C’est peut-être juste une mauvaise passe

Trouver sa voie et l’emploi de ses rêves, c’est probablement le but ultime de toute notre génération. Du moins, c’est ce à quoi l’on aspire professionnellement parlant. On veut vivre de sa passion. Être son propre boss. Créer son emploi. Dessiner ses propres règles. Avoir une vie à son image. On s’inspire. On se donne des conseils. On rêve de quitter ce job qui ne nous comble pas. Puis finalement, on ose: on démissionne. 

On encourage beaucoup l’action de démissionner par les temps qui courent. Plongez! Sautez! Osez! Pour l’avoir fait à quelques reprises, je suis loin de remettre cette idée en question. À un certain moment, c’est parfois la seule option qui existe. Il faut faire le geste pour notre bien-être mental. Pour mieux avancer. Pour s’accomplir autrement. C’est important d’évoluer et de prendre des risques. Démissionner, ce n’est pas la fin du monde, mais c’est le début d’un autre. C’est une décision qu’il ne faut pas prendre à la légère.

Est-ce la clé du succès? Est-ce immédiatement la chose à faire? Minute, papillon!  Avant de démissionner, il y a plusieurs questions que l’on doit se poser. Pourquoi je veux démissionner? Quelles sont les raisons? Qu’est-ce qui me pousse à agir ainsi?

Évaluer toutes les possibilités.

Partir d’un emploi est toujours la « dernière »option. On quitte lorsque l’on a tout essayé. Le bien-être au travail, c’est 50% nous qui en sommes responsables et 50% notre environnement. (Ce sont des statistiques aucunement officielles, je l’ai décidé ainsi avec mon expérience personnelle!) Il y a toujours une part de nous: comment on réagit, notre attitude, notre niveau de fatigue et de tolérance, notre confiance en soi, nos ambitions, notre besoin de s’accomplir, nos problèmes personnels. Et il y a notre environnement: nos tâches, notre équipe, notre boss, nos conditions de travail, la possibilité d’évoluer au sein de l’entreprise. Ça fait beaucoup. C’est énorme à analyser lorsque nous ne sommes plus bien au travail. Est-ce que c’est vraiment mes tâches qui me dérangent ou c’est plutôt la façon dont mon boss me les distribue? Est-ce que je me sens fatiguée ou c’est parce que je m’ennuie réellement? Pourquoi est-ce que mon collègue est insupportable? Est-ce parce que j’ai un niveau de tolérance moins grand qu’avant?

As-tu pensé que c’est peut-être juste une mauvaise passe?

Tu es peut-être juste en train de traverser une tempête. On en affronte chaque année. Et dans ces cas-là, il faut seulement survivre. Il ne faut pas se demander quoi faire et comment agir, parfois il faut juste attendre. Même si c’est interminable et que l’on aurait envie de tout abandonner, il faut juste rester debout et attendre que ça passe. Parce que oui, ça passera. Une tempête, ça finit toujours par se calmer.

Quand tu ne sais pas par quel chemin passer, où te diriger, quelle décision prendre, la meilleure chose à faire c’est…de ne rien faire. Pourquoi? Parce que lorsque l’on traverse un ouragan, on ne fait pas toujours les bons choix. On fait des choix pour notre survie, sans réfléchir. Sans penser à demain. Attends un peu. Peut-être que les choses vont se placer d’elles-mêmes.

Je ne dis pas qu’il faut attendre éternellement et qu’il ne faut jamais poser des actions. Bien au contraire. Il faut cependant choisir le bon moment. Souvent le meilleur moment pour quitter un emploi, c’est lorsque nous sommes en contrôle de ses émotions et de ses gestes. Agir spontanément peut créer des regrets par la suite. Ce n’est jamais une décision réfléchie. C’est souvent juste émotionnel.

Quoi faire après la tempête?

Après une crise, la vie reprend son cours et parfois, on réalise que notre job n’est pas si mal que ça! On peut choisir de rester. 

Sinon, on dresse une liste (ah, la fameuse liste!) de ce que l’on aime ou n’aime pas dans notre travail. Ce que l’on souhaite. (On ne s’en sort pas, on revient toujours à la même chose! Suis-je heureux 80% du temps? Qu’est-ce qui me dérange? Qu’est-ce qui nuit à mon épanouissement? Qu’est-ce que je veux vraiment? Est-ce que c’est le travail le réel problème? Comment je pourrais y remédier? Est-ce que je vais être heureux ailleurs? Vraiment? La quête de la perfection nous joue parfois des tours.

Aujourd’hui, on ne travaille plus pour gagner sa vie. Mais même si ton emploi actuel n’est pas encore celui de tes rêves, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas essentiel. Peut-être qu’il va te permettre de réaliser ton rêve justement. Il t’aide sûrement à avoir une stabilité financière qui peut te faire avancer sur un autre projet en parallèle. C’est probablement le tremplin dont tu as besoin. Tu dois passer par là pour aller ailleurs.

Quand est-ce qu’il faut partir?

Quand il n’y a plus d’issue.

Quand on en a discuté. Avec notre entourage. Avec notre patron.

Quand les choses ne sont pas améliorées depuis longtemps.

Quand l’espoir n’y est plus.

Quand il y a d’autres choses qui nous attendent ailleurs.

Quand on le sent. Tout simplement.