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Oser pour être heureux

Avez-vous déjà remarqué à quel point nous sommes récompensés par la prise de risques ?

Bien sûr, je ne parle pas ici de se mettre physiquement en danger, de risquer sa vie ou celle des autres au sens premier du terme. Je parle de décisions audacieuses qui nous sortent de notre zone de confort et nous emmènent vers l’inconnu, de choix qui comportent un défi de nature variable allant de « sortir du cadre » à « sauter dans le vide » en passant par « changer de perspective ». Quelle belle source d’adrénaline! Accepter de perdre le contrôle momentanément pour s’offrir la chance de défoncer l’horizon des possibles, de se laisser surprendre, de vivre ses rêves. Un vrai luxe qui requiert du courage, une petite dose d’insouciance, un goût immodéré de la vie et une capacité d’être à l’écoute de ses intuitions qui deviennent alors la seule boussole valable en terrains accidentés.

Je vais prendre deux exemples personnels pour illustrer ce que je viens d’écrire. 

Commençons par mon choix d’études en anthropologie sociale et culturelle. L’anthropologie est une science humaine qui aborde l’homme dans sa diversité culturelle, il s’agit d’une approche qualitative des phénomènes sociaux. Je me suis découvert une passion pour l’anthropologie alors que j’étais encore au secondaire. Je feuilletais un magazine d’orientation professionnelle et mon attention a été attirée par un petit encadré dans la page dédiée à la sociologie. On y mentionnait l’anthropologie comme une discipline fascinante, mais avec bien peu de débouchés et nécessitant d’aller jusqu’au doctorat. C’est drôle, ces considérations ne m’ont pas fait peur. Un choix a priori déraisonnable guidé par le plaisir seulement!

J’ai lu tout le reste sur le domaine d’étude le plus curieux des cultures d’ailleurs et c’était clair que c’est ça que je voulais étudier, c’est ça le métier que je voulais exercer. J’ai alors travaillé sur les liens entre culture et politique au Burkina Faso jusqu’en maîtrise (DEA) au sein de la prestigieuse École des Hautes Études en Sciences sociales. Un paludisme ravageur et mangeur de rêves – combiné à une absence de bourses de recherche – a clôt ce chapitre-là de ma vie, du moins sous cette forme. Mais je demeure passionnée par l’anthropologie qui me sert en tout temps dans mon quotidien. Je me sens immensément riche de cet apprentissage et je suis heureuse d’avoir pris ce chemin. Mes regrets sur une échelle de 1 à 10 ? Z-é-r-o!

L’un des plus beaux mois de toute ma vie

Me voici au deuxième exemple. J’ai rencontré mon amoureux moins d’un mois avant la fin d’un séjour de six mois que j’ai fait à Québec en 2010. Je considère avoir vécu l’un des plus beaux mois de toute ma vie: vagabondages en Westfalia, soupers gastronomiques, joies du plein air et une irrépressible envie d’être tout le temps ensemble. Où est le courage ici, me direz-vous ? Eh bien dans le fait de m’être laissée aller à vivre une belle histoire en dépit de notre différence d’âge qui est de vingt ans ! Lors de mon retour en France, nous avons gardé le contact, nous nous sommes vus approximativement tous les trois mois, à Québec ou à Paris. Puis deux ans plus tard, j’ai décidé de venir m’installer avec lui à Québec. Je n’avais pas d’expériences de « vie de couple sous un même toit », je quittais un emploi à temps plein, mes amis et ma famille pour m’offrir l’immensité de l’inconnu (et les angoisses qui l’accompagnent). 

L’appel d’horizons nouveaux 

L’appel d’horizons nouveaux était fort et j’ai suivi mon intuition qui me disait sans relâche: «Fonce, c’est une histoire à vivre!» Je n’avais aucune certitude que ça fonctionnerait, aucune certitude que c’était l’homme de ma vie. Mais j’étais absolument sûre qu’il fallait vivre pleinement cela et qu’au pire, même en cas d’échec, j’aurai avancé dans la vie. J’étais certaine aussi que l’amour ne nous passe pas 1000 fois sous le nez et qu’il est bon de lui ouvrir la porte. Aujourd’hui, nous sommes toujours ensemble et amoureux.

Au final, il s’agit donc d’écrire notre propre histoire. Pour celui qui veut donner du sens à sa vie, pour celle qui désire réussir le délicat exercice d’être en adéquation avec ses valeurs, pour ceux qui luttent contre une routine synonyme d’assèchement intellectuel et qui défendent une curiosité à toute épreuve, la plus grande liberté sera de suivre son intuition et de dépasser les conventions sociales pour se saisir de tous les petits bonheurs même ceux qui se cachent sous une roche laide et glissante.