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Cette voix que j’ai

Je connais des femmes inspirantes, passionnées et qui n’ont pas froid aux yeux. Des femmes qui foncent dans le tas, qui écorchent les âmes sensibles et les gros égos au passage et qui, malgré les soupirs qu’elles peuvent faire pousser sur leur chemin, osent sortir des sentiers battus. Telles des défricheuses, elles vont au front et crient haut et fort ce que plusieurs autres pensent tout bas. 

 

Dans les médias et dans le monde des affaires, elles déstabilisent. Parce qu’elles coupent le souffle, impressionnent, ébranlent les plus grandes certitudes grâce à leur intelligence, leur détermination et leur sensibilité. 

 

Je ne parlerai pas de ces (trop) nombreux débats, de ces trolls et de ces averses de messages haineux auxquels sont exposées ces femmes. Je ne nommerai pas les Marilou, les Safia Nolin et toutes les autres qui connaissent le succès et la reconnaissance et qui, malheureusement, doivent en payer cher le prix. 

 

En effet, devant la magnitude et la force brute des femmes, on les diminue en pointant du doigt leur tenue pas assez adéquate, leur attitude, leurs cheveux gras, leur corps, leur poids, leurs seins, leurs poils, leurs hormones, leur sexe. 

 

On dira qu’elles l’ont bien cherché. Qu’elles sont trop émotives, pas assez lucides, qu’elles sont hystériques, mal baisées, etc. 

 

Et pourtant, plus on pose un regard dur et sévère sur elles et plus on tente de les façonner à partir d’un seul gabarit, plus leurs différences et leur splendeur brasillent au soleil. Et le tableau est franchement magnifique.

 

Je ne saurais dire à quel instant j’ai commencé à m’émerveiller devant elles. Peut-être serait-ce à partir de ces moments où on les voulait vulnérables et où, malgré la tempête et les vents forts, elles demeuraient solides comme le roc? 

 

Je réalise que le fil qui unit chacune de ces femmes, toutes uniques, tient de leur extraordinaire capacité à résister, que ce soit par leur art, leurs écrits ou encore par leur prise de parole à des moments où on aurait sans doute préféré qu’elles se taisent. 

 

Ces femmes sont si puissantes que j’ai l’impression qu’on tente de les «brainwasher » pour leur faire croire le contraire. En publicité, on essaie même de les convaincre qu’elles sont fortes grâce à leur déodorant, que leur féminité est déterminée par la couleur de leur rouge à lèvres et que leur confiance en soi repose sur le choix de leur tenue vestimentaire. 

 

Ces femmes sont savantes, profondes, dotées d’une humanité sans nom. Laissons-les être. Tout court. Elles ont la vie au bout des doigts, le monde au creux des yeux. Elles pianotent et, sous nos regards ébahis, créent les plus grands remous, ceux qui donnent parfois naissance aux naufrages, mais aussi ceux qui nous bercent au fil des marées. 

 

Laissons-les nous inspirer, avec leurs échecs, mais aussi leurs plus grandes passions et leurs plus belles réussites. 

 

Je ne nommerai pas ces femmes qui m’entourent. Elles sont trop nombreuses de toute façon. J’espère sincèrement qu’elles se reconnaîtront dans ces quelques lignes.

 

J’utiliserai toutefois cette voix que j’ai, la mienne, pour leur témoigner mon admiration et les remercier. Pour leur dire que leurs idéaux, leurs plus ardentes ambitions et leurs profondes convictions, je veux en tapisser les murs de mon appartement. Je leur dirai que j’aimerais voir plus souvent leur visage sans maquillage, sans artifices, leur existence sans filtre. 

 

Je leur dirai qu’elles sont des phares, des monuments.