J’irai me perdre dans les bois
J’en ai marre de la ville
même de la plus belle ville d’entre toutes les villes du monde
Marre des buildings, des boulevards, des automobiles
des traverses de piétons, des arrêts d’autobus
Marre de courir après le temps
des autres qui courent aussi
impolis.
Marre des airs bêtes à la pharmacie
qui à force de s’impatienter sont prêts
à m’écraser les orteils pour me dépasser
Marre des horaires
des deux mini-minutes perdues par-ci par-là
à attendre à un feu rouge
Ne sont-elles pas deux minutes de plus perdues à jamais?
Juillet, ne m’en veux pas, mais je suis à bout de toi.
Cet été, j’irai me perdre dans les bois
Ne me cherchez pas
J’attendrai patiemment que le soleil se lève
puis se couche
Je fermerai les yeux pour sentir le vent
faire tourbillonner mes cheveux en bataille
et le soleil tacheter mes joues.
Je veux simplement savourer un café
fraîchement coulé, encore bouillant
pas de cadran
aspirer l’odeur des feuilles
encore humides sous la rosée du matin
j’ai besoin, à l’aube, de savoir que tout est encore possible
que je n’ai pas cédé aux caprices du temps.
Avez-vous déjà remarqué
que les étoiles n’aiment pas la ville?
Elles préfèrent garder leur lumière pour ceux
qui savent prendre le temps de s’arrêter
pour les contempler
qui savent prendre le temps de rêver
qui réalisent que le monde est plus grand
que leur nombril infiniment petit.
La cime des arbres comme un rappel
de ma petitesse
et de l’astronomiquement vaste
tout autour.
Retrouver le silence
le calme plat.
J’irai me perdre dans les bois
pour retrouver ce qu’il y a de plus véritable en moi.
Je reviendrai
ne vous en faites pas.
Je partirai sans map,
sans wifi, sans téléphone.
Je capturerai des instants
sans flash, sans filtre
avec mes yeux, mon coeur.
J’écrirai peut-être.
Je vous raconterai
seulement si vous voulez.