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Quand l’inspiration se perd

Dans mon premier et précédent billet, j’ai parlé du FOMO et de la quête de l’équilibre. Dans l’optique de cette recherche fondamentale, j’ai découvert les penchants de celle-ci. En fait, en choisissant les bons projets, en faisant moins de plans et en déconstruisant mon horaire, je me suis retrouvée devant un mur inattendu : j’avais perdu l’inspiration.

 

Se rebâtir… autrement

 

Les inspirés qui m’entourent se remettent en question, foncent tête baissée et réfléchissent, tout en étant constamment dans l’action. Mais que se passe-t-il quand ceux-ci décident de prendre une nouvelle direction ? Certains s’ajustent aisément, d’autres perdent leurs repères. Très récemment, c’est exactement ce qui s’est produit.

 

J’ai pris un pas de côté. L’ennui avec ça, c’est qu’on ne décide pas toujours de quel côté ça ira. En étant surchargée, surmenée, surutilisée, en continu, j’avais pris l’habitude d’être en mode «machine de guerre» à chaque moment, dans toutes les situations. Je produisais du contenu sans problème, trouvait des idées et de l’inspiration partout.

 

Puis, en ralentissant, j’ai eu la sensation que la rédactrice inspirée en moi ne savait plus écrire, n’avait plus rien de pertinent à dire. Bref, j’étais pourrie, foutue. Et pourtant ! J’avais tout pour être créative : un amour tout neuf, des beaux amis, des projets professionnels, des vacances et surtout, SURTOUT, du temps ! N’est-ce pas ironique de faire des changements dans sa vie pour rester une inspirée et se retrouver devant une panne d’idées ? Certes.

 

Puis j’ai compris.

 

Lorsqu’on tombe en panne d’inspiration, ce n’est pas que rien ne nous inspire, c’est plutôt que les sujets qu’on a pu toucher dans le passé sont dans la sphère 1 de la réflexion. Faciles, spontanés. Puis qu’en ayant plus de temps, c’est en creusant dans la phase 2 – plus profonde, qui demande plus de temps, plus d’énergie, plus de contemplation – que l’inspiration se trouvera.

 

J’ai compris que la créativité vient par phases, qu’on ne peut la brusquer ou la provoquer. Qu’elle est comme une fleur ; ça ne sert à rien de lui crier de pousser plus vite. Qu’on doit se poser, réfléchir, analyser, puis finalement, débloquer. Prendre ce pas de côté pour danser le chachacha, sortir des sentiers battus et oser amener notre esprit ailleurs.

 

Oui, on pourrait associer le manque d’inspiration au trouble de la page blanche, mais c’est au-delà d’un trouble de rédaction, d’un blocage. C’est l’angoisse qu’on ressent quand on ne se sent plus apte à faire quelque chose qui nous vient normalement naturellement. C’est comme un peintre à qui on changerait tous les pinceaux, d’un coup. Les paradigmes changent, les repères glissent. L’adaptation se fait en douceur, mais avec ardeur.

 

Milan Kundera disait « une impasse est le lieu de mes plus belles inspirations ». Écrire, ne pas avoir peur, ne pas hésiter, ne pas (trop) douter. Réfléchir, se repositionner, se questionner, mais toujours avancer.

 

L’inspiration revient toujours chers inspirés, suffit de prendre le temps de vivre un peu, quand on s’en donne le droit et l’opportunité.