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Partir pour mieux revenir

 

J’ai choisi de partir, pour mieux revenir. J’ai souvent changé d’idée, car j’avais du mal à définir les contours de mes rêves, quitte à manquer de constance aux yeux des observateurs. Mais en fait, rien ne compte plus pour moi que la liberté. C’était le fil conducteur qui tenait tous ces rêves ensemble.

 

Or, la liberté se gagne, s’assume et se défend. Elle ne signifie pas ce que je veux quand je veux, où je veux, mais elle signifie le choix, et ses conséquences. Elle signifie l’exercice responsable de la pensée, de la capacité de créer. Contrairement à ce qu’on pourrait nous faire croire, la quête de liberté n’est pas une déresponsabilisation, bien au contraire.

 

Comment peut-on être vraiment responsable si on n’a jamais tenu seul les rennes de sa vie? Si on a toujours suivi les instructions? Il faut vivre pour comprendre. Et vivre, ce n’est pas dans une boîte. Comme le dit le philosophe et agriculteur, fondateur du mouvement Colibris, Pierre Rhabi, dans cette conférence (min.6:06), vivre dans une boîte ce n’est pas ce que j’appelle du progrès.

 

Je suis typique de ma génération et le modèle actuel de société ne me convient pas. Je fais partie de ces jeunes indignés qui souhaitent un monde décentralisé, déhiérarchisé, un monde solidaire, juste et durable, pour les  7 milliards d’humains sur terre. Et selon moi, le modèle capitaliste ne permet pas, dans sa forme actuelle, ce monde libre. Il faut trouver un autre modèle qui n’existe pas encore. D’où l’importance de la créativité.

 

Par contre, des bidouilleurs, des transitionneurs, des tâtonneurs et des idéalistes expérimentent des solutions, et ça se passe maintenant. Ils créent des coop, des écoles, des entreprises, des concepts nouveaux. Au Québec, c’est encore un peu tôt pour parler de transition, mais en Europe, il y a tout un réseau d’échanges qui permet de concevoir la vie autrement, pour les générations à venir.

 

Je parle de l’économie collaborative à la OuiShare, des Colibris, des villes en transition…

 

J’ai choisi de partir là-bas pour rencontrer ces gens et écrire sur leurs initiatives, dans le but d’amorcer ma propre transition personnelle. Un pèlerinage dont je ne connais pas la durée, ni la portée. Cependant, je peux vous dire que j’ai des papillons dans le ventre, rien que d’y penser.

 

Je suis aussi partie, pour mieux revenir. C’est-à-dire qu’il est fréquent que nous découvrions des facettes de nous-mêmes que nous ne connaissions pas en voyage, au contact de nouveaux environnements et de nouvelles cultures. C’est ce contact qui m’a toujours attirée derrière le voyage.

 

Et puis surtout, il y a l’amour. Car en voyageant, on découvre notre humanité et celle des autres, ce qui nous permet de briser de nombreuses barrières mentales et de voir plus loin.