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La culture de surperformance (hustle culture) épuise aussi les étudiants

 

On connait tous le rêve américain: rien n’est impossible si on y met les bouchées doubles. Travailler fort dans l’atteinte d’un but, ce n’est pas qu’essentiel, c’est inspirant! La joie d’atteindre un objectif ne se résume pas au simple résultat obtenu; elle vient aussi de la satisfaction d’avoir mis des efforts, fait des sacrifices, surmonté des obstacles… 

Alors, déborder d’ambition, n’est-ce pas positif? Certainement, mais dans notre société où la productivité est (parfois trop) glorifiée, prenons-nous la peine de nous demander où est la ligne entre saine performance et surmenage? C’est combien, assez?

 

Brûler la chandelle par les deux bouts

 

La culture de surperformance, ou hustle culture, c’est la normalisation d’un dévouement malsain à une sphère de sa vie au détriment des autres. C’est de se donner corps et âme dans une course à en faire toujours plus, plus vite, plus intensément. C’est de rouler à 110% de sa capacité all day every day… et au diable le reste, c’est-à-dire la santé mentale et physique, les loisirs, le sommeil, les relations de qualité, la contemplation, le temps de recul, etc.

Cette pression d’être toujours occupé peut venir de soi-même ou de la culture organisationnelle et sociale dans laquelle on baigne. Entre autres, on peut ressentir de la fierté à ne pas prendre de vacances ou travailler le soir – ou alors, la compagnie véhicule ce genre de messages de manière sous-entendue. Que ce soit explicite ou non-écrit dans l’environnement de travail, les conséquences d’une telle gestion de soi ou des autres restent pernicieuses. 

Le phénomène est bien documenté dans les milieux professionnels. Plusieurs enjeux du travail y sont reliés et on en entend souvent parler: épuisement professionnel, hyperconnectivité, bureaucratie écrasante, etc. Toutefois, la situation auprès de la communauté étudiante n’est pas si différente. La présence de la culture de surperformance dans la préparation au monde de l’emploi banalise-t-elle sa gravité?

 

 

Élève modèle, élève débordé?

 

Pour approfondir la question, j’ai mené ma petite enquête à l’aide d’un sondage s’adressant aux élèves au CÉGEP et à l’université. Malgré ma petite taille d’échantillon (72 répondants), les résultats demeurent fort intéressants… et un peu préoccupants. 

À la lumière des réponses obtenues, on peut affirmer que la hustle culture existe incontestablement au sein du domaine académique. Les études supérieures offrent, elles aussi, un environnement où la valorisation de la performance excessive est présente. Pas étonnant qu’on entende de plus en plus parler d’instabilité psychologique chez les étudiants…

Dans certains cas, on peut même dénoter une espèce de compétition quasi-toxique entre élèves: qui se démène le plus / a l’horaire le plus booké / manque le plus de sommeil? Une personne m’a témoigné de la présence d’une telle ambiance parmi les auxiliaires d’enseignement à l’université, ayant elle-même vécu l’expérience:

« C’est un genre de concours pour plaire aux professeurs et se démarquer. La comparaison est vraiment là – sur le nombre de contrats, de nuits blanches ou d’heures de bénévolat – et ça vient souvent avec un sentiment de culpabilité, de ne pas en faire assez, même si tu croules de fatigue. C’est bad, il faut projeter une image de perfect lifestyle super rempli. Y’en a plein qui tombent malades… » 

 

Alors, est-ce que plus, c’est forcément mieux? En creusant le sujet, on en doute.

 

Quantification scolaire et qualification identitaire

 

Dès la sortie du secondaire, le rendement académique est mesuré en cotes et non seulement en notes. Les fameuses cotes! Ces équations complexes que peu comprennent réellement, mais qui déterminent les opportunités futures tout en pouvant nuire à la collaboration. 

À la première session au CÉGEP, on apprend qu’il faut se situer au-dessus de la moyenne pour avoir une bonne cote R… et les rouages derrière celle-ci sèment la confusion. 

Source

Ce calcul compliqué porte le poids d’ouvrir des portes dans les programmes universitaires. Autrement dit, pour augmenter ses chances d’être accepté.e dans un baccalauréat – surtout s’il est contingenté – il n’y a pas d’avantage à s’entraider entre collègues de classe. Sans tomber dans l’exagération, il reste que ce système contribue à promouvoir une mentalité de chacun-pour-soi, et ce, avant même d’atteindre la majorité. 

Selon mon sondage, 15% des étudiants accordent une importance capitale à leurs résultats, se sentant obligés d’être au-dessus de la moyenne, coûte que coûte. Presque la moitié des répondants (47%) affirment étudier au sein d’un programme compétitif, où une grande importance est accordée aux notes. 45% mentionnent également s’être déjà identifiés à leurs résultats ou cotes, consciemment ou non (par exemple, « je suis un 4 » en parlant de la cote Z).

Source: @dosedepsy sur Instagram

La performance gagne-t-elle à être mesurée de manière purement quantitative? La question est complexe, mais vaut la peine d’être posée. D’ailleurs, voici quelques commentaires pertinents que j’ai reçu dans le cadre de mon questionnaire.

 

  • « Beaucoup d’étudiants et d’étudiantes cherchent à obtenir de bonnes notes en accordant davantage d’importance au résultat plutôt qu’au processus alors que le processus d’apprentissage devrait toujours primer sur le résultat obtenu. Ce qui est également problématique, c’est que les programmes contingentés privilégient avant tout les notes alors que les notes ne constituent pas, à elles seules, un gage de succès.» 

 

  • « Je ne pense pas que de mettre des « notes » sur les étudiants est quelque chose de positif. Ça alimente la compétition malsaine. Selon moi, nous devrions plutôt pouvoir avoir mention réussite ou échec. » 

 

  • « En même temps, c’est vrai que c’est important de se donner si on veut devenir un professionnel. Faudrait pas baisser les standards pour rendre la vie facile aux étudiants. Si c’est trop difficile, on pourrait offrir des programmes plus longs avec les mêmes standards. On pourrait revoir ce qu’on évalue (parfois c’est con, on doit apprendre des trucs par cœur qui servent à pas grand chose ou apprendre à appliquer des formules sans les comprendre) pour que ça corresponde avec les apprentissages à faire pour être un bon professionnel. » 

 

D’où vient cette attitude compétitive où les notes ont une telle importance? Une partie de la réponse réside peut-être dans la croyance selon laquelle le monde professionnel qui attend les étudiants est aride et qu’il faut redoubler d’efforts pour arriver à s’y tailler une place.

Voilà qui ressemble drôlement à ce qu’a vécu la génération X. Aurait-elle influencé sa progéniture en instaurant en elle une pression indue de surperformance? Est-ce que ça joue du coude à ce point dans le monde du travail? Cette peur d’être laissé derrière est-elle justifiée? Voilà d’autres questions qui méritent aussi d’être approfondies. Elles pourraient expliquer pourquoi on semble maintenant apprendre plutôt pour performer et pas nécessairement pour développer un esprit agile, intelligent, perspicace et cultivé. 

Pour être bon, pour être choisi, on essaie de cumuler de l’expérience avant le temps et de présenter un CV enviable. La source de tout ça, est-ce le plaisir et le désir d’apprendre, de diversifier ses expériences et d’être prêt pour les défis de l’avenir? Ou n’est-ce que la seule peur de manquer le train et de ne pas être / faire / gagner assez?

 

Des stimulants en tasse ou en pilules

 

Go-go-go, il me faut des bonnes notes! La popularité de la prise de substances stimulantes pour performer académiquement est un effet concret de la hustle culture en milieu scolaire. Pour scorer à l’école, de nombreuses heures de travail sont requises. Comment rester concentré sur de longues périodes de temps pour avancer efficacement dans ses travaux et maintenir une bonne moyenne? Pour y arriver, de plus en plus d’élèves ont recours à un coup de pouce cognitif afin d’augmenter leur focus et rester alertes.

Dès le CÉGEP, la consommation de café à outrance fait son apparition. Une tasse, ou deux, ou trois, aident à passer à travers des rushs d’examens. Rien de nouveau quand on sait que la caféine est la substance psychoactive la plus consommée au monde. Même si son usage est socialement accepté, cette substance demeure un stimulant, c’est-à-dire qu’elle agit sur les neurotransmetteurs du système nerveux central. 

Toujours en lien avec mon sondage, presque le tiers des répondants dit avoir développé une dépendance à la caféine dans le cadre de leurs études. Ce n’est pas une surprise, car il suffit de jeter un coup d’œil aux poubelles de la bibliothèque pendant la mi-session pour y constater un nombre impressionnant de gobelets en carton ou de canettes de boissons énergisantes! 

Un autre support pour la stimulation connaît un essor parmi les étudiants. La consommation de psychostimulants détournés (Vyvanse, Concerta, Ritalin…) est répandue à l’université. Il y a un véritable marché pour ces médicaments normalement prescrits pour les troubles du déficit de l’attention (TDA). Selon le questionnaire mentionné précédemment, 17% des répondants ont déjà pris ces comprimés procurés illégalement, c’est-à-dire sans prescription, pour mieux étudier; 80% (!) affirment connaître quelqu’un qui l’a fait.

Ces pourcentages parlent d’eux-mêmes. Pour se garder la tête hors de l’eau au sein de la forte compétition et de la pression de performance en milieu scolaire, la prise de drogues est une pratique courante qui devient banalisée. Un tel environnement d’excellence constante n’est pas durable. Le problème est définitivement là, alors que la prévention semble absente. 

 

Bienvenue au cirque: jongler avec ses obligations

 

Le simple fait de réaliser des études postsecondaires amène son lot de responsabilités: aller aux cours, étudier pour des examens, réaliser des travaux longs, participer à des rencontres d’équipe…  Néanmoins, la culture de surperformance ne se limite pas au domaine scolaire: elle est également ancrée dans les autres aspects de la vie étudiante, notamment dans la sphère sociale. En effet, autant au niveau collégial qu’universitaire, la grande majorité des élèves ont une foule d’autres engagements à respecter en même temps d’aller à l’école.

(Psst: oublions la pandémie pour un instant, on va y revenir sous peu).

  • S’impliquer dans les comités étudiants, les compétitions inter-écoles et autres activités parascolaires: équipes sportives, associations, ligues d’improvisation, etc. C’est particulièrement important pour accéder à la maîtrise ou au doctorat dans des programmes contingentés, ou juste pour avoir un CV bien rempli. 

 

  • Aller aux événements sociaux: partys de début/mi/fin de session, 4 à 7, sorties au bar…et si on en manque quelques-uns, gare au FOMO (Fear Of Missing Out)! Ces fêtes sont aussi imprégnées d’une immense culture de l’alcool, où la pression sociale de boire et le bas prix des breuvages alcoolisés incitent à la consommation.

 

  • S’occuper des responsabilités qui viennent avec la vie en appartement: cuisiner, faire le ménage, faire ses courses… bref, apprendre à se gérer!

 

  • Travailler pour subvenir à ses besoins (c’est le cas pour 71% des répondants à mon questionnaire)

 

  • Se laisser du temps pour s’adonner à ses loisirs, faire de l’exercice, garder contact avec son entourage ou juste se détendre. 

 

Ouf! Ça peut être assez overwhelming. Au travers de tout ça, on peut bel et bien vivre un burn-out étudiant. L’épuisement professionnel est largement connu, mais il existe dès l’école. Bonne nouvelle: on commence à en parler de plus en plus, mais prévenir reste toujours mieux que guérir.

 

Awèye à’ maison!

 

Les mesures sanitaires mises en place avec la pandémie nous ont tous touchés, de près ou de loin. Alors que plusieurs professionnels doivent s’adapter au télétravail, les étudiants composent eux aussi avec la nouvelle réalité des cours en ligne. Sans événements sociaux ni déplacements, on se retrouve avec plus de temps, donc moins de stress, non? Pas vraiment.

Un sondage mené en novembre dernier auprès de 1209 étudiants sur 17 campus universitaires du Québec révèle des données inquiétantes. 81% des universitaires ont affirmé ressentir une détresse psychologique (ce taux était à 58% en 2018). Parmi ceux-ci, plus de la moitié mentionnent que leur état s’est empiré durant la session d’automne, tenue majoritairement à distance. 

Son de cloche semblable auprès de la communauté collégiale: 64% des élèves au CÉGEP disent que leur santé psychologique s’est détériorée depuis quelques mois.

D’accord, mais tout le monde est stressé par la situation, ça va de soi. Possiblement que le niveau d’anxiété et de détresse psychologique global a bondi, toutes catégories d’âge et d’occupations confondues. Pas trop évident pour la plupart, ces histoires de virus mondial et de confinement.

Cependant, la COVID-19 a des répercussions bien réelles sur la pression de performance perçue par les étudiants. Cette dernière se fait sentir, même à distance, par pas moins de 86% des répondants à mon questionnaire. De ce nombre, le trois quarts disent que leur santé mentale en est négativement affectée. 

Ce n’est pas tout le monde qui a le privilège d’être bien chez soi pour étudier, ce qui influence le rendement académique. Dans mon questionnaire, une personne sur trois mentionne que son environnement à domicile n’est pas propice aux études (versus une salle de classe, une bibliothèque ou un café, des endroits inaccessibles en ce moment). Le sondage mené auprès des étudiants collégiaux propose une donnée similaire (27%). L’insonorisation d’un logement, le nombre de colocataires ou la vitesse de la connexion Internet sont des facteurs qui ont maintenant des répercussions sur la productivité scolaire.

Parlant d’étudier chez soi, l’absence de déplacements rend difficile de délimiter une frontière entre l’école et la vie à la maison. Pour citer l’une de mes amies, « avant, on était dans le jus en mi-session et en fin de session. À c’t’heure, j’ai l’impression d’être toujours débordée, sans même quitter mon appart! ».

Bref, les cours virtuels apportent de nouveaux défis, surtout pour les gens qui ont entamé un  programme dans ce contexte particulier. Ce n’est pas toujours simple de faire des travaux d’équipe en vidéoconférence avec des collègues qu’on n’a jamais rencontrés ou de communiquer avec ses enseignants via des écrans seulement.

Ces divers enjeux s’ajoutent à une charge de travail qui n’a pas diminué. Heureusement, pour y pallier, plusieurs établissements scolaires ont mis en place des mesures afin d’accommoder les élèves. Certains proposent une date d’abandon repoussée ou la possibilité d’avoir un cours avec mention « échec ou réussite » au lieu d’une note. C’est un pas dans la bonne direction, mais les cas varient grandement selon les écoles et les programmes. Pour plusieurs, la pression d’obtenir un bulletin top notch est encore là.

 

Quelques pistes de réflexion

 

Un peu lourd, tout ça, non? Bien sûr, la situation n’est pas blanche ou noire. 

Il y a évidemment du plaisir à retirer de l’école et des responsabilités qui y sont reliées. S’impliquer dans quelque chose qui nous rejoint avec des gens qui partagent nos intérêts, voilà un beau défi à relever. La vie étudiante, c’est une expérience en soi, et c’est l’fun, aussi! Et puis, devenir jeune adulte, c’est également se découvrir soi-même et développer son autonomie. 

Bien entendu, les études supérieures ne sont pas supposées être simples comme bonjour. C’est tout à fait normal que celles-ci demandent des efforts et du travail. Après tout, il faut former les citoyens et professionnels de demain en bonne et due forme: il y a un standard à atteindre, tant en matière d’engagement que de compétences.

Mettons-ça au clair: le but n’est pas de proposer un parcours scolaire dénué d’obstacles où on obtient un diplôme tout cuit dans le bec. Il reste qu’on peut quand même se questionner quant aux attentes auxquelles font face les étudiants, qu’elles viennent d’eux-mêmes ou de leurs parents, leurs collègues, leurs professeurs, leur programme, du système éducatif ou de la société au sens plus large.

Où est la nuance entre célébrer l’implication, la discipline et l’ambition et glamoriser l’essoufflement continuel? 

Donner un pouvoir énorme aux moyennes, médianes, cotes et notes, ça ne dénature pas un peu le côté humain de l’apprentissage, pourtant significatif? Les notes sont-elles purement un objectif ou une conséquence naturelle d’un apprentissage réalisé avec cœur, plaisir et curiosité?

Devrions-nous considérer ça normal, de se droguer pour performer à l’école comme un athlète se dope pour performer dans son sport? 

Et surtout, comment pourrions-nous mieux préparer et outiller les étudiants en matière de santé psychologique, de gestion des attentes, de l’espace mental et du temps?

Le désir de se dépasser, c’est une chose, mais est-ce que ça doit vraiment être le mode par défaut? Est-ce réellement satisfaisant, en bout de ligne? Pour qui?

Un environnement d’études où le débordement est perçu positivement, voire idolâtré, prépare les futurs travailleurs à recréer ces patterns dans leur culture organisationnelle, ou du moins, à les accepter. Pas exactement ce qu’il y a de plus sain…

Notre perception du succès gagne à être revue. Privilégier la qualité avant la quantité, ce serait un bon point de départ. En valorisant plus la collaboration et le processus d’apprentissage en tant que tel, les numéros apparaissant sur le bulletin auraient un poids moindre; autant sur les opportunités futures que sur la santé psychologique de la communauté étudiante.

 

Comment ça va (pour vrai)?

 

Si tu te sens dépassé par l’école, ou juste si ton moral est bas, de l’aide est disponible. N’hésite pas à consulter les ressources psychologiques offertes par ton école et à parler à tes proches. Ta santé mentale est plus importante que le reste. Apprendre à en prendre soin sera peut-être le meilleur acquis pour t’accompagner tout au long de ta carrière.

Comme premier pas, tu peux t’accorder la permission de prendre des pauses et de remettre les choses en perspective. De Saison s’est donné la mission d’offrir des ressources et trucs en prévention de la santé psychologique et de développement professionnel et d’affaires humainement durable. Nous t’invitons à explorer nos trucs pour apaiser ton espace mental.

On prône beaucoup, entre autres, le temps blanc: des mini-poches de temps vide au travers du brouhaha quotidien pour faire respirer ta tête. Entre deux rencontres Zoom ou séances d’études, tu peux t’accorder quelques minutes pour laisser tomber la poussière, loin des écrans. C’est une habitude saine et simple à intégrer dans sa routine.

On propose aussi des outils quotidiens pour simplifier la gestion de la charge de travail, du temps et de ses besoins personnels. Cette boîte à outils regroupe différentes stratégies permettant de développer concrètement ses réflexes de saine performance, d’agilité, de leadership personnel et de résilience. 

 

Quelques liens rapides (ressources gratuites) :

Lignes d’écoute au téléphone

Centre d’aide – Université Laval 

Psychologie – Université de Sherbrooke

Soutien psychologique – UQAM

Consultation psychologique – Université de Montréal

 

Ressources payantes :
Le livre It doesn’t have to be crazy at work d’un entrepreneur de Silicon Valley

Le livre « Par amour du stress » de Sonia Lupien

Les balados De Saison sur le sens et la saine performance et travailler au rythme de la nature.

Les outils quotidiens De Saison (numériques et papier)

 

 

Plus de détails sur les résultats du questionnaire

 

Les données recueillies grâce au sondage que j’ai mentionné à maintes reprises ont été grandement intéressantes à analyser. Je ne pouvais pas tout plugger dans le texte déjà pas mal long et plein de statistiques, alors voici divers pourcentages et commentaires en rafale.

PS: Un énorme merci à tous les répondants, ainsi qu’aux étudiant.e.s de mon entourage, pour leur feedback sur la réalité étudiante.

Q: Quels enjeux vis-tu à l’école présentement? 

Top 3: 65% Charge de travail et charge mentale lourdes

64% Manque de sens et de stimulation, désengagement

63% Sentiment de solitude

 

Q: Est-ce que la pression de performance ou d’implication scolaire affecte négativement d’autres sphères de ta vie? Si oui, lesquelles?

Top 3: 74% Santé mentale (anxiété, épuisement, etc.)

55% Temps pour soi (manque de temps pour loisirs et détente)

55% Santé physique (manque de temps pour bouger)

 

Q: Qu’est-ce qui te permet de retirer du plaisir de l’école?

Top 3: 85% Les amis dans mon programme

75% Les événements sociaux

69% La satisfaction d’avoir de bonnes notes

 

Q: Ressens-tu une pression de finir tes études rapidement afin de travailler dès que possible?

R: 36% Oui, je me mets personnellement cette pression

22% Oui, mais elle ne vient pas de moi (parents, situation financière…)

42% Non

 

Q: As-tu déjà fait (ou comptes-tu prochainement faire) un changement de domaine d’études?

67% Non / 33% Oui

 

Q: As-tu déjà pris (ou comptes-tu prochainement prendre ) une pause d’études?

63% Non / 37% Oui

 

Commentaires en vrac

  • J’ai fait un burn out l’année dernière. On doit tellement aller vite et performer. […] Je me sens littéralement à la course, et ce n’est jamais satisfaisant […] J’apprends à trouver le juste milieu.

 

  • Les cours en ligne m’ont appris une nouvelle façon de travailler. Selon moi, le confinement a amené un changement brusque, mais inévitable. Les entreprises font de plus en plus de télétravail et les écoles également. J’ai cependant de la misère à demander de l’aide à mes professeurs […] par souci de dérangement.

 

  • [La culture de surperformance] m’affecte énormément. Je crois que, surtout en temps de COVID, notre charge de travail a augmenté. Je retourne étudier jusqu’à minuit.

 

  • Les attentes [du milieu académique] sont démesurées et ne prennent pas en compte les situations et expériences personnelles des étudiants, ce qui fait en sorte que les établissements scolaires ne sont pas du tout adaptés à ceux qui les fréquentent.

 

  • D’après moi, le temps consacré à l’école devrait représenter seulement une partie de notre temps quotidien et non la totalité, car c’est en diversifiant nos intérêts et activités qu’on est capable de séparer l’école (les notes, etc.) de la personne.

 

Répartition des répondants selon leur dernier niveau d’études / niveau d’études actuel:

20% CÉGEP

70% au baccalauréat 

6% à la maîtrise

4% au doctorat

 

Sondage réalisé auprès de 72 participants en février 2021.