouver les recherches scientifiques que j’ai décidé de faire mon doctorat. J’adore ma profession et je souhaite la faire évoluer avec notre société. Certains cours doctoraux sont axés sur cette réflexion : qu’est-ce que la psychoéducation contemporaine? Mon projet de recherche touche bien entendu l’intervention familiale en contexte de nature et d’aventure.
Qu’est-ce qui t’aide à rebondir quand ça va mal ou à persévérer dans tes projets?
Prendre une pause. Quand tout devient confus et que je ne sais plus où aller, je m’assois (pas à mon bureau…), je respire et j’attends. Mon instinct et mon cœur finissent toujours par trouver le chemin dans le silence.
Quelles sont les conditions indispensables à ta satisfaction travail-études-famille-vie personnelle?
Des personnes bienveillantes autour de moi comme mon conjoint, nos familles élargies, nos amis.es. Savoir que je ne suis pas seule à tout gérer m’aide énormément. Je sais que je peux compter sur plusieurs personnes de mon entourage. J’apprends avec les années à demander de l’aide et aussi à l’accepter avec le sourire.
Comment concilies-tu entreprenariat et vie de famille?
C’est un équilibre fragile où mon attention doit être souvent concentrée. En tant que chef d’entreprise passionnée, je pourrais facilement me perdre dans mes projets. Mes enfants me ramènent souvent au concret, à la réalité, et ils m’inspirent et m’élèvent en même temps. Donc, ma conciliation travail-famille-vie personnelle est une sorte de danse que j’apprends à maîtriser jour après jour.
Le gros avantage de la flexibilité que l’entreprenariat m’apporte est que je décide de mon horaire. Je travaille souvent en soirée, mais je peux prendre des vacances quand et aussi longtemps que je le veux. Si mes enfants sont malades, je peux m’absenter. Je ne suis pas payée comme lorsque j’étais employée. C’est un choix que nous avons fait.
Comment recharges-tu tes batteries?
Une longue marche en pleine forêt. Passer des journées entières en forêt seule, en famille ou avec des amis.es. Le camping ou le glamping rechargent mes batteries incroyablement.
L’habitude que tu es heureuse de cultiver?
Prendre soin de ma base. C’est Marie-Andrée et Julie de De Saison qui m’avaient parlé de ce concept. Je prends quelques heures en début de semaine pour prendre soin de ma maison/ma famille : ménage, plier le lavage, épicerie, cuisiner, etc. Je le fais en pleine conscience en sachant que durant la semaine je serai tellement reconnaissante d’avoir pris du temps pour faire ces petits gestes.
Quel est ton plus grand défi, ou un défi récurrent (d’un point de vue personnel)?
Trouver un équilibre entre ma famille, mon entreprise, mes études et mes autres besoins. Je viens de compléter un cours professoral de yoga de 200 heures. J’ai donc plusieurs outils dans ma boîte à outils pour m’aider à vivre le moment présent pleinement. Il ne me reste qu’à l’appliquer au quotidien et à long terme…!
Quelque chose de difficile que tu as eu à traverser dernièrement?
Je dirais tout ce qui a entouré le tournant dans ma carrière. J’avais un emploi stable dans le réseau de la santé et des services sociaux, mais je ne me reconnaissais pas dans ce que je faisais. J’en ai fait un burn-out. Cette période a été douloureuse et tumultueuse. Par contre, ceci m’a permis de revoir mes priorités et mes choix. C’est pendant mon arrêt de travail que j’ai appris à prendre réellement soin de moi et à me connecter à ce que je veux pour moi et ma famille.
Ta saison préférée? L’automne, car c’est la saison de ma fête!
Temps blanc : adepte ou néophyte?
Néophyte, j’ai pris l’habitude de faire des sprints de travail… donc je ne prends pas toujours de temps blanc.
Quelle est ta façon préférée ou fail-proof de t’accorder du temps blanc?
Écouter de la musique. J’aime beaucoup les sons binauraux et les mantras yogiques. Ça me recentre et m’ancre. Prendre soin de mes plantes m’aide aussi beaucoup à prendre le temps et me rappelle de respirer consciemment.
Inspiration ou référence culturelle du moment?
J’adore le livre de Gourmet Sauvage, Forêt : Identifier, cueillir et cuisiner. Je suis même un peu fatigante en forêt parce que je suis souvent en train de dire : « Saviez-vous que… » et je raconte ce que j’ai lu. Ce livre est une mine d’informations, d’histoires et d’anecdotes sur la flore du Québec. Vraiment, j’adore.
J’aime beaucoup suivre Geneviève Locas et Cynthia MA sur Instagram. J’ai fait ma formation professorale de yoga avec elles. J’aime leur simplicité et leur profondeur, leur façon d’honorer la vie et ce qu’elles apportent au collectif. Elles me rappellent de prendre soin de moi afin d’être en mesure de prendre soin des autres.
Au-delà des montagnes est également sur Facebook et YouTube.