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Briser l’isolement du télétravail

Avec le froid qui s’installe et la lumière qui se fait plus rare, ça me donne envie d’allumer des bougies, de faire chauffer du thé chaï et de m’installer derrière mon ordinateur dans une laine douce, mes pantoufles et ma couverture pour travailler. Je suis un cliché ambulant.

Si vous lisez ces lignes vous êtes soit : vous aussi dans le privilège de pouvoir travailler doucement, dans votre cocon, au moins quelques jours par semaine.

Ou vous m’enviez profondément, parce que votre réalité ne vous permet pas ce genre de travail profond dans un environnement calme et contrôlé.

Le télétravail et ses précautions

Pour tout vous dire, après 5 années de télétravail à temps complet, je sais désormais que quelques précautions sont de mise, particulièrement en novembre.

Ce que les belles images de bougies, de jetés et de feux de foyer qui nous font envie ne nous montrent pas, c’est la réalité plus sombre de novembre : difficulté à se réveiller, l’énergie à la baisse, la charge de travail qui augmente pour la course avant la fin d’année, les heures passées à travailler, à scroller ou à écouter des séries ou balados en rafale… et surtout, l’isolement que l’on peut ressentir à passer trop de temps, en mou, devant son écran.

Des études scientifiques indiquent que le télétravail a des effets positifs sur la santé mentale, mais tant qu’on ne dépasse pas un total de 15 heures par semaine – donc environ 2 jours – et ce peu importe la saison!

Bien sûr, on parle d’une moyenne, et je serais la première à voter pour une complète flexibilité au niveau du nombre d’heures de télétravail par semaine, tout en sachant que dans le meilleur des scénarios, chaque semaine de travail compterait aussi des activités à l’extérieur de la maison.

C’est que j’ai remarqué que lors des semaines complètes sans activité à l’extérieur – et ce même si j’ai des activités en virtuel – mon énergie et mes humeurs faiblissent.

Subtilement au début, mais si ce genre de semaine se succède, il devient évident que je passe trop de temps dans ma propre tête et qu’un brouillard plus épais prend place entre le monde extérieur et moi.

Le besoin de bouger et de connecter

Naturellement, j’ai le réflexe de m’activer autrement : je passe plus de temps sur mes tâches ménagères, je texte mes amies ou j’échange davantage en ligne avec mon réseau. Je vais chercher les enfants plus tôt. Les distractions prennent plus de place : et avec raison. J’ai besoin de changer d’air, de bouger et de connecter.

Fait intéressant, je vivais aussi ce sentiment d’isolement quand je travaillais 5 jours à partir d’un bureau, penchée dans mes dossiers, sans temps de recul ni grande flexibilité.

On a bien beau dire que pendant la saison froide, on sent le besoin de ralentir, je crois que varier le rythme au sein même de ses semaines et ses journées demeure d’une haute importance. Encore une fois, c’est le modèle #tempsblanc, ses permissions et ses balises bienveillantes et sainement performantes qui viennent à la rescousse!

Mes stratégies pour ne pas sombrer dans le déséquilibre et booster mon énergie en novembre sont les suivantes : 

Bouger chaque jour ou presque, l’activité physique – idéalement à l’extérieur, avec les bons vêtements – réveille et fait circuler l’énergie, mais comme je bouge « seule », ce n’est pas suffisant.

M’exposer à la lumière, je n’ai pas encore acheté de lampe de luminothérapie, mais dès que le soleil se pointe, je m’assure de m’y exposer quelques minutes.

Planifier des activités à l’extérieur de la maison : chaque semaine, nous tentons de donner des ateliers en présentiel avec les équipes, mais ces activités sont parfois offertes en virtuel. À d’autres moments, ma semaine est dédiée à la gestion et aux projets internes. Je mise alors sur des rencontres de travail, un dîner avec une copine ou un déplacement dans un tiers lieu animé comme un café au cœur d’un quartier qui bouge (l’équivalent du « bureau » pour moi).

Planifier des appels pour rythmer mes journées au moins trois jours par semaine. J’apprécie le temps de travail profond que je m’offre et des journées sans communication permettent un certain repos cognitif (pour ne pas tomber dans l’autre extrême), mais quand je me sens plus isolée (une réalité dont on parle peu mais qui est bien présente dans plusieurs milieux), un appel par jour avec un.e membre de mon équipe ou un.e client.e, un.e partenaire ou autre personne dans mon réseau même personnel, ça fait toute la différence (allô Maman!).

En novembre, on est habituellement très occupées chez De Saison et il pourrait être tentant d’attaquer le travail tête baissée, ces appels planifiés me permettent de rester connectée au monde extérieur.

Travailler 4 jours par semaine : le vendredi, c’est presque sacré pour moi. C’est une journée en mouvement. Souvent une journée commissions et épicerie pour la famille, parsemée de rencontres avec ma sœur, des amis, la famille. Les week-ends, le reste de la famille arrive avec le désir de se reposer à la maison après une semaine dans une école bruyante et animée! Je m’offre donc du temps pour moi en amont pour faire ce qui me tente, question d’être toute disponible pour un week-end de repos, de plaisir (et de tâches ménagères) en famille.

Voir du monde : Ça recoupe certains points précédents, mais je trouve important de lui offrir son propre point. En novembre, tous nos amis sont occupés et tout le monde se dit « on va se voir à Noël! », mais ce qu’on fait n’est pas aussi important qu’avec qui on le fait. Les sorties, le travail et le hygge ça ne se vit pas qu’en solo ou en cocon familial, ça se vit aussi en communauté autour d’une activité ou d’un repas simple, avec des bonnes conversations et des rires qui deviennent des moments mémorables. J’ai plusieurs fêtes d’amis en novembre et j’ai bien l’intention d’en profiter… si les virus peuvent nous laisser tranquille (dans ce cas d’isolation forcée, les autres points s’appliquent presque tous)!

Miser sur la créativité : En novembre, mais aussi tout au long de l’année, on est sollicités de toutes parts pour acheter, acheter, consommer, consommer. Il y a aussi toute cette effervescence liée au temps des fêtes qui arrive, j’essaie de bien la doser et de miser plutôt sur l’introspection (pour cibler ce qui est vraiment important pour moi), la planification (faire la liste de l’essentiel) et la créativité (choisir des projets simples à bricoler ou à cuisiner pour vraiment vivre la saison en cours). C’est aussi en novembre que j’entame mon bilan de fin d’année et que je commence à imaginer l’année à venir en cohérence avec mes besoins et aspirations. Ne pas cliquer sur toutes les promos du Black Friday, ça demande beaucoup de discipline, mais ça m’apporte beaucoup plus de satisfaction.

Bref, même si nous prônons un art de vivre et de travailler conscient, sain, agile et bien intentionné tout au long de l’année, novembre est reconnu pour être sombre pour plusieurs.

Pour l’éclairer, souvenez-vous de trois mots : rythme diversifié, communauté et créativité.