Être expatrié et garder le cap d’une vie inspirée et sereine
Être expatrié, c’est la Rolls-Royce de l’immigration. Loin des réalités parfois abjectes des réfugiés politiques, les expatriés ont souvent fait le choix d’aller s’enrichir d’expériences interculturelles ailleurs. Bien que cela soit un choix, dans un contexte d’éloignement ou de mal du pays, il est susceptible d’être remis en question à tout moment. D’où la nécessité de réinterroger ses rêves sans cesse, de s’assurer d’avoir de bonnes raisons d’être là où on est, de faire les sacrifices qu’on a faits.
Quand on a décidé de vivre loin de sa terre natale, que ce soit par amour, pour s’épanouir professionnellement ou pour toute autre bonne raison, il va arriver souvent de ressentir un melting pot de sentiments qui peuvent dévaler en nous à tout moment avec la douceur et la détermination d’un brise-glace! Vous les avez déjà rencontrés. Ils se nomment: regrets, hésitations, culpabilité, tristesse, nostalgie…
C’est pourquoi il apparaît nécessaire de tenter de mettre de la joie partout, de vivre le moment présent (exigence absolue) et de faire toute la place à des moments de qualité. Tu n’auras plus la quantité de moments offerts que tu as connu avant avec tes amis et ta famille alors il faut que ces moments, plus rares, soient exclusivement centrés sur la simplicité et la qualité. Il devient impératif de tout miser sur la profondeur de la rencontre et de s’employer à être disponible pour les autres.
L’attention se déplace vers l’inestimable. Si je parle de ma propre expérience, faire du magasinage avec ma mère revient surtout à passer un moment privilégié d’échanges mère-fille; boire un excellent vin de Chinon est toujours inférieur, bien que hautement apprécié, à un moment partagé en famille; le thème de l’exposition visitée à Paris a moins d’importance que le temps passé à la découvrir avec mon amie Marion; “chiller” sur le canapé de mon ami Thomas à l’écoute de disques vinyles retient plus mon attention que la ville de Stuttgart où il habite. Ces ineffables moments pourraient se passer partout sur la planète.
Bien qu’étant une intrépide voyageuse toujours animée d’un désir d’ailleurs, je troque de plus en plus mes curiosités géographiques pour des temps de connexions entre des personnes qui comptent pour moi. Et si on peut combiner les deux, bien sûr, c’est toujours mieux!
Mais remettre l’humain et les liens qui nous unissent au coeur de notre vie reste un bon moyen de mettre un pas devant l’autre sur le chemin de la sérénité et du bonheur.