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100 lectures inspirantes : Le Procès, Frank Kafka

Une liste des 100 meilleurs livres de tous les temps, ça se doit d’être inspirant! Pourquoi ces livres-là? Qu’ont-ils à nous apporter? Je me lance pour vous, en espérant vous encourager à les lire et à y trouver les réponses que vous cherchez. En avant pour une série de 100 billets! 

 

Pour entamer cette série, mon premier choix s’est arrêté sur le roman Le Procès (Der Process) écrit par Frank Kafka et publié en 1925. 

 

Pour faire court

Joseph K. est arrêté chez lui dès potron-minet le jour de sa fête, mais il ignore de quoi il est accusé. Le procès qui en découle a des airs d’absurde, puisqu’il ignore la raison de sa condamnation. Toute ressemblance avec des systèmes politiques totalitaires d’Europe n’est complètement pas fortuite.

 

 En un mot :  Injustice

Joseph K., le fondé de pouvoir à la banque, apparaît comme un homme bien sous tous rapports. Son procès injustifié éveille sa conscience. Épris de justice, il fera ce qu’il juge nécessaire afin de démontrer que tout cela n’est qu’une mascarade. On le découvre, peu à peu, homme de passion, de colère, de tourment. Alors que tout semble indiquer qu’il court à sa perte, il ne perd pas la foi et fait preuve de hardiesse. Tous, autour de lui, semblent savoir ce dont il est question (concierge, prêtre, avocat, oncle, etc.). Il devient le  spectateur de sa propre vie, comme s’il était entré sur scène sans connaître le scénario.

 

L’écriture est dense et l’absurde qui vient se mêler au texte peut frustrer le lecteur. On aimerait plusieurs fois hurler à Joseph K. de se taire, car il enfonce le clou. On éprouve de la pitié pour cet homme, pas spécialement sympathique au demeurant, qui ne semble jamais prendre les bonnes décisions.

 

L’œuvre nous déstabilise; on ne sait pas si on a compris, ni si le personnage est attachant. On ressent une terrible injustice: cet homme est coupable d’être simplement humain. Difficile à lire en termes de style, car l’histoire est telle qu’on ne peut en décrocher si facilement (gagnera-t-il ou non le litige? Je vous laisse imaginer).

 

Ce roman déclenche un sentiment d’empathie pour une époque et, surtout, permet de réfléchir à ce qui fait de nous une société humaine. Que ferions-nous à la place de Joseph K.? Mais la plus grande interrogation demeure: quelle attitude adopter face à l’injustice au quotidien? Face à ces gens qui n’ont pas la même chance que nous en raison de leur situation sociale, de leur origine, de leur genre, de leur orientation sexuelle, etc. ?

 

Extrait

 «  (…) Il faudrait quelqu’un comme vous.

Pourquoi donc? demanda K. étonné.

Mais parce que vous êtes accusé! répondit l’huissier.

Sans doute, dit K., mais c’est précisément pourquoi je devrais craindre qu’il ne se venge en influant, sinon sur l’issue du procès, tout au moins sur son instruction.

Évidemment, dit l’huissier comme si le point de vue de K. était aussi juste que le sien. Mais en règle générale, on n’intente pas chez nous de procès qui ne puisse mener à rien. » 

 

Ce livre, considéré comme un chef d’oeuvre de la littérature mondiale, remet certainement la notion de « justice » en perspective. J’ai piqué votre curiosité? Consultez cette étude détaillée!

 

Bonne lecture!