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L’intelligence du coeur

L’autre jour, j’étais en tournage avec M. Avocat et, entre deux ajustements d’éclairage, nous avons commencé à parler de l’intelligence émotionnelle.

 

Je suis de même en tournage, moi, je parle tout le temps (pas quand ça tourne pour vrai par contre; là, je me tais.). Et, quand la discussion d’avant-tournage tombe sur un sujet social et/ou psychologique, je deviens soudainement très intéressée et j’écoute davantage que je parle.

 

Cette journée-là, j’ai donc ouvert grand les oreilles pour écouter l’histoire que M. Avocat avait à me raconter, entre deux ajustements d’éclairage.

 

Une histoire vécue. Une vraie expérience faite sur des vrais humains enfants. 

 

Voici en quoi celle-ci consistait.

 

Chaque enfant se voit placé seul devant un plat de bonbons avec la consigne suivante : « Si tu réussis à attendre un certain nombre de minutes sans manger aucun bonbon, tu pourras dévorer le bol au complet une fois le délai terminé. » Vous pouvez vous imaginer ce que ça donne.

 

En tout cas, moi, j’ai eu des images dans ma tête quand M. Avocat me décrivait la chose. Des images dans le genre : un enfant qui prend juste un bonbon l’air malcommode, pensant que ça ne comptera pas, un enfant qui regarde partout autour de lui pour ne pas se laisser tenter, un enfant qui se garroche sur le plat de sucre sans se soucier des conséquences, un enfant qui salive en ne quittant pas les bonbons des yeux, un enfant qui réussit à se contrôler et qui, une fois les minutes écoulées, se jette littéralement sur le bol, ou bien un enfant qui pleure à la fin de l’expérience parce qu’on lui retire le tout, lui qui croyait qu’en prendre juste un, ça ne comptait pas.

 

Selon les spécialistes en psychologie Mayer et Salovey, l’intelligence émotionnelle se définirait comme suit : « l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres ».

 

Il faut donc comprendre que le kid qui s’est garroché sur le plat de bonbons dans les premières secondes, il n’a pas tout à fait intégré le concept de l’intelligence émotionnelle. On va lui donner une p’tite chance par contre, ce n’est qu’un enfant après tout. La vie se chargera certainement de lui faire comprendre un jour les bienfaits de développer cette intelligence du cœur. En espérant toutefois que ça ne lui prenne pas trop d’événements de force majeure pour qu’il comprenne, l’enfant. Ça évitera de faire vivre des moments pénibles à lui et aux gens qui l’entourent.

 

Forrest Gump disait que la vie, c’est comme une boîte de chocolats, parce qu’on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Moi je dis que la vie, c’est comme l’expérience des enfants et du plat de bonbons, c’est-à-dire qu’il faut savoir se gérer de temps en temps pour ne pas tout manger en même temps. Sinon, ça fait mal à l’intelligence du cœur, pis ça fait mal au cœur tout court.

 

Je ne sais pas s’il existe un test pour calculer le QI du cœur des adultes, je ne me suis pas rendue là dans la conversation sur l’intelligence émotionnelle avec M. Avocat. Ce que je sais en contrepartie, c’est que, dans la vie, je me fous pas mal de fréquenter des gens qui ont le cerveau d’Einstein. Ce qui m’importe, c’est plutôt d’être entourée de ceux qui ont le cœur à la bonne place. C’est avec eux que j’ai envie de partager tous mes bonbons…

 

Après la discussion sur l’intelligence émotionnelle avec M. Avocat, il était finalement bien éclairé. Ça fait qu’on a arrêté de parler pis on a commencé à tourner.