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Être maman : work in progress

Ça fait 10 ans que je me pratique. 

Je m’exerce à être maman. C’est un jeu d’essai et d’erreur vraiment, sauf que tu te pratiques sur des humains. Il y a des cours prénataux pour te préparer à la naissance, mais pas pour les 18 années qui vont suivre. Ça serait pratique. Vraiment.

Je pense que mon chum et moi on fait quand même une job pas pire. On a trois beaux enfants qui sont en feu. Pas de problème majeur. J’ai quand même de ces moments qu’on peut qualifier de «pétage de coche». Si tu lis ces lignes, et que tu es un parent, je n’ai pas besoin d’expliquer ça consiste en quoi. Ce n’est généralement pas le meilleur moment de ta journée.

Mais, je me considère comme un work in progress. Je ne vais pas faire la liste des livres sur la parentalité que j’ai lus, mais j’en ai tout un éventail. Je tente de m’améliorer. À travers toutes ces lectures, mes essais et erreurs, j’ai fini par trouver ma force comme être humain et deux règles d’or pour avoir une meilleure relation avec mes enfants. 

J’ai une formation en communication et j’aime ça. C’est donc en me servant de cette force que j’ai réussi à trouver quelque chose qui fonctionne pour moi, et qui diminue de manière appréciable les moments où je regrette d’avoir participé à la hausse du taux de natalité.

Avertissement : je ne suis pas pédiatre ou pédopsychologue. Ces conseils sont seulement ce qu’ils sont : des conseils de maman.

Règle no.1 : Écouter pour vrai

Je passe mon temps à dire à mes clients d’écouter pour mieux communiquer. Mais comme on dit : « cordonnier mal chaussé ». Je vous explique. 

Imaginez ceci. Vous arrivez à la maison et vous dites à votre conjoint : «Ouf. Je ne sais pas ce que j’ai, mais j’ai vraiment mal au dos.» Votre conjoint vous flatte un peu le dos en disant «Ben non, ben non, y a pas de bobo. C’est parti!»

Ou encore au bureau : «Il fait vraiment chaud dans cette salle de réunion!» et votre boss répond : «Ben non. Il fait froid pis t’es mieux de ne pas enlever ton chandail!»

Frustrant, non? Pourtant je me suis rendue compte que c’est que je faisais avec mes enfants. Je ne les écoutais juste pas.

-Ben non, y a pas de monstres dans ta chambre.

-Tu ne peux pas être fatigué, tu viens de te réveiller.

-Comment ça, encore faim? On sort de table!

-Non. On n’est pas ici pour acheter des bonbons!

J’étais constamment en train d’invalider ce qu’ils tentaient de me dire. Ça donne comme résultat des enfants qui se frustrent, qui crient et effet domino : «pétage de coche», Advil et verre de vin. 

Donc, un petit truc hyper simple, écoutez et validez ce que vous dit votre enfant. À titre d’exemple, voici un cas classique qui arrive pas moins de 5 fois par jour dans ma maison. Un enfant se plante avec talent et se fait mal. Pas de sang. Pas de fracture ouverte, mais il hurle ses poumons (demandez à mes voisins, ceux de ma famille se démarquent entre tous pour les montées aiguës). 

Écoutez le cri (ouch) et validez. «Wow. Tu t’es vraiment fait mal!» Rajoutez-en en décrivant l’accident. «T’es monté debout sur le bras du divan et tu es tombé sur le dos.» Vous pouvez même lui demander de raconter ce qui s’est passé. Au lieu d’essayer de chasser le bobo au plus vite, vous le grattez (métaphore) pendant quelques minutes. 

Je n’ai aucune idée pourquoi, mais, généralement, les pleurs cessent assez rapidement lorsqu’on se lance dans les détails de l’accident. Et ça marche aussi dans d’autres situations. Colère, tristesse, déception, on écoute, on gratte un peu et…on passe au prochain appel.

Règle no.2 : Parler comme un livre pour enfants

Avez-vous déjà remarqué que plusieurs livres pour enfants sont forts sur la métaphore? Les mots et les phrases forment parfois des images.

Vous avez peut-être essayé le fameux avertissement «Attention là. Maman va être vraiment fâchée si ça continue.» Vous répétez cela quelquefois (semi-calme, mais avec de la boucane qui sort par les narines) jusqu’à ce que BOOM! Ça explose. 

Exprimez vos sentiments avec des images et je vous garantis que ça aura des effets. J’ai essayé ceci dernièrement sur un ton calme et très sérieux. «Ok.Là, j’ai vraiment plus beaucoup de patience. J’ai de la patience à peu près grosse comme un petit pois (démontrer avec les doigts comment c’est petit). Si tu ne te mets pas en pyjama maintenant, le petit pois va exploser, pis il va y en avoir partout. Ça ne sera vraiment pas beau. » 

Laissez aller votre imagination. Les enfants comprennent les images et, en plus, ça vous changera les idées de créer des belles métaphores!

Ce sont mes deux règles à moi. Est-ce que ça va marcher pour vous? Peut-être. Est-ce que ça va vous inspirer à trouver les vôtres? J’espère. Dans quoi êtes-vous bon? Partez de là et ce sera déjà un bon départ. Trouvez votre façon d’être zen et de rester calme. Faire des petits humains plus calmes qui se sentent écoutés et qui savent écouter, c’est d’importance mondiale. C’est votre chance de mettre un peu de couleur dans un monde parfois trop gris.

PS – Si vous avez de la difficulté à gérer votre colère, n’hésitez pas à contacter des groupes de support pour parents. 

PSS – Quelques lectures pour explorer de nouvelles pistes :

S’occuper de soi et de ses enfants dans le calme : bouddhisme pour les mères, Sarah Napthali

Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, Adele Faber et Elaine Mazlish  

Le Cerveau de votre enfant, Tina Payne Bryson et Daniel J. Siegel