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Et si on arrêtait de tout planifier?

Il y a maintenant un an et demi que j’ai laissé mon emploi permanent. Je voulais aller vivre un rêve en m’envolant vers l’inconnu pour un long voyage. Avant de partir, on me demandait toujours : qu’est-ce que tu t’en vas faire là-bas? La réponse était bien simple: je ne savais pas. À part un billet d’avion pour l’Inde et 2 nuits dans un hôtel de Delhi, rien n’était prévu, même pas le lieu et la date de retour.

Et savez-vous quoi? Je suis toujours en vie!

Quand on met son agenda au régime en lui donnant moins de rendez-vous et en écoutant vraiment « sa faim », chaque événement devient un moment beaucoup plus précieux que dans l’abondance. De la même façon que sans vide, on ne peut pas apprécier la beauté et que, sans silence, il n’y aurait pas de musique. Quand on planifie moins, tout prend alors une nouvelle signification. Rapidement, on devient fasciné par la vie et son pouvoir de nous amener au bon endroit, au bon moment sans que nous ayons rien à faire.

 

Le culte de la productivité

Ce n’est pas la question qu’on me posait qui me dérange. Mais plutôt les attentes qu’on avait envers la réponse. Comme si on devait toujours savoir ce qu’on allait faire pour les 20 prochaines années de notre vie. On se met une pression énorme avec ça et même moi, avant de partir, j’aurais mieux aimé répondre que j’allais travailler sur une ferme de pois chiches biologiques que de faire face au regard des autres.

Nous avons cette manie de tout planifier. De valoriser les gens qui ont des agendas remplis. Et ce, peu importe de quoi. L’important c’est d’être occupé. On en vient à banaliser tout ce qu’on fait. Le seul objectif est d’accomplir la prochaine chose sur la liste.

En plus, on se sent ô combien mal quand on a l’impression de ne rien faire. Un agenda vide nous angoisse, quand dans les faits, on devrait plutôt se sentir en plein contrôle de notre vie parce que nous ne sommes pas possédés par les mille et une activités qui rythment le tourbillon de notre quotidien.

 

Why so serious?

Tout planifier, ça nous empêche de vivre le bonheur de la spontanéité et ça nous donne trop souvent l’occasion d’être déçus par ce que l’on avait prévu alors que l’on devrait se réjouir des imprévus.

Ne pas tout planifier m’a permis de constater que la vie est bien faite. Que quand les choses ne vont pas comme ce que l’on avait pensé, ce n’est pas bien grave. Il y a toujours une raison, et ce, même si l’on ne la voit pas sur le coup. Au lieu de se fâcher, on devrait sauter sur l’aventure et voir ce que la vie a prévu pour nous!

 

Ne rien planifier pour apprendre à mieux s’écouter

Ce que j’ai appris, c’est que de prendre du temps pour soi, ça nous permet d’être plus connecté avec nos désirs. À long terme, quand l’objectif n’est pas de tout faire, on apprend à choisir ce que l’on veut vraiment faire. En effet, quand on planifie moins, on se laisse guider par notre coeur à chaque instant. Et quand on écoute notre coeur, on se trompe jamais. On arrive donc à vivre une vie plus authentique face à nos rêves et aspirations et de tenir les déceptions à l’écart.

 

Le pouvoir des rencontres inattendues

Quand je pense à mon voyage, j’adore prendre conscience de la suite des événements qui ont fait en sorte que je me suis retrouvée à tel endroit, à tel moment. À chaque fois, je suis impressionnée par la vie. Par les coïncidences. Les envies. Les intuitions. Mais surtout par le pouvoir des rencontres. De la connexion entre humains. C’est souvent ça qui bouleverse le plus nos chemins. On ne sait jamais ce que l’Univers a prévu lorsqu’on rencontre une personne pour la première fois.

Mon voyage s’est construit au fil des heures, des jours, mais surtout des rencontres. J’ai vécu des choses incroyables en n’ayant rien planifié. D’ailleurs, un voyage est l’occasion idéale pour vivre les bienfaits de la non-planification. Si ça vous interpelle, pourquoi ne pas profiter de l’occasion et de mettre votre agenda au régime juste pour voir?

 

Crédit photo : Myriam Des Cormiers