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Pour un rythme plus sain au travail – et dans la vie

 

« Le rythme est complètement fou ces jours-ci,
on est beaucoup trop proches de nos écrans »


Voilà ce qu’on entend partout. Dans nos ateliers didactiques et cercles de discussions, le discours ambiant est le même et il vient en plusieurs nuances dans lesquelles vous vous reconnaîtrez certainement: 

« Malgré les trucs que j’essaie de mettre en place pour avoir une vie bien équilibrée, quand une demande imprévue m’est acheminée à la dernière minute et qu’elle est urgente, je me sens totalement impuissante et pour protéger mon équipe, je passe finalement toute la soirée sur l’ordinateur. De temps à autres, c’est valorisant, mais à la longue, c’est très frustrant. »

« Au début de la crise, on a été très conciliants, mais après un an, il faut qu’on reprenne un certain niveau de productivité. Nos clients ont tellement besoin qu’on veut se rendre disponibles pour eux. On est en mode urgence, mais notre énergie n’est plus la même qu’au début. »

« Les demandes, les commandes, les priorités, rien n’est clair et tout change tout le temps. Il y a des jours où au travail, je me sens carrément incompétente. »

Avec le printemps qui pointe le bout du nez vient l’espoir d’un été doux et plus léger. Cependant, cette idée, juxtaposée à ce contexte de pandémie imprévisible et aux mauvais plis des derniers mois, nous agite ; personne n’a envie de passer un été de télétravail dans son sous-sol ou devant son écran, à gérer des urgences, un trop plein de tâches ou à assister à des rencontres plus ou moins utiles contre son gré quand le soleil brille dehors. 

Et même si le travail est bien à sa place, la question se pose d’un point de vue plus personnel : comment revenir à soi et au moment présent pour vraiment profiter? Est-il seulement possible d’arrêter notre tête de galoper vers un sentiment de « pas assez » ou l’empêcher de réciter en boucle une to-do list sans fin?

« On dirait que parce qu’on n’a plus la vie sociale, les sorties et les fêtes pour briser le rythme du travail et des tâches ménagères, on travaille tout le temps et c’est plus drainant qu’avant. »

« Mes week-ends passent en un éclair, à travers les enfants, les travaux sur la maison, l’épicerie, ils sont toujours trop courts et le lundi je me réveille tout aussi fatigué. »

« Après un an à toujours être en train de m’adapter, je suis moins patiente. Je m’ennuie de mon monde et ça me rend irritable. Je remets tout en question. »

« Cette année, j’ai tout donné pour aider tout le monde autour de moi. Je me suis carrément mise de côté. Je ressens un grand besoin de me reconnecter à moi, c’est nécessaire que je prenne du temps juste pour moi, mais je n’ose pas relâcher ma vigilance. C’est difficile. » 

 

Un rythme plus sain : une question de permission

J’écris ce billet un samedi matin pendant que mes enfants jouent écoutent la télé et que mon chum dort encore. Cette semaine, je me suis donné la permission de relâcher un peu le rythme fou (plutôt l’anxiété) qui me tenaient devant mon écran. 

Le résultat : j’ai passé une semaine vraiment satisfaisante, bien remplie, avec suffisamment d’espace pour respirer, marcher, préparer une fête, aller chez la coiffeuse et faire des petites commissions entre 9 et 4 (parce qu’on s’entend qu’avant 9 et après 4, je suis en mode parent). 

Or, il y a un autre effet collatéral : le sentiment de culpabilité.

La conséquence naturelle de mon horaire qui respire est que je travaille ce matin de week-end. J’aimerais vous dire que c’est parfait ainsi, mais je suis partagée : est-ce plus satisfaisant? Aurais-je pu mieux gérer mon temps cette semaine? Mes attentes étaient-elles réalistes? Est-ce que cet article était vraiment une priorité, même s’il était à mon agenda? Ai-je vraiment à le rédiger ce week-end ou cette action est générée par mon anxiété de ne pas en avoir fait « assez »?

Ce discours intérieur semble anodin, un peu bébé même, mais il n’en est pas moins réel. Et je suis certaine que vous le connaissez. D’ailleurs, grâce à nos outils, on apprend justement à bien le gérer (encore et encore)!

Je balaie donc ces pensées d’une grande gorgée de chai latté : it is what it is et il y a un certain charme à cette rédaction matinale. Au même titre que la satisfaction de cette semaine aérée ET du travail accompli en adéquation avec mes besoins personnels, ceux de ma famille et de mon entreprise, c’est vraiment tout ce qui compte

Je sais trop bien que cette culpabilité me vient de la croyance, encore ancrée, qu’il y a une seule bonne façon de travailler – celle des gens toujours à « on », ultra-performants – et que les autres façons, dont la mienne, plus aérée, sont de moindre valeur.

Ma culpabilité vient aussi du fait que depuis toujours, mon agenda au travail est rempli à 100% du temps. Et que comme entrepreneures, nous croyons encore, quelque part au fond de nous, que pour réussir, il faut mettre les bouchées triples

 

Cohérence et satisfaction : une question de courage

Je vous raconte ça pour une seule raison : que vous sachiez que vivre et travailler de façon plus saine et en cohérence avec sa nature, ses priorités et s’en satisfaire, ce n’est pas nécessairement gagné d’avance, même quand on est… 

    1. une ardente défenderesse de la flexibilité, du leadership de soi et de la saine performance
    2. entrepreneure à son compte, c’est-à-dire sa propre boss 
    3. très consciente d’être beaucoup plus performante en allant un peu à contre-courant dans la manière
    4. très consciente des priorités et besoins de l’entreprise, de sa famille et de soi-même.

 

La saine performance, celle qui permet un rythme plus sain et plus satisfaisant (non pas équilibré tout le temps, mais qui s’équilibre dans le temps et dans un délai raisonnable. Qui entraîne un sentiment de devoir accompli plutôt que de retard ou de besoin d’effort constant), est une pratique quotidienne. Une pratique que chaque individu gagnerait à peaufiner, puisque bien sûr, le rythme et la pression qu’on s’impose se ressent et devient rapidement celui de ceux qui nous entourent.

La culture ambiante est forte. Aller à contre-courant, même si c’est en suivant son propre flot, est un acte de souveraineté personnelle et de courage. Sans compter qu’au sein d’une organisation, ce peut aussi être un acte révolutionnaire, voire même de rébellion.

Et ce, même après un an de télétravail!
C’est que la culture du travail traditionnelle a la couenne dure, non?

La part employeur

Heureusement, de plus en plus d’individus et de gestionnaires adoptent la pratique du micro-courage pour devenir de meilleurs gardiens de leur espace mental et de leur temps, développer leur leadership personnel et même influencer la culture de travail de leur équipe.  

Il y a de l’espoir, je vous l’assure. Le changement s’opère déjà, lentement, mais sûrement, porté par une toute nouvelle génération de gestionnaires et d’individus conscients, bienveillants et déterminés à mettre en place de modèles plus soutenables, pour les humains et pour la planète.

De plus, le contexte est favorable : une pandémie mondiale, une transformation obligée du monde du travail vers le télétravail et une reprise économique qui dépendra en grande partie du pouvoir d’attraction des entreprises et de l’engagement (et donc de la santé globale et du leadership personnel) des employés. 

 

Flexibilité : une question de confiance 

Voilà déjà près de 15 ans que j’étudie de mon propre chef les nouveaux modèles d’organisation du travail et je compte encore sur les doigts de ma main le nombre d’entreprises qui les mettent réellement en place. Et pourtant, en 15 ans, la demande pour une organisation du travail plus flexible est devenue la norme. 

De part et d’autre, ce qui bloque, c’est essentiellement la peur, sans surprise. Bien souvent, cette peur est celle d’un trop grand laisser-aller. En d’autres mots, c’est essentiellement la peur d’un manque de responsabilité. 

On attend donc. On est prudent. Pourtant, le contraire de la peur, ce n’est pas l’absence de peur, c’est la confiance en ses capacités. 

Si c’est fréquent d’entendre un gestionnaire ou dirigeant dire : « j’ai peur que mes employés fassent plus de piscine que de travail cet été », c’est moins fréquent de l’entendre avouer que : « c’est plus facile et moins confrontant pour moi de mesurer les heures travaillées que la saine performance, parce que mesurer la saine performance me demanderait personnellement de me responsabiliser davantage en matière de gestion des priorités, des opérations et de mesure – et je n’ai moi-même pas le temps de le faire. »

Ne soyons pas dupes, il y a bien des individus qui ont peur d’eux-mêmes, de leur propre laisser-aller et qui préfèrent s’installer devant leur ordinateur de longues heures pour masquer ce malaise. 

On ne pourra donc pas transformer la culture d’une organisation pour l’amener vers la flexibilité sans d’abord développer le sens des responsabilités et le leadership personnel de chacun des individus qui la composent – envers leurs propres besoins, ceux de leur entourage immédiat, tout autant qu’envers les besoins de l’organisation et de ses clients

C’est d’autant plus vrai pour les gestionnaires, qui orientent et organisent la charge de travail avant de la redistribuer à leur équipe. Plus les dirigeants sont haut placés et plus ils ont un pouvoir d’influence sur la gestion des priorités stratégiques et le réalisme de la demande qui est acheminée aux équipes. 

 

Adopter les bons réflexes

La confiance se doit d’être mutuelle, et cette confiance vient d’un meilleur leadership. Plus responsable, plus conscient de ses impacts sur les autres et sur le monde. Un leadership plus bienveillant. Et surtout, un leadership partagé.

Pour développer ce leadership, oui, ça demande un minimum d’espace et de temps. C’est pourquoi s’accorder la permission de prendre un peu de temps pour prendre du recul, apaiser son espace mental et réfléchir stratégiquement est toujours notre premier conseil, que ce soit 10 minutes, une heure ou une journée.

Il faut aussi oser défier la culture ambiante et utiliser ce temps pour créer le changement que nous souhaitons voir dans notre quotidien, soit-il le repos, la paix d’esprit, la cohérence personnelle, le sens ou la liberté – pour soi et son équipe.

Une action à la fois.

 

Pour un printemps (et un été) qui respire 

Tu rêves d’un été de télétravail bien dosé? Efficace et qui te laisse amplement de temps pour respirer? N’attends pas la prochaine saison pour t’outiller.

Notre boutique a été mise à jour: (re)découvre l’ensemble tout inclus boîte à outils – guides audios – balados et communauté de co-développement sur le Cercle de saisons pour une saison ou quatre saisons.

Nous avons également développé un produit 100% numérique abordable pour ceux et celles qui veulent s’outiller de façon plus autonome (sans le Cercle de co-développement).

Pour les gestionnaires et leurs équipes, nos conférences et ateliers didactiques ont été revampés à la lumière de notre expérience de cet hiver pour former un tout nouveau parcours AVENIR FLEXIBLE – disponible à la carte (formule exploratoire) ou en parcours (formule développement de compétences d’avenir en action). Écrivez-nous pour en savoir plus.

Enfin, si vous rêvez d’un atelier didactique sur la gestion bienveillante et la saine performance avec d’autres gestionnaires et chefs d’équipe, surveillez les prochaines dates sur Isarta

Au plaisir de pratiquer tout ça ensemble, pour notre propre santé, celle de nos équipes, de nos familles, de nos organisations et de la collectivité dans son ensemble. 

PS : Si vous vous dites que vous manquez de temps, que ce sera pour plus tard, peut-être serait-il sage de vous demander « jusqu’à quand? ». Trop souvent, l’accalmie qu’on attend n’arrive pas. La fatigue et le burn-out, croyez-moi, personne n’en est à l’abri. Si vous n’avez plus de plaisir au quotidien, pensez à prendre soin de vous pour le retrouver.