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Le FOMO ou la maladie des inspirés

 

Bonjour. Je m’appelle Laurie et je suis atteinte du FOMO. Ou plutôt, une forme de FOMO.

 

Le FOMO, c’est l’acronyme qui veut dire Fear of missing out, traduit librement par la peur de manquer quelque chose. Je sais depuis quelque temps déjà que j’en suis affectée, et ça a bien failli avoir ma peau. Il est très présent ce syndrome, semble-t-il, chez la Génération Y. Qu’est-ce qui le provoque donc à si grande échelle?

 

Certes, il y a les réseaux sociaux, mais ne sont-ils pas responsables de tous les maux de notre génération? Le gazon toujours plus vert chez le voisin, la peur de voir ses amis (vrais et virtuels) avoir une vie qui semble tellement plus cool que la sienne. Ça existe depuis toujours ce sentiment-là, peut-être est-il juste plus accentué et omniprésent aujourd’hui. Je ne pensais pas qu’il pouvait se glisser dans ma vie aussi aisément, mais voilà, j’ai flanché. 

 

La douce dégringolade

 

Janvier 2014. Je me retrouve avec mon contrat de conseillère en communication prolongé de six mois. Un salaire assez bas, je fais du 35 heures (hum hum) semaine, alors je me dis: « Pourquoi ne pas me trouver un petit boulot ‘’on the side’’, tiens ?»  Je deviens donc représentante aux ventes chez Nautilus Plus, parce que, de toute façon, travailler avec le public me manque. Douze heures par semaine au gym, plus mon petit 35h régulier, ça nous mène à moins de 50 heures: y’a rien là!

 

Entre temps, je commence à écrire pour un blogue. Puis un autre. Et les 5 à 7 de réseautage et autres événements professionnels OÙ JE DOIS ABSOLUMENT ÊTRE et qui entrecoupent mes soirées libres. Ayant besoin de bouger beaucoup pour me maintenir en santé et en forme, je m’entraîne chaque jour, une heure par jour.  Les jours et les semaines passent, je continue de voir mes amis, ma famille, mais j’y suis à 50%, l’autre moitié de moi rêvant d’être au lit et de dormir comme s’il n’y avait pas de lendemain. «Tu vas te brûler, man»: la phrase qui revient le plus souvent. Ma réponse, généralement? Pffff.  

 

C’est là que vous me dites que vous vous reconnaissez, n’est-ce pas (rassurez-moi)? Des projets pleins la tête, des idées tellement grandes qu’elles n’entrent plus dans un 4 ½ et aucun trou qui reste dans l’agenda. C’est un peu ça, le FOMO. Mais c’est aussi ça être une personne qui veut être partout, tout le temps, qui ne veut rien manquer et qui sent que le temps et l’argent lui glissent entre les doigts. Le sentiment de perdre le contrôle sur sa propre vie. 

 

Le rêve est d’avoir de quoi être

 

Depuis cet hiver-là, j’ai compris qu’on ne peut pas tout faire, tout voir, être partout et être équilibré en même temps. Certains le peuvent sans doute, mais je pense qu’on a plus souvent « l’air » de l’être que de l’être vraiment. Et le front qu’on se fait, il finit souvent par tomber, à un moment ou à un autre, de façon plus ou moins fracassante.

 

Je suis une inspirée, une impliquée, une débordante d’énergie et une hyperactive colorée. Des qualificatifs qui me définissent et que j’adore porter. Mais lorsque ceux-ci pâlissent ou s’éteignent, c’est le signal que je ne dois pas aller plus loin, qu’il faut que je prenne un pas de recul et que j’analyse. 

 

Suffirait donc de savoir dire non, savoir où sont nos limites et de toujours se poser la question : « Est-ce que ça me rend heureux, ce projet-là? Est-ce que ça va m’apporter quelque chose? » Ça s’apprend, ça se travaille, même si c’est difficile de vivre avec la peur de toujours manquer un projet!

 

Et quand tout ça devient trop intense, se rouler dans l’herbe par un beau jour d’été finit immanquablement par aider à remettre les idées en perspective.

 

Je m’appelle Laurie, et je suis maintenant une inspirée en quête d’équilibre!