Embrasser le changement
Et voilà, c’est encore arrivé : une nouvelle «bombe» dans ma vie. Non pas que je ne m’y attendais pas. Je le «sentais» depuis un moment déjà. Mon «intuition», guide qui me quitte de moins en moins, et mes ressentis, ou «perceptions», appelez- les comme vous voulez, grandissaient jour après jour. Mais je tentais de me rassurer : je n’avais rien de tangible. Et puis, comme une tornade après le calme plat, c’est arrivé. Fin de contrat, c’est fini, bye!
Il y a des raisons qui s’entendent. Il y en a d’autres, moins crédibles, qui sont plus dures à avaler.
Alors j’ai suivi le premier conseil de ma mère : digérer.
Une phase qui m’a paru un siècle, pendant laquelle j’ai entre autres ingéré trop d’alcool, vomi mes émotions à qui voulait les entendre et encrassé mes poumons de nicotine plus que de raison. Adieu, bonnes résolutions! Mon corps, ce temple sacré de zénitude, en a pris pour son grade. Moi qui faisais évoluer ma routine de vie vers le «Bien manger, bien bouger, soyons santé et équilibré», un petit vent de panique et tout foutait le camp.
Mes amis les hamsters faisaient des pirouettes dans mon cerveau et l’insomnie me guettait d’un pied ferme. On avait beau me rappeler de faire preuve d’indulgence, la culpabilité était de la partie et, surtout, il était hors de question que cette phase dure mille ans.
Et puis ma mère m’a dit : «Ne laisse pas cette situation te détruire. Tu as toujours rebondi, tu rebondiras encore une fois.»
Mes amis, eux, étaient unanimes : «L’univers a de meilleurs plans pour toi. Rien n’arrive pour rien. C’est la situation parfaite pour entamer de nouveaux projets!» Le genre de mantras auxquels je crois très fort et qui me permettent d’avancer. J’ai pensé aussi aux épreuves que j’ai vécu ces dernières années. À leurs côtés, celle-ci paraissait de la gnognotte.
J’ai pensé aux personnes qui vivent des situations vraiment plus difficiles, comme Élisabeth cette jeune femme pétillante qui avait remonté la pente en si peu de temps après un évènement bien plus difficile que celui que je traversais.
Bref, j’ai essayé de relativiser, ce verbe que j’ai parfois du mal à conjuguer.
Puis, j’ai ouvert ma boîte à outils.
Ma trousse d’urgence «SOS un cataclysme arrive». Celle qui nourrit mon quotidien depuis des années pour atteindre ce fameux équilibre, mais aussi en prévision des moments de doute. Méditation, yoga, vélo, activités préférées… Ce fut lent et j’ai dû me forcer. Et puis, à force de parler, parler, parler et cogiter, mon plan B a commencé à se dessiner. Les contours tout d’abord très flous se sont progressivement précisés. Je me suis informée, j’ai sondé mon entourage, j’ai mijoté et j’ai fait un voeu.
Et je me suis réveillée le sourire aux lèvres en me souvenant que «Rien n’arrive pour rien. C’est le Destin. What is meant to be is meant to be. Et peut-être que ce moment est le tournant d’une nouvelle vie.»
J’ai repensé à ce qu’une amie, croisée récemment sur le coin d’une rue, m’a dit : «La vie, c’est une succession de projets.»
Alors me voici, en avant pour embrasser ce changement.
