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On existe d’abord dans un corps

«On existe d’abord dans un corps.» 

Cette phrase, tirée de la conférence de Joëlle Tremblay à Creative Mornings Québec a résonné en moi comme le coup de gong de la révélation. Depuis que je l’ai entendue, je respire mieux. Je suis plus légère. J’ai compris.

Compris ce qui me faisait m’éloigner des médias sociaux et de la réalité virtuelle. De ma vision, de mes rêves flamboyants et de mes grandes ambitions.

Avec ces mots de Joëlle, j’ai compris que ce dont tout mon être a soif, c’est de présence. Compris que ce dont mon corps a trop bu, c’est d’illusions.

Être là où mes pieds sont.

Incarner mon corps.

Ressentir.

La réalité.

La mienne. Maintenant.

En ce moment, mes pieds sont dans ma maison. Avec mes enfants. Pourquoi transporter mon esprit ailleurs? Pourquoi me sentir coupable de ne pas le faire? Pourquoi craindre cette absence de la sphère publique, du monde qui s’active?

En ce moment, mon corps vibre d’amour pour ces petits êtres. Purs, doux, chauds. Je le vis. Je veux le vivre. Dans mon corps.

Présentement, mes yeux sont tournés vers cette réalité toute proche. 

Trève de vision.

Trève d’illusion.

J’existe. Pleinement. 

Hors du champ de vision collectif.

Ma couleur, mon âme, ces valeurs dont je souhaitais peindre un peu le monde… j’en peins l’intérieur de ma demeure, je les tisse dans les mots que j’adresse à ma famille, je les inscris dans nos recueils privés, les imprime dans nos esprits et en grave nos souvenirs.

C’est l’impact sur le monde que je choisis d’avoir. Pour cette saison-ci. Peut-être pour quelques-unes encore. C’est le rôle qui m’interpelle – plus que celui de créative, d’entrepreneure, d’artiste, de stratège ou d’inspiratrice. En fait, ce sont tous ces rôles canalisés vers cette œuvre humaine que sont mes enfants.

Si je vous raconte tout ça, c’est que je veux vous dire ceci : ne laissez personne – ni même (surtout?) vous-même – vous laisser croire qu’infuser sa couleur dans le monde doive se faire à grand coups de tambours et trompettes.

Que la forme d’expression choisie doive nécessairement être relayée par les médias sociaux, la sphère publique ou le regard des autres pour être validée.

Qu’infuser sa couleur dans le monde doive absolument se faire auprès d’étrangers ou atteindre le plus grand nombre.

Comprenez-moi, si ces rêves qui vous caractérisent et vous démangent peuvent et doivent se réaliser en élevant votre voix, en taillant votre place, en sortant de la mêlée ou en ralliant les troupes, allez-y! C’est l’époque de tous les outils et de tous les canaux!

Mais si nos actions nous définissent en grande partie, elles le font indépendamment du su et du connu. Afficher ses couleurs peut d’abord se faire à toute petite échelle.

Cette authenticité peut nous faire vibrer même si elle se fait aux yeux de peu de témoins.

J’existe. 

Même silencieuse.

Et vous aussi.

Je vous conseille vivement la conférence de Joëlle – en intégrale sur le site de Creative Mornings Québec.

Vous pouvez aussi lire les trois billets sur la philosophie au quotidien qu’elle a écrit spécialement pour les Inspirés. L’aube, le midi et le crépuscule.