10 façons d’alléger la fin d’année
Ah les fins d’année. Quand je regarde en arrière pour observer ce que je me souviens des 10 dernières « fins d’années », il me semble ce qui les caractérise, c’est un genre de dualité.
Dualité de fin d’année
En novembre et en décembre particulièrement, notre cœur balance entre deux univers temporels : l’activité soutenue du maintenant et la projection / planification / anticipation du temps d’arrêt de fin et de début d’année.
On l’entend à tout vent ces jours-ci : notre calendrier est bien rempli, le rythme est soutenu, on a la pédale au plancher, sans compter que des imprévus ou inquiétudes personnelles peuvent se pointer à tout moment.
Fin d’année, quand tu nous tiens
Au travail, nous avons encore beaucoup à faire et à livrer d’ici la fin de l’année (financière pour certains, comme nous).
Dans différents milieux, dont les services publics, le contexte saisonnier amène d’ailleurs une recrudescence des demandes ou encore des besoins humains, puisque novembre est reconnue comme étant une période creuse, noire et pour plusieurs déprimante.
Ce n’est pas tout car en automne, il y a aussi des choses qui s’activent du point de vue personnel et familial, dont bien des fêtes à célébrer. Ça commence avec l’Halloween, pour les parents surtout, puis on se plonge dans les préparatifs des Fêtes de fin d’année au bureau ou en famille et des vacances qui viennent (ou pas) avec.
« Tu n’as pas le temps d’y penser ou pas le cœur à planifier, mais quel genre d’humain es-tu? » nous renvoie la culture populaire.
Obligations et ambitions
Tout au long de novembre, il y a donc une grande anticipation ou un grand stress, c’est selon. Car du recul, on en a peu. Et pour tout faire (que ces attentes élevées s’imposent par obligation ou par ambition), il nous faut souvent escamoter nos moments de temps blanc, de repos, de récupération et de reconnexion.
La cerise sur le Sunday : les rabais du Black Friday ne nous lâchent pas tout novembre, de quoi nous donner le tourni, le mal des technologies ou le FOMO quelque chose de rare.
Et même si on pousse ça sous le tapis parce que « c’est la vie! », ça finit plus souvent qu’autrement par nous rattraper.
Éviter de faire déborder le vase
Je sais qu’il existe des gens au profil productif, qui aiment être dans l’action, ne supportent pas de ne rien faire et ne souffrent pas ou peu du trop plein (à première vue).
D’autres arrivent à se discipliner pour suivre le rythme même lorsqu’ils en souffrent (drapeau rouge).
Pas moi. Personnellement, je ne peux vivre de façon satisfaisante sans recul régulier.
Ma tolérance au stress peut être élevée si j’ai de l’espace pour récupérer, mais devient vite moyenne ou minime lorsque je n’en ai pas. J’ai appris à travailler avec ma personnalité et mes besoins plutôt que contre, sinon je perds le contrôle de mes moyens et le stress me dévore.
Il est donc primordial pour moi, si je veux livrer, de bien façonner mon contexte en ma faveur. J’ai donc développé quelques trucs pour alléger mes fins d’année et arriver en décembre de bonne humeur.
Car arriver aux Fêtes épuisé.e, sans envie de fêter c’est une chose, mais arriver aux Fêtes irritable, de mauvaise humeur, à fleur de peau et impatient.e envers le conjoint et les enfants, c’en est une autre. Parce qu’on l’oublie, mais ce sont souvent les signes que nous sommes en réaction.
Mon mindset : less is more
Je vous le dis d’emblée, malgré mes efforts, mes fins d’année sont toujours occupées, mais tout autour de ces obligations, je brode ce qui me permettra de me sentir autonome avec mon emploi du temps, alignée, satisfaite et un tant soit peu au devant de la parade.
J’espère donc que ces quelques trucs vous apparaîtront comme autant de permission de façonner votre réalité, de vous déculpabiliser et de souffler un peu!
#1 Garder une vue d’ensemble et la partager avec le reste de la famille
Au moment d’écrire ces lignes, je viens de placer sur mon frigo les calendriers de novembre et de décembre sur lesquels j’ai inscrit tous les événements connus, les jours où je suis à l’extérieur pour le travail et les tâches récurrentes comme arroser les plantes le dimanche. À côté des calendriers se trouve une liste de ce que nous avons ou souhaitons faire en novembre (pas de dates attribuées). En dessous de cette liste, une autre, pour décembre qui continuera de se peupler selon ce qu’on décide de faire pour les festivités. Cela me permet de garder une vue d’ensemble de ce qui s’en vient, tout en gardant une flexibilité au niveau du quoi et du quand.
#2 Extra temps blanc dans l’agenda.
Sur 8 fins de semaines (16 jours) avant Noël, 4 jours ont des événements fixes (outre les cours de natation des enfants).
Les autres sont vides (en théorie), mais en pratique ils nous appartiennent et on pourra s‘en servir pour récupérer ou avancer notre liste de choses à faire à la maison. Cela signifie deux choses :
1- Même si les semaines de novembre et décembre sont bien remplies, on pourra compter sur nos matinées de fin de semaine et nos soirées pour flâner, récupérer ou nous revitaliser selon les besoins du moment. Après un mois d’octobre un peu fou, ce sera bienvenu. Dans les prochaines semaines, nous serons prudents de ne pas accepter 1000 invitations supplémentaires pour éviter de surcharger nos week-ends.
2- On aura le temps de faire tout ce qu’on doit et veut faire sans se presser. Et cela signifie tout autant fermer la cour, d’épurer la salle de jeux pour recevoir les cadeaux à venir que d’aller chercher et décorer le sapin de Noël.
#3 Ne pas escamoter les routines qui fonctionnent
Dans mon agenda électronique au travail, les lundis et les vendredis sont bloqués et les rencontres sont systématiquement refusées. Ces jours-là, j’accepte uniquement les rencontres que je juge essentielles et je me concentre sur mes livrables (le lundi) et les imprévus / l’épicerie et autres courses (le vendredi). C’est comme ça toute l’année, mais dans une fin d’année aux allures de sprint, ce sera vraiment important de pouvoir compter sur ce temps productif pour éviter les débordements et le pelletage vers l’avant.
Je bloque aussi mes petits matins et mes heures de lunch lorsque je ne suis pas en déplacement pour me permettre d’aller marcher et de m’entraîner et /ou de me lever de mon poste de travail. Un must en tout temps, mais particulièrement lorsque le rythme de travail s’accélère.
#4 Peu ou pas d’achats au Black Friday
Je tiens dans mon téléphone une liste des items dont nous avons besoins ou dont nous aurons éventuellement besoin. De même que des idées de cadeaux de Noël.
Au Black Friday, je vais faire une recherche pour ces items, mais sinon, je vais tenter de me retenir de cliquer (personne n’est à l’abri d’une offre exceptionnelle!). Mon but : ne pas perdre la tête (et trop de temps) dans la spirale infinie du web.
#5 Pas de cadeaux de Noël pour tout le monde… (sauf si c’est le même cadeau pour tout le monde).
Dans nos familles élargies respectives, on a il y a belle lurette convenu de ne pas s’offrir mutuellement de cadeaux. Nous planifions parfois une pige ou un jeu qui permettra à chacun de repartir avec un petit quelque chose. Il m’arrive d’offrir le même petit cadeau à tout le monde (fait main ou non) pour leur faire une surprise, mais nos réveillons ne tournent pas qu’autour des emballages et surtout, cela nous aide à faire en sorte que novembre et décembre ne soient pas le festival de la panique devant l’absence d’idée cadeau pour un tel ou une telle.
Même pour les enfants, nous avons longtemps été fans d’offrir un gros cadeau de la part de toute la famille, mais ça dépend des années et de leurs souhaits. Pour les enfants, la règle d’or suivante : une chose qui se porte, une chose qu’il veut, une chose dont il a besoin et une chose à lire » m’aide beaucoup à combler / limiter mon magasinage!
#6 Des vacances qui respirent
Nous avons la chance de n’avoir que deux ou trois partys des Fêtes sur 2 semaines, ce qui nous laisse amplement de temps pour « être en vacances » à la fin décembre et au début janvier. Si la première semaine s’annonce festive, la deuxième sera passée en mode chalet (parfois à la maison, parfois dans un vrai chalet).
Un party le 31 décembre? Ça dépend. Quand on a été sur la route, on aime bien trinquer à la nouvelle année tranquille à la maison. Quand ça a été tranquille, on a envie de fêter. Nous nous donnons le droit de choisir en fonction de notre contexte tout comme nous acceptons ou refusons des invitations aussi en fonction de nos besoins et ceux-ci changent chaque année.
Les traditions c’est l’fun, mais trop de traditions, ça devient un brin étouffant. Laissons-nous aussi le droit d’en créer de nouvelles!
#7 Des repas simplifiés
Cette année, je reçois à Noël! J’ai envie d’un menu simple et réconfortant. Il m’est arrivé d’avoir envie d’être extravagante et de cuisiner une panoplie de petits plats, mais cette année, je veux miser sur l’ambiance et une nourriture plus classique avec un ou deux plats centraux et 1 ou deux à-côtés, qui font du bien! Nul besoin d’impressionner la galerie (sauf si c’est ce dont on a envie).
Les raccourcis pour les repas, c’est une bonne façon de s’enlever de la pression lors des semaines occupées. Que ce soit lors des célébrations, en faisant appel à un traiteur ou en choisissant des recettes simples et nourrissantes qu’on connaît par cœur, qui ne font pas trop de vaisselle ou qui se préparent rapidement. Même si ce ne sont pas nos recettes préférées ni les plus excitantes pour le ou la foodie que vous êtes, elles peuvent nous offrir un répit des plus satisfaisants le soir venu (idem pour les lunchs).
#8 Pas d’écran après 21h
En novembre et décembre, les journées sont bien chargées et il arrive que le seul temps que j’ai pour moi soit… à 21h. Trop souvent, la tentation est grande de scroller sur les médias sociaux et de sauter d’un contenu divertissant à un autre. Pourtant quand j’ouvre un livre ou que je sors mon journal, ma fin de soirée devient instantanément plus douillette. Un must pour garder un tant soit peu le sentiment de maîtriser son expérience, même dans les plus grands rushs!
#9 Redéfinir le luxe et les célébrations
Chaque famille a sa culture, ses traditions et sa façon de vivre les célébrations de fin d’année. Nous y sommes attachés, parfois même lorsqu’elles ne nous servent pas vraiment. Nous sommes aussi influencés par les médias, la publicité, les films, les séries et les comptes Instagram qui nous vendent continuellement de nouveaux besoins, de nouvelles idées ou de nouveaux « musts » pour avoir l’impression de réussir son temps des Fêtes. Personne n’est contre la vertu ni contre les bonnes idées, mais l’accumulation de celles-ci nous amène parfois à entretenir des attentes trop élevées et irréalistes.
Personnellement, je prends le temps chaque année d’inscrire dans une note de mon téléphone ce que signifie une fin d’année réussie pour moi, en faisant une distinction entre besoins, désirs et souhaits. Pour moi le luxe a souvent plus à voir avec une expérience, une ambiance, le temps qui s’arrête, voir même un tissu doux et non avec un rythme effréné ou une abondance d’options luxueuses par définition populaire. Ce qui ne m’empêche pas parfois d’avoir des goûts luxueux!
Je me sers de cette note comme une boussole et j’y reviens souvent pour faire des choix et prioriser, c’est-à-dire dès que j’ai l’impression de ne pas en faire assez.
#10 Suivre sa joie
Certaines années, j’ai très envie de fabriquer un calendrier de l’avent rempli d’actions réconfortantes ou de confectionner mes cadeaux moi-même, et d’autres j’ai envie d’un calendrier rempli de chocolats ou d’offrir à chacun des membres de ma famille une paire de chaussettes à leur image. Certaines années j’ai très envie de cuisiner 1000 desserts ou des plats élaborés et d’autres années pas du tout.
Dans mon livre à moi, à la fin de l’année, c’est super important de suivre notre joie du moment. D’en tirer le maximum avec la réalité qu’on a. De continuer à s’accorder des balises et des permission pour préserver notre capacité à avoir du fun dans tout ça!
Parce que bien qu’on veuille semer la joie autour de nous, particulièrement pour nos enfants, la tâche de tout faire arriver est sur nos épaules de parents-qui-travaillent et ça ne sert absolument à rien de trop en faire.
L’idée derrière tout ça est de conserver notre autonomie et notre leadership personnel. De choisir et non de subir sa fin d’année et de se laisser de l’espace pour en profiter, être pleinement présent et… célébrer!
Simplement.
Bon dernier blitz!