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Quand t’étais petite, tu voulais faire quoi quand tu serais grande?

« Quand je serai grande, je vais être… »

God! Cette phrase! Il me semble l’avoir dite si souvent. Petite, adolescente, au cégep, à l’université… et encore même la semaine passée! C’est que, voyez-vous, je suis une rêveuse. J’ai mille projets en tête et pratiquement autant sur la table. Depuis toujours; c’est comme ça. Toute jeune, je planifiais embrasser une multitude de carrières : chanteuse, comédienne, biologiste, cascadeuse, danseuse contemporaine, pâtissière, coiffeuse, journaliste, physiothérapeute, médecin sans frontière, clown. Mais ce que je voulais plus que tout, c’était d’écrire des films pour Disney. Raconter les aventures périlleuses de princesses guerrières parties explorer des mondes inconnus. Créer des univers pour faire vivre un peu de magie. C’est ce que j’aimais. C’est ce que je voulais.

Avec le temps qui fait son travail, avec la vie qui passe un peu trop rapidement, certains de ces rêves sont devenus des items sur ma to do list. Puis sur ma bucket list. Des mots stagnants sur une feuille. Des mots qui perdent un peu de leur essence, à force d’attendre que je daigne leur redonner un peu d’attention. Il y a quelques années, j’ai dû couper certains rêves, quelques envies. Je ne le savais pas encore, mais je venais surtout de couper une partie de moi-même.

Bonne dans toute, spécialiste dans rien

Je suis en constante mouvance; j’ai de la difficulté à tenir en place. Et je suis abusivement touche-à-tout. C’est une aptitude fort utile pour le multitasking, mais ça peut devenir éreintant par moments. Dualité, toujours. Reste que je n’aimerais pas porter qu’un seul chapeau; je ne suis pas faite pour cela. Puis ma mère ne cesse de me complimenter sur le fait que j’ai une tête à chapeaux… alors, aussi bien en profiter! 😉

Je suis entourée de gens fantastiques. De gens qui, de mon point de vue, ont leur avenir tracé devant eux depuis leur naissance. D’un trait de marqueur rouge indélébile avec du glitter. Pendant que je jonglais avec mes idées en tête, que je changeais de programme universitaire, que je m’éparpillais et que je partais travailler à l’étranger, à Disney, mes amis, eux, continuaient d’avancer vers leur destinée. Moi, je rêvais encore de faire le tour du monde et d’écrire des romans.

Au moment d’entrer dans ma « vie d’adulte », ce besoin de bouger sans cesse est devenu un irritant. Autour de moi, tout le monde avait trouvé sa place. Pas moi. Alors j’ai commencé à me poser trop de questions. À vouloir tout, trop vite, pour rattraper les autres. Ce sera quand, mon tour? Elle va être où, ma place? Je suis dans le bon domaine? Je retourne aux études? Qu’est-ce que je veux vraiment? Qu’est-ce qui me décrit vraiment? Pain brun ou blanc? Des interrogations qui finissaient par gruger beaucoup de mon petit jus et de mes réflexions.

Et j’ai compris il n’y a pas si longtemps. Un peu comme Maude l’avait raconté dans son billet Jackalop Jackpot, je suis une pluraliste.

Mon pluralisme à moi

Mon pluralisme, donc, je l’assume depuis peu. Depuis que j’ai arrêté de me comparer aux autres. Mon cheminement n’est pas le même que celui de la majorité de mes amis… et mes aspirations non plus. Je ne suis pas plus lente qu’un autre, je fonctionne différemment. C’est tout. (Je vous épargne mon tempérament Taureau ascendant Balance, mais on va mettre la faute sur la lune en position 3.) Je fonce… quand je suis certaine. Après avoir analysé un peu trop longtemps. Après m’être assurée que c’est bien la chose à faire et m’être enfin botté le derrière. « Pas de raison de chickener out! Mais pas de raison d’agir impulsivement non plus!» Et c’est quand on comprend et qu’on assume qui l’on est, que toutes les portes s’ouvrent!

C’est ce qui se passe en ce moment. Ça fait exactement un an qu’on peut lire sur ma carte d’affaires « Marie-Claire Picard, rédactrice ». Un an où je suis fière de me présenter en disant : « Je suis rédactrice ». Un crochet de plus dans cette fameuse liste de rêve. Écrire, c’est ce que j’ai toujours voulu faire. Parce qu’avec le temps qui passe, j’ai aussi pris conscience de mes compétences. Oui, je touche à tout, mais, ÇA, la rédaction, je sais que c’est pour moi. Parce que c’est ce que j’ai toujours voulu.

Le rallye inspiré

En juillet dernier s’est déroulé le rallye inspiré. Pendant l’exercice de visualisation animé par Julie, j’ai eu une sorte de révélation! Rien d’ésotérique qui a rapport à la position 3 de la lune… mais un moment qui m’a tout de même marqué.

Je suis retournée devant la grosse maison blanche au toit vert de mon enfance pour visiter une mini version de moi-même. Elle devait avoir environ 6 ans, avec ses cheveux bruns aux épaules et des yeux brillants d’émerveillement. Elle portait une jupe à pois de Minnie Mouse. On a joué et, à un certain moment, la mini-moi voulait discuter. Très sérieusement. Elle m’a dit de ne pas arrêter. De ne pas me préoccuper de ce que les autres pouvaient penser et de faire ce qui m’intéressait vraiment parce que j’étais sur la bonne voie. J’étais là où je devais être.

Cette journée-là, j’ai réalisé que, au fond de moi, la petite existait encore. Et, qu’en ce moment, elle est en train reprendre sa place. Depuis quelques mois, j’ai l’impression de me retrouver enfin. D’être complète.

Moi, quand je serai grande, je vais écrire des histoires. Pour les raconter aux gens et pour qu’ils les lisent. Pour les faire rire trop fort. Pour les faire pleurer un peu aussi des fois. Parce que dans toute cette pluralité, ça reste que c’est ça qui me construit, moi, en tant que personne. En tant qu’humaine. En tant que raconteuse.