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ART OF HOSTING, OU RÉAPPRENDRE À ÊTRE HUMAIN

Nous avons tous déjà assisté à des événements décevants. Qu’il s’agisse de la livraison unidirectionnelle de l’information ignorant tout le potentiel dans la salle, du contenu habituel remâché et sans surprise, de l’inconfort des lieux… les besoins humains de base disparaissent malheureusement trop souvent derrière la mécanique événementielle. Art of Hosting (L’art d’agir ensemble) n’est définitivement pas l’un de ces événements. J’ai eu la chance d’y assister à Montréal les 7, 8 et 9 octobre derniers.

 

C’EST QUOI LE ART OF HOSTING?

« Art of Hosting est une communauté internationale de praticiens qui engage équipes et groupes dans l’action pour le bien commun à partir d’approches pour travailler en contexte de complexité. » Des événements se tiennent partout sur la planète depuis quelques années et permettent d’expérimenter la philosophie de cette communauté et ses méthodes participatives comme le forum ouvert, le cercle, le world café, etc.

 

PLUS GRAND QUE NATURE

« Quoi de plus difficile que de mettre des mots sur un moment magique? » C’est la question que nous posions à notre retour du Lab d’été de juin dernier. Oui, Art of Hosting est l’un de ces événements plus grand que nature. Ses quatre grands principes en font le fantasme d’événement inspiré par excellence.

 

1) Être hôte de soi-même

Pour briller par sa présence en tant que participant à une discussion, il faut apprendre à écouter sa petite voix intérieure pour s’assurer d’être bien. Facile de se laisser emporter par toutes les distractions extérieures, plus difficile de se centrer pour donner le meilleur de soi-même. La curiosité est un puissant allié afin de s’ancrer dans le moment présent (l’aïkido aussi!).

 

2) Être dans les conversations

« NOUS LAISSONS UNE TRACE PAR LA FAÇON DONT NOUS PARTICIPONS À CE MONDE. »

 

Avez-vous déjà réfléchi à votre façon de mener une conversation? À comment vous agissez dans un groupe? La pratique du Art of Hosting est révélatrice sur notre façon d’être. Écouter attentivement ce qui se passe dans notre environnement, parler avec son cœur, identifier ses intentions et prendre le temps; c’est ce que j’ai retenu. J’ai découvert la puissance de l’improvisation appliquée pour développer ma capacité à saisir les opportunités… efficace, mais surtout, vraiment amusant!

 

3) Être hôte d’une conversation ou d’un événement

 

En tant que facilitateur en contexte organisationnel, animateur d’une discussion ou hôte d’un événement, il faut apprendre à tracer son chemin entre le chaos et le contrôle (c’est le principe du chemin chaordique). Faire confiance à l’intelligence du groupe et à sa capacité à s’organiser, mais veiller à mettre en place les conditions propices à l’émergence d’une discussion significative, de la créativité et de l’engagement. Dans notre société où la rationalité est encensée, qu’arriverait-il si nous faisions preuve de plus de leadership chaordique?

Que l’on pense à la beauté de l’espace et à son confort ainsi qu’au contenu approfondi, tout doit être là. Il va sans dire que la Salle Toundra, au Pavillon du Canada, en pleine nature, a joué pour beaucoup. La façon dont les participants ont pu s’approprier ces lieux lumineuxaussi. J’étais enchantée de découvrir les espaces spécifiques pensés pour les différents types de personnalités, comme la quiet zone pour les plus introvertis. Brillant!

Être hôte, c’est aussi et surtout une pratique personnelle de tous les jours : c’est la responsabilité de prendre soin des autres, de soi et faire preuve de gentillesse. Je me souviens d’un exemple particulièrement évocateur où quelqu’un racontait que voyager l’hiver au Canada, c’est difficile. À cause de la température, les vols sont souvent interrompus et ce sont les réceptionnistes qui doivent composer avec l’insatisfaction des clients. Lors d’une journée particulièrement difficile, l’hôte empathique avait suggéré au responsable du service à la clientèle de prendre une grande respiration et de relaxer avant d’entendre sa demande. C’est beau, hein?

 

4) Co-créer

“IF IT’S ABOUT US, DON’T DO IT WITHOUT US.”

 

En tant que professionnels, on s’attend souvent à ce qu’on ait LA réponse, à ce qu’on soit l’expert dans notre domaine. En situation de co-création, il faut défaire cette habitude pour que tout le monde puisse contribuer à bâtir quelque chose de grand, ensemble. Pour cela, la confiance et le développement de relations fortes sont de mise. Voir l’espace-temps comme une zone d’apprentissage, un endroit où l’on peut se tromper en toute sécurité aide grandement à se libérer de nos habitudes de performance. Un truc : en séance de co-création, posez vos questions en demandant aux participants de répondre en racontant une histoire. De cette façon, il n’y a plus d’expert dans le groupe : tout le monde sait raconter une histoire. Vive le storytelling!

 

« NE FAITES JAMAIS CONFIANCE À UNE PERSONNE QUI NE SAIT PAS DEMANDER DE L’AIDE. » 

 

Il est intéressant de chercher à comprendre d’où viennent nos interlocuteurs et comprendre leur histoire. Selon notre parcours, nos intérêts et notre champ d’action, nous avons tous un élément prédominant parmi les quatre. Par exemple, un prof de yoga sera peut-être davantage axé sur l’introspection (point 1).

Art of Hosting, c’est une communauté qui nous aide à reconnecter avec ce qui est déjà présent en nous, au contact de tous ces humains inspirants.

Art of Hosting, finalement, c’est un peu un événement pour réapprendre à être humain.

Si la philosophie Art of Hosting vous inspire, sachez que nous explorerons plusieurs principes et expliquerons comment les amener concrètement dans votre milieu à l’occasion du lab «La créativité au coeur des communautés vivantes» que nous animerons pour la SOCOM le 10 décembre prochain. Inscrivez-vous ici : http://socom.ca/evenements/view/196