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Patrick Dubois l’a fait

Jeune homme de la ville de Québec, Patrick Dubois nourrissait le rêve de devenir millionnaire avant ses 30 ans. Il avait tout pour réussir cet objectif: la fougue de ses 25 ans, du talent à revendre, du succès et une carrière prometteuse qui lui permettait de mener une vie faste.

Oui, sa vie semblait heureuse en apparence, pourtant, plus il gagnait de l’argent, plus il ressentait un malaise viscéral face à ce choix de vie.

« Est-ce que je contribue à la société en menant cette vie?» « Si je gagne autant d’argent, c’est parce que quelqu’un en perd forcément ». «Est-ce que je profite vraiment du moment présent en capitalisant pour demain?» C’est dans cet état d’esprit, empreint de remises en question, qu’il est parti en vacances à Carleton-sur-Mer, en Gaspésie.

Et là, c’est le déclic, à l’été 2011. « Et si la vie pouvait être toujours comme ça. Aussi paisible et en accord avec ce que je suis». Animé par des motivations profondes, dont l’espoir de vivre dans une société respectueuse de chacun, il a quitté sa vie faste, optant pour une simplicité volontaire.

Patrick est aujourd’hui conteur. Il habite à Carleton-sur-Mer. Il vit avec un salaire annuel de 10 800 $. Plus que tout, il a une définition de la richesse bien différente maintenant. Il a gagné du temps qu’il réinvestit dans la communauté.

J’ai eu le privilège de parler à cet homme authentique. L’entendre parler nous invite à revoir ce qui est essentiel pour nous. Voici son témoignage qui nous montre la voie vers une vie dénuée de superflus.

Tu as fait le pari de vivre simplement. Est-ce que tu as eu peur de vivre avec moins?

Au départ en me tournant vers ce mode de vie modeste, je le voyais comme un voyage d’un an. J’étais curieux aussi d’essayer de vivre avec la contrainte d’un revenu de 10 800 $.

Je suis quelqu’un d’assez téméraire. En me lançant dans ce projet de vie, j’ai accepté le flou, l’incertitude et l’inconnu. Je me suis senti confiant et en sécurité puisque j’avais une bouée de sauvetage, comme la présence de mon oncle, quelques économies.

Comment fais-tu pour réussir à vivre avec un salaire de 10 800 $

J’ai eu la chance d’y arriver en m’établissant à Carleton-sur-Mer. J’ai pu prendre conscience de tout le potentiel qu’offre cette région, notamment par ses ressources naturelles. J’ai appris à consommer local, à chasser pour vivre, à jardiner, à coudre, à tanner la fourrure, à me vêtir dans les friperies et à me déplacer à vélo ou en covoiturage. En acceptant de vivre avec ce qui est suffisant, j’y ai vu un double bénéfice : j’ai gagné du temps et j’ai sauvé de l’argent.

J’ai aussi fait le choix d’offrir mon temps sans rien attendre en retour. Même si au départ mon intention était de vivre par moi-même, le temps m’a appris à vivre de ma confiance aux autres. Par exemple, j’accepte le troc comme mode de paiement pour mes spectacles de contes. J’ai envie que les plus démunis se paient une activité culturelle dans la dignité.

Qu’est-ce qui t’a inspiré à créer la vie dont tu rêves?

J’ai été inspiré par le livre «Walden ou la vie dans les bois» de Henry David Thoreau. Vivre selon un mode de vie autosuffisant m’a alors attiré. Le film Into the Wild a renforcé mon désir de vivre avec moins, de vivre simplement avec ce qui est essentiel et d’utiliser la richesse de la nature pour me vêtir ou me nourrir.

Qu’est-ce qu’on pourrait te souhaiter de mieux pour la suite de l’aventure?

De continuer à attraper les opportunités avec toujours la même excitation. Tout récemment, j’ai accepté de donner mon temps pour aider les jeunes à se lancer en affaires. Pour moi, cette opportunité est comme un voyage où je me sens libre de contribuer à l’épanouissement de ma communauté.

Je ne souhaite pas être un poids pour la société, je veux continuer à vivre en dépensant le moins possible. Je suis toujours autant animé par l’envie d’être à l’écoute de mes valeurs et de mener une vie exceptionnelle.

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La vraie richesse ne serait-elle pas dans l’art de la simplicité? En tout cas, par ce choix de vie, l’expression « Vivre simplement pour que les autres puissent simplement vivre » de Gandhi prend tout son sens.

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Crédits photo : Gaspésie je t’aime