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Confessions d’une gestionnaire indisciplinée -Partie 1

Je dois vous faire une confession… Je n’ai jamais été moi-même une employée modèle. Dans tous mes emplois, j’étais la première à remettre en question les méthodes à suivre, à questionner tout ce qu’on me demandait, à faire des demandes absurdes et à demander de la flexibilité (jusqu’aux limites!). Bref, j’ai toujours été un peu casse-tête.

Peut-être que, justement, mon caractère indomptable a guidé ce choix vers une carrière en gestion. Et je crois bien avoir réussi. Je suis loin d’être parfaite, mais j’aime mon travail et surtout, j’ai créé des liens solides avec toutes mes équipes. 

Je n’attribue pas ça à mes études (j’ai un diplôme supérieur spécialisé en gestion et un MBA) ou à toute la sagesse des livres de gestion que j’ai lus (une tonne et demie, je vous jure), mais plutôt à mes mauvaises habitudes et mon esprit de contradiction.

Voici donc comment je brise trois des principes du «management» au quotidien. 

1. Division du travail

Ce principe dicte que les individus devraient avoir une description claire de leur travail, diviser en petites tâches spécialisées. 

Comment je le brise: Ce que je trouve beaucoup plus important qu’une description de tâches, ce sont les occasions d’apprentissage et les attentes. Chacun possède des outils différents pour accomplir une tâche et la plupart des descriptions de postes sont, je trouve, limitantes et dictent des manières de faire résultantes de l’historique du poste. De plus, la spécialisation, c’est bien, mais cela peut devenir un enjeu important dans le travail en équipe. Vous avez déjà entendu le «Ce n’est pas dans ma description de tâche, donc je ne peux pas t’aider.»?

Évidemment, loin de moi l’idée de faire n’importe quoi non plus. Notre temps à tous est limité! J’encourage mon équipe à travailler les uns avec les autres et à sortir de leur description de tâches quand ils sont à l’aise de le faire. Lorsque l’on s’attaque à un projet, je souhaite que chacun se sente libre de dire: «Ça, ça me tente d’essayer de le faire!». En plus d’offrir des occasions d’apprentissage, c’est motivant d’essayer des nouvelles choses et ça augmente grandement la créativité. Si on décrit les attentes pour cette tâche, le résultat voulu, il est surprenant de découvrir comment le taux de réussite est élevé!

2. Discipline

Ce principe dicte que les subordonnés doivent respecter les ordres de leurs supérieurs. 

Comment je le brise: Ayant moi-même allègrement brisé ce principe en tant qu’employée, je me dois de voir avec philosophie les efforts d’individus de défier mon autorité. C’est d’abord un test sur l’ego, je dois l’avouer. Mais si l’on refuse d’entendre les contestations, on se refuse des occasions importantes d’apprentissage. Donc, au lieu d’établir un principe de discipline, je préfère opter pour des conversations honnêtes. Il y a généralement une bonne raison derrière le défi. L’ouverture que j’ai démontrée m’a, à plusieurs reprises, permis de recueillir de l’information que je n’avais pas ou à revoir des processus qui n’étaient pas optimaux.

Ce n’est pas très agréable, comme boss, de dire à son employé: «Tu avais raison, j’avais tord», mais ça fait avancer les choses. Plusieurs diront que cela va miner mon autorité.  Et je leur dirai que cela dépend de quelle sorte d’autorité ils ont en tête! Pour moi, l’honnêteté m’a permis de gagner du respect. Mon équipe sait que si quelque chose ne va pas, on peut me le dire et, qu’ensemble, on évite ainsi la catastrophe. Ils me font confiance et ça, ça vaut de l’or.

3. La ligne d’autorité

Ce principe dicte que chaque décision doit passer par la chaîne de commande, de l’autorité ultime à l’employé de plancher.

Comment je le brise: Ici, c’est un peu plus délicat, car il ne s’agit pas seulement de moi. Ce que j’essaie de faire, c’est d’encourager mes employés à s’exprimer librement, avec respect, avec les gens de tous niveaux hiérarchiques. Pour cela, il faut avoir cultivé une grande confiance. Les membres de mon équipe doivent savoir que je vais les supporter dans ces interactions, peu importe ce qui en découlera. D’un autre côté, ça me permet de leur offrir le mérite qui leur revient. Si le «grand boss» ne sait pas que l’idée vient de l’un de mes employés au lieu de moi, difficile pour lui de démontrer sa reconnaissance.

Là encore, il faut mettre son ego un peu de côté et ne pas avoir peur d’être «dépassé» par les membres de son équipe. C’est encore une question de confiance et ça crée une grande loyauté. C’est ma philosophie : chacun a un travail différent qui apporte quelque chose au but commun. Même si je prends la décision finale, mon travail ne vaut pas plus que ceux qui m’ont aidée, par leurs différentes tâches, à m’y rendre. Nous sommes une équipe.

Il y a aussi des principes qui valent la peine d’être respectés! Je vous partagerai mon opinion là-dessus dans un prochain billet.