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Réorientation personnelle : se trouver

Qui serai-je…demain?

Comment savoir qui l’on est vraiment? Je sais que cette question sent le développement personnel et le psycho pop à plein nez, mais rassurez-vous ce ne sera pas l’angle de mon billet. 

Non en fait, je vous pose la question, parce que celle-ci me taraude depuis longtemps. Il m’arrive d’être prise d’un vertige et de me demander si la vision que j’ai de moi-même est conforme à la réalité. Ma conscience de moi est-elle sublimée? Déformée par un idéal rêvé? Et surtout, et là ne quittez pas, je redescends sur terre bientôt, quelle est ma VRAIE personnalité? Comment savoir si je suis celle que je suis vraiment, profondément ou si je suis ce qu’on espère de moi?

Probablement un peu des deux. En fait, toutes ces questions sont un peu mal formulées parce qu’elles sous-entendent que notre personnalité est quelque chose de statique, d’inné. Que l’on naît avec certaines caractéristiques ou qu’on les développe très jeunes et qu’ensuite on demeure cette personne pour le reste de notre vie.

Notre personnalité, comme la météo, peut changer.

Pourtant, nos personnalités sont instables. C’est ce que j’ai appris dans un récent épisode du podcast Hidden Brains qui a beaucoup résonné avec mes questionnements. (D’ailleurs si vous êtes intéressés par l’organe fascinant et encore méconnu qu’est notre cerveau, cliquez ici). On y parlait du fait que tout comme les évènements, la vie et la météo, notre personnalité est imprévisible, inconstante et peut changer.

En psychologie, on a pourtant longtemps cru le contraire. Walter Mischel, célèbre professeur de Harvard, en était persuadé jusqu’au moment ou, chargé d’enseigner un cours sur la personnalité, il se rende compte qu’il n’y connaissait pas grand-chose. Après avoir épluché la littérature à ce sujet, il se trouve plus confus qu’autrement. Mischel, comme la plupart des psychologues de l’époque, croyait qu’une personne affectueuse à 20 le serait encore à 35 et que quelqu’un d’amical le serait dans la plupart des situations où l’amicalité est une attitude raisonnable et possible bien sûr. Le début des années 60 le voit changer d’avis sur le sujet.

Aujourd’hui, il dit que la constance que nous voyons dans la personnalité des gens n’est qu’illusion. Peu importe comment les gens agissent, nous les cantonnons dans une boite, celle de la perception que nous avons d’eux. Aussi, un autre aspect qui explique cette illusion de constance, est le fait que la plupart de nous vivons des situations quotidiennes qui se ressemblent de jour en jour. Nous vivons donc des situations semblables qui expliquent que nous réagissions chaque jour de manière semblable.

Aspirons à devenir la meilleure version de nous-même.

J’aime cette idée parce qu’elle me laisse croire que si on le souhaite véritablement, on peut changer des parties de nous-mêmes. Je ne parle pas de se mettre au yoga, de boire plus de jus vert, de méditer plus (quoique ce n’est jamais une mauvaise idée), mais bien de se construire un soi qu’on aime, en adéquation avec nos valeurs, la vie que l’on souhaite mener dans un équilibre sain et idéalement qui se trouve à la jonction d’une version de nous idéalisée et réaliste.

J’ai longtemps été quelqu’un de très bouillant, d’explosif même. J’avais cette fâcheuse habitude à m’enflammer pour un tout et un rien sur le compte des mes origines méditerranéennes et j’étais arrivée à me convaincre que ça faisait mon charme. Mes proches subissaient mes hauts et mes bas avec une espèce d’incompréhension résolue. Un jour, il y a quelques années, j’en ai eu assez de cette «personnalité». Plusieurs années d’introspection à fouiller le pourquoi du comment me laissent aujourd’hui plus zen, plus posée, et moins en proie à monter sur mes grands chevaux pour un tout et pour un rien. Et j’aime beaucoup mieux cette Soraya. Je pense véritablement que tout changement commence par prendre conscience de qui on est vraiment, reconnaître nos forces, nos faiblesses. L’exercice demande de l’humilité et de l’honnêteté, mais ça vaut la peine. 

Je ne crois pas en une formule magique et j’exècre les milliards d’applications, recettes magiques, livres et autres produits dérivés dont on essaie de nous gaver pour nous rendre «meilleurs». Ça doit marcher pour certaines personnes, mais ce n’est pas mon trip. Mais je crois profondément qu’on doit s’écouter, hors de la cacophonie ambiante, s’offrir régulièrement des têtes à tête avec soi-même et ne pas avoir peur de changer. D’avis, de chemin ou de personnalité. Et si les autres ne l’acceptent pas…tant pis pour eux!

Si vous êtes intéressé à en apprendre plus sur votre personnalité (celle du moment du moins), vous pouvez faire un test MBTI. C’est un excellent point de départ pour une réflexion approfondie sur soi. Bien sûr, n’oubliez pas de prendre le résultat avec quelques pincettes, à vous rappeler que vous n’êtes pas défini uniquement par votre celui-ci et que bien sûr tout cela peut changer au fil du temps!