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Sortir de son cubicule, récit d’un épuisement professionnel

Voilà un an et demi, j’ai quitté mon beau cubicule. Les belles décorations dont je l’avais pourvu n’ont pas suffi à masquer mon sentiment d’ennui profond. J’ai choisi de m’extirper de ma chaise à roulettes pour me lancer dans l’inconnu. Le besoin d’être libre était plus fort.  

Plus fort que quoi?

Plus fort que la certitude de mon poste à durée illimitée.

Plus fort que la délicieuse routine du versement bimensuel de mon salaire sur mon compte.

Plus fort que la joie de répondre avec charisme à la question « Et vous, que faites-vous dans la vie? »

Plus fort que le confort d’être reconnue par la société comme une femme ultra compétente, ultra performante, ultra occupée, ultra…tout ! 

Plus fort que la sérénité de savoir d’avance ce qui allait se passer l’instant d’après, les jours d’après, les mois d’après, les années… 

Quand la vie répond

J’ai choisi. Ou plutôt mon corps a choisi pour moi. Il a tout simplement décidé de ne plus répondre aux injonctions de ma bonne élève intérieure. Comme j’ai fait la sourde oreille aux signaux qu’il m’avait déjà envoyés, il m’a balancé le plus gros missile Scud qu’il pouvait! Un matin froid de février, j’ai demandé à la Vie de m’envoyer un signe pour m’aider à sortir de ma prison dorée. Dans les minutes qui ont suivi, elle m’a envoyé une pluie d’insultes d’un voisin grincheux puis un gros banc de neige dans laquelle ma voiture est restée coincée. Cela a suffit pour qu’une crise d’anxiété s’enclenche.

Une précieuse crise pour me hurler que je n’étais pas à la bonne place.

Verdict de mon médecin : épuisement professionnel. 

J’aurais préféré qu’il écrive la vérité sur mon arrêt de travail. Quelque chose comme « perte de sens et crise d’ennui aigus – risque imminent de mort intérieure par étouffement ».

J’ai refusé la prescription des médicaments qui endorment les sensations. Je ne nie absolument pas combien cela peut soulager à certains moments de la vie, pour reprendre le dessus des émotions et sensations difficiles et permettre à certaines personnes de bien fonctionner au quotidien. Mais dans ce moment précis, je ressentais un profond besoin de laisser mon corps m’indiquer le bon chemin. Au lieu de la refouler, j’ai laissé l’anxiété me guider. J’ai compris que mon intellect ne me servirait à rien dans cette situation de crise.

Si ma tête me mentait, mon corps ne pouvait pas me trahir.

Quand il était calme, c’est que je marchais dans mon chemin. Quand il s’agitait, c’est que je ne prenais pas la bonne direction. C’est grâce à cette « écoute» que j’ai osé quitter mon poste. C’est grâce à cette écoute que j’ai pu me lancer dans l’accompagnement professionnel des personnes également en quête de sens. 

C’est encore grâce à elle que j’ai rejoint le réseau des ruches d’art pour développer des ateliers qui utilisent la créativité pour rapprocher les humains. C’est grâce à cette écoute que je parviens tranquillement à ralentir mon rythme de vie effréné, remettre ma vie familiale en priorité, renouer avec ma spiritualité, définir mes propres règles, assumer toutes les parties de moi.  

Je n’ai plus jamais remis les pieds dans un cubicule.

Aujourd’hui, je ne sais pas encore exactement où je veux aller. Ma seule certitude c’est que je veux me sentir libre d’être vraie et de créer ce qui me fait envie. 

Aujourd’hui, j’aimerais simplement vous encourager à écouter avec bienveillance les maux de votre corps. En y prêtant attention, vous pourrez peu à peu trouver le chemin pour vous libérer de votre cubicule réel ou imaginaire. Et, oui, il arrive que ce fidèle guide interne nous invite à prendre une direction inattendue, essayer des choses nouvelles, revenir sur nos pas, faire des choix illogiques pour le commun des mortels.  Si c’est ce que vous ressentez, honorez-le car l’essentiel est de créer ce qui vous tient à coeur, quel que soit le résultat. Car créer, malgré l’inconfort et les peurs que cela génère, c’est ce qui permet de se sentir vivant. 

J’ai trop longtemps cru que mon hypersensibilité était un fardeau, une marque de faiblesse. 

Je sais maintenant que c’est en fait une précieuse boussole intérieure. L’acuité de mes sens me donne ma direction à suivre. 

Dans les moments de doute, je repense à cette matinée froide de février. Je me rappelle alors qu’il coûte bien plus cher de ramer à contre-courant de ses aspirations profondes que de se lancer dans la découverte de son propre chemin de liberté.

 

Voici une vidéo très informative et qui a abondamment circulé sur les réseaux sociaux dernièrement. Comme quoi ce sujet nous interpelle bien! Bonne écoute :