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Se connecter à sa voix, puissant barômètre de nos états

Quoi de plus intime que notre voix? Unique comme l’empreinte de nos doigts, elle porte nos blessures comme nos émois. Avez-vous toujours détesté entendre votre voix? Incapable de vous écouter? On entretient un rapport paradoxal avec notre voix, beaucoup aimeraient la changer comme s’ils étaient complexés, d’autres m’avouent ne pas savoir comment l’utiliser… Beaucoup de jugements en tout cas, qui parfois sont très révélateurs de la relation à soi. 

L’impact de la voix sur nous-mêmes

La voix ne triche pas : elle signe notre état interne du moment. Je suis sûre que vous avez tous fait l’expérience d’écouter quelqu’un parler d’une voix monotone et de vous sentir petit à petit engourdi. Ou bien d’être en compagnie de quelqu’un parlant avec enthousiasme et d’être gagné par ce même état! Nous sommes impactés par la voix, tout comme par nos pensées. 

En même temps, nous pouvons agir sur notre voix, pour la moduler et influer sur notre état d’esprit. Oui, oui! Ça a l’air magique dit comme ça, et pourtant le processus est réversible!

Par la parole, l’homme est une métaphore de lui-même -Octavio Paz

C’est un formidable véhicule émotionnel dont nous avons tout intérêt à nous servir. Là où je veux en venir, c’est aux potentialités créatrices de notre voix. Si nous sommes ce que nous pensons, nous sommes aussi ce que nous disons, ce que nous chantons. Au quotidien, arrêtons-nous quelques instants sur ce que nous émettons : est-ce que ma voix trahit mes pensées, est-ce qu’au contraire je l’enjolive pour masquer mon état ?

La voix pour révéler et apaiser nos états

Reconnaître et accepter sa voix telle qu’elle est, sans tricher, c’est se reconnaître et accepter notre ressenti intérieur.

Par exemple, les jours où je suis fatiguée, triste, ma voix est morne. Je fredonne avec peine un blues dégoulinant de mal être. Petit à petit j’y retrouve l’écho de mon propre état, je reconnais ma voix à ce moment précis. Je peux aussi improviser, me laisser aller à des lamentations vocales comme une catharsis émotionnelle.

Il m’est alors possible de jouer avec ma voix pour vivre pleinement cet état et d’en sortir éventuellement. Je m’y plonge et puise la force d’expulser ce qui me ronge. À ce moment-là, je connecte avec ce que je porte en moi. Je peux alors laisser aller ce flux d’émotions, lâcher prise, me diriger vers autre chose, moins de peur et de culpabilité, plus de légèreté et d’envie.

Je recrée un monde à l’image de ce qui vibre en moi : dire et chanter les mots qui me tiennent à cœur, ceux que je ressens, ceux que je voudrais ressentir, ceux qui expriment tout ce que je voudrais accomplir. C’est un exercice assez révélateur!

Trois pistes pour explorer notre voix

1. créer un podcast personnel à la manière d’un journal audio intime, pour y enregistrer ses états d’âme, ses peurs, ses souhaits pour l’avenir… et le réécouter régulièrement pour faire le point sur ses avancées personnelles.

2. chanter ses gratitudes, célébrer les joies toutes simples en improvisant une mélodie, et pourquoi pas en dansant ? Se laisser aller à varier la mélodie comme si l’on créait une chanson pour l’occasion.

3. pour mieux retrouver et poser sa voix, jouer à imiter des personnages archétypiques tels que sorcière, chat, bébé… c’est souvent en allant chercher du côté de la caricature et de l’exagération, qu’on peut par la suite retrouver sa propre empreinte vocale, avec laquelle on se sent bien.