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Sociofinancer leur projet : Ils l’ont fait!

Que ce soit pour financer un projet artistique, l’ouverture d’un restaurant ou encore la mise en marché d’un produit technologique innovant, ils sont nombreux les entrepreneurs qui se tournent aujourd’hui vers le sociofinancement. L’engouement pour cette nouvelle façon de faire financer un projet ne cesse de grandir: depuis sa création, en 2009, la plateforme Kick Starter a permis à 55 000 initiatives de voir le jour, la Ruche a ramassé 873 480$ pour près de 8000 projets et Yoyomolo a été la première plateforme au Québec a avoir redistribué 1 million de dollars en 18 mois. 

Dans le cadre de notre dossier Sociofinancement (partie 1, partie 2), nous avons fait appel à quelques membres de la communauté des Inspirés qui ont tenté l’expérience pour nous parler de leur aventure. Parce que c’en est toute une! Tous ceux que nous avons interviewé s’entendent : cette aventure s’est avérée enrichissante, mais surtout beaucoup plus exigeante que prévu.

Les Inspirés se sont entretenus avec les gens derrière Le Fil Rouge, Le Griendel, Madame Labriski et Huit Juin Maison, quatre projets qui ont profité du coup de pouce financier de donateurs.

 

Le fil rouge

Nom : Marjorie et Martine
Projet : Le fil rouge c’est un blogue, mais aussi une entreprise de coffrets littéraires livrés à la maison et dont les livres sont choisis pour leur portée bibliothérapeutique.
Plateforme utilisée : Indigogo
Objectif poursuivi : 10 000 $
Objectif atteint : 12 260 $
Durée de la campagne : 1 mois (31 jours)

Moment fort : Il y en a eu plein! Le soir où on a officiellement lancé la campagne, on a passé la soirée à regarder frénétiquement les réseaux sociaux en mangeant de la crème glacée et en espérant que tout se passe bien. Il y a aussi eu le moment où on a reçu notre plus grosse contribution, d’un parfait étranger et finalement, celui où on a atteint notre objectif, une semaine avant la fin de la campagne!  

Le plus grand défi : Doser la promotion. Il faut aussi savoir comment capter l’intérêt des gens, ne pas les lâcher d’une semelle sans non plus être trop présent.

Où en sont-elles aujourd’hui? Le Fil Rouge s’apprête à ouvrir sa boutique en ligne et finalise les détails pour les coffrets offerts lors de sa campagne.

Pour les filles du Fil Rouge, Marjorie et Martine, l’idée d’utiliser le sociofinancement pour leur projet de coffrets de livres choisis méticuleusement s’est imposée naturellement. Avant même de suivre leur cours de lancement d’entreprise au SAJE, les deux jeunes femmes à la barre du blogue littéraire savaient qu’elles ne voulaient pas s’encombrer d’un prêt bancaire.

« Pour nous, c’était donc une façon sécuritaire de partir en affaires et aussi, une excellente étude de marché, car on a pu confirmer que les lecteurs de notre blogue avaient envie de nous suivre dans nos projets et que les coffrets littéraires les intéressaient ! ». Bénéficiant dèjà d’un public très actif sur les réseaux sociaux, les deux mordues de littérature ont rapidement atteint l’objectif monétaire de leur campagne. «C’est une aventure qui demande beaucoup de temps et de préparation, mais ça en vaut totalement la peine. », assurent les deux fondatrices. «Les hauts sont nombreux, on réalisait tous les jours que des gens étaient intéressés envers le projet qui nous trottait en tête depuis plus d’une année, alors la confirmation d’avoir réellement un public et non juste une idée est incroyablement rassurante. »

 

Le Griendel

Nom : Olivier Savary
Projet : Broue-Pub est une brasserie artisanale dans le quartier St-Sauveur, à Québec
Plateforme utilisée : La ruche Québec
Objectif poursuivi : 15 000 $
Objectif atteint : 20 000 $
Durée de la campagne : 3 mois

Moment fort : l’atteinte de l’objectif et voir les gens continuer à contribuer, c’était je crois 2 semaines avant la fin.

Le plus grand défi : Alimenter la campagne a été plus de travail que l’on pensait. On pensait que c’était facile sur les médias sociaux, mais il faut une présence variée et régulière. Ne pas poster toujours la même chose et surtout avoir des raisons différentes d’interpeller notre communauté.

Où en sont-ils aujourd’hui? « Le Griendel a ouvert ses portes il y a six mois, on attend encore le système de brassage mais on a ouvert dans les délais. Les affaires vont bon train!»

Olivier Savary du broue-pub Le Griendel s’est tourné vers le sociofinancement pour s’assurer une source de revenus complémentaires aux revenus traditionnels (prêt, investissement personnel, soutien financier des proches). « Dans notre cas, expliquerque l’ouverture de la brasserie n’était pas conditionnelle au crowfunding, ça a donné de la credibiité au projet. » Le nerf de la guerre pour eux aussi : alimenter les médias sociaux. Leurs stratégies : créer des événements en parallèle, écrire directement aux personnes de leur réseau et à leurs contributeurs et combiner le tout à une présence dans les médias traditionnels. « La Ruche a déjà un partenariat avec la presse. On a eu deux entrevues durant l’été. » Puis, il y a le bon timing. « On était en plein milieu des rénovation. Les gens pouvaient suivre live l’évolution des travaux. Ils voyaient que ça s’en venait. L’important est de ne pas désespérer en cours de campagne. Jamais jamais jamais lâcher. En plein milieu, il y a un ralentissement, mais il faut toujours garder le focus.»

 

Madame Labriski 

Nom : Mériane Labrie
Projet : Madame Labriski, un site de recettes de collations santé
Plateforme utilisée : La ruche Québec
Objectif poursuivi : 7500$
Objectif atteint : 8190$

Le plus grand défi : Les gens sont habitués à recevoir du contenu gratuitement sur Facebook ou sur internet, de mon côté, je voulais justement financer ma plate-forme de contenu, cela demandait donc un effort supplémentaire pour que les gens adhèrent émotivellement au projet. » Raison de plus pour bien connaître son public et savoir ce qu’ils aiment dans la marque.

Où en est-elle aujourd’hui? Madame Labriski a lancé son nouveau site et la sortie d’un livre est prévue en septembre 2016.

C’est les demandes répétées des membres de sa communauté pour imprimer les recettes et mieux les visualiser sur une tablette qui ont amené Mérianne Labrie à considérer le sociofinancement pour la refonte technologique de son blogue : « Je voulais offrir une meilleure expérience de marque aux femmes qui composent ma communauté. » Elle s’adressait donc essentiellement à elles, mais bien évidemment, la campagne a aussi contribué à agrandir cette communauté. Une surprise? La charge de travail. « La Ruche nous accompagne, mais c’est à nous de faire tout le travail. »La démarche de sociofinancement entamée par Mériane Labrie s’est étalée sur un an (entre le moment de réflexion initiale et l’ultime distribution des récompenses.) Même s’il elle admet qu’elle ne pense pas renouveler l’expérience – on ne fait ça qu’une fois dans une vie – elle soutient que le sociofinancement est une option qui mérite d’être mieux connue. « C’est une grande aventure qui a porté ses fruits en terme de visibilité.  Sur ma page Facebook, je suis passée de 8 700 fans à 12 000 fans en six semaines. Aujourd’hui j’en ai 23 000. »

 

Huit Juin maison

Nom : Laurence et Marie-Andrée Mackrous
Projet : HUIT JUIN maison crée et produit du linge de table au design contemporain réversible : nappe, napperons, serviettes de table et collections d’accessoires exclusifs.
Plateforme utilisée : Kickstarter
Objectif poursuivi : 20 000 $
Objectif atteint : 23 535 $
Durée de la campagne : Octobre 2015, soit 31 jours.

Moment fort : Lorsque nous avons atteint notre objectif, le 21 octobre.

Le plus grand défi :  Faire connaître notre campagne à l’extérieur du cercle de nos parents et amis de premier degré.

Où en sont-elles aujourd’hui? 8 mois plus tard, notre première production est en mer de l’Inde vers Montréal. L’ouverture de la boutique en ligne est prévue pour août 2016.

Prêtes, Laurence et Marie-Andrée l’étaient. Leur campagne de sociofinancement s’inscrivait dans un projet d’affaires démarré depuis un bon bout de temps. Les deux soeurs avaient déjà fait produire des prototypes de leurs produits en Inde et étaient prêtes à lancer la production à plus grande échelle. C’était le bon moment! « Nous avons choisi de faire du sociofinancement pour deux raisons très simples : tester l’intérêt du marché pour un nouveau produit et financer de manière simple une première production. » Nous avons adoré notre expérience. C’est un concentré express de ce que c’est que de commercialiser un nouveau produit : bien expliquer son idée, faire la promotion média et l’excitation de la campagne qui est limitée dans le temps. Au-delà de l’argent, nous avons maintenant une communauté de super ambassadeurs tissée serrée. Conseils : ne pas sous-estimer la planification en amont et l’investissement en temps pendant la campagne.

 

Vous avez vu passer d’autres campagnes inspirantes?
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Consultez le reste de notre dossier sur le sociofinancement :
Ce qu’il faut savoir avant de se lancer
Rocker la promotion de sa campagne 

Les billets des semaines thématiques sont écrits en co-création!
Recherche : Soraya Claire, Souni Bélanger, Julie Tremblay-Potvin, Anne-Laure Favereaux
Rédaction : Soraya Claire
Entrevues : Anne-Laure Favereaux
Édition : Julie Tremblay-Potvin