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Partir en Inde deux fois plutôt qu’une : le récit d’un grand voyage intérieur

Les Indes… ça m’évoque un tas de souvenirs, avec ces couleurs vives, ce brouhaha de rickshaws et de passants, ces gens souriants, mais parfois un peu collants… C’est le pays du paradoxe, où tout peut être noir ou blanc, sans demi-mesure. On est riche ou on est pauvre : on est rarement entre les deux. Une minute ça sent la rose et l’autre… oups, ça sent autre chose. Difficile de ne pas être impressionnée par tant de beautés et d’incongruités!

La première fois que je suis débarquée en Inde, c’était à Mumbai, une ville de 24 millions d’habitants, à 1 heure du matin avec mon sac à dos, pour seul repère mon Lonely Planet et heureusement l’adresse de l’hôtel que j’avais réservé. Forte de plusieurs épopées en Asie du Sud-est, voyager seule ne me faisait pas peur, mais l’Inde, quand même : il fallait faire preuve de prudence. Je dois vous avouer que ce matin de novembre 2014 où je me suis réveillée dans ma chambre d’hôtel et que j’ai regardé par la fenêtre en y voyant toute cette animation, ces vaches traînant dans les rues, ces coutumes qui n’étaient pas les miennes; l’idée m’a traversé l’esprit de ne pas bouger et de rester cloîtrée entre mes quatre murs pour la journée. Et pourtant il m’était impossible d’en rester là, c’était plus fort que moi, il fallait que je sorte explorer ce que cette ville avait à m’offrir! Après tout, j’y étais seulement pour 48 heures, le temps d’assouvir ma soif de curiosité et de découvertes.

Après débuterait le grand voyage… ce voyage intérieur tant attendu, que je m’apprêtais à vivre avec ma première formation intensive en Hatha yoga. À ce moment-là, j’étais loin de me douter que j’en apprendrais autant sur moi-même que sur l’enseignement du yoga…

La force de l’être intérieur ou comment lâcher prise  

La formation se déroulait complètement au sud de l’Inde, plus précisément dans la province de Kerala, dans la petite ville de Kovalam, située en bord de mer. Jusque là, ça ressemble pas mal à des vacances, vous me direz, mais attendez la suite. La formation d’enseignement 200H en hatha yoga va comme suit : 30 jours consécutifs de yoga avec deux pratiques physiques quotidiennes, des cours de philosophie, des exercices de pranayamas et de kriyas (techniques de respiration et de nettoyage), des cours sur l’art de l’ajustement des postures, chants de kirtans et évidement période d’apprentissages et de pratique d’enseignements du yoga. Tout ceci se déroulant sur un horaire de 6h30 AM à 7h PM incluant des pauses repas, 6 jours sur 7. Ce ne serait pas de tout repos!

La première semaine, j’en ai bavé. Je ne me rappelais pas avoir été aussi « raquée » de toute mon existence. Et pourtant, je pratiquais le yoga au moins quatre fois par semaine à la maison et j’avais déjà fait deux défis 30 jours et 60 jours consécutifs de yoga en menant de front toutes les autres occupations de ma vie quotidienne. Mais non, ça n’avait rien à voir avec la douleur physique, parce que, contrairement à ce que l’on peut croire, ce n’était pas mon corps qui souffrait le plus, c’était mon esprit… mon mental.

C’est mon mental qui exerçait un grand contrôle sur ma façon d’être, ma façon d’agir et ma façon de pensée… À la deuxième semaine de la formation, j’ai eu une sorte de révélation. J’ai enfin compris que ce n’était pas le mental qui devait s’occuper de définir tous ces aspects de ma personne, c’était plutôt mon être intérieur. Non seulement je venais de comprendre la notion de lâcher-prise en me connectant à mon être intérieur (notion sur laquelle j’avais lu et dont j’avais entendu parler à maintes reprises dans différents articles et livres), mais là je venais de comprendre comment y accéder! Ç’a été le déclic, celui qui a commencé à transformer ma vie. Comment ça s’est passé ? Ça ne s’est pas produit comme un feu d’artifice ou un EUREKA, j’ai trouvé un sens à ma vie! Non, j’ai consciemment décidé d’arrêter d’être dans un état de réflexion pour passer à un état de ressenti. 

Trouver l’équilibre

C’est grâce à l’Inde que j’ai pu accéder à cette partie de mon être. C’est ce voyage qui m’a permis de découvrir la personne que j’avais vraiment envie d’être. C’est en découvrant la façon dont les Indiens ont d’aborder la vie, la mort et leur existence sur la terre que j’ai commencé à m’ouvrir sur ce monde spirituel. Sans oublier d’où je viens, je ne me sens plus uniquement rattachée au monde occidental axé sur la performance et l’individualisation. Je fus imprégnée de cette vision de détachement et je travaille encore aujourd’hui à trouver mon équilibre entre ces deux mondes.

C’est sans aucun doute pourquoi j’ai décidé d’y retourner en mars dernier pour compléter une formation avancée d’enseignement du Vinyasa yoga, cette fois dans la ville de Mysore au Karnataka. Après un deuxième séjour, l’Inde ça m’évoque un tas de souvenirs… la rencontre de gens inoubliables, le plaisir de manger des mets épicés et savoureux, mais, surtout, de plonger plus profondément à la découverte de l’être que je suis et celui que je souhaite devenir… Enfin, l’histoire de ce deuxième voyage, je vous le réserve pour une autre fois…

Crédit photo : Sophie Bienvenue