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Fin de course

Ça m’a pris bien du temps à trouver l’angle pour cet édito de décembre.

Malgré la fin d’année qui arrive, mon cerveau roule à plein régime. 

Il y a plusieurs sujets qui m’habitent ces temps-ci. Je suis en mode analyse : du contexte, des différentes réalités vécues par nous-mêmes – mères, entrepreneures, citoyennes – mais aussi par les membres de notre communauté, par nos clients et par leurs équipes. 

J’écoute leurs préoccupations, leurs mots. J’analyse les discours que je lis sur LinkedIn, les grands titres des médias et les témoignages de mes amis proches. 

J’observe les élans de courage et de détermination de mes amis qui travaillent en santé ou en éducation, de mes amis politisés, de mes amis sensibles au « nous ».

Quand je vais dans des partys, je regarde autour de moi. Jeunes professionnels somme toute satisfaits mais souvent écartelés dans des réalités qui vont de un peu à beaucoup déséquilibrées. Des réalités complexes qui rendent le rétablissement de l’équilibre plus difficile. 

Tout le monde a du fun, mais je suis aussi au fait des crises existentielles, de santé mentale, de couples, économiques ou de consommation bien dissimulées. 

Ni blanc, ni noir. Beaucoup de teintes de gris. 

C’est un peu comme ça aussi dans les organisations, tout va bien en surface, mais quand on creuse un peu, le tiers des employés est à bout. 39% seulement trouvent que leur emploi répond à leurs besoins, alors que 72% des gestionnaires croient que leurs employés sont heureux. 

La loi du silence. Le statu quo.

En manque de ressources en santé mentale, incapables de nous ouvrir l’un à l’autre, c’est l’isolement, la détresse. Ne sachant pas trop quoi faire outre laisser le temps faire son œuvre et les réponses se dessiner d’elles-mêmes.

N’est-ce pas ce que je fais moi aussi?
Ce que nous faisons tous et toutes, particulièrement en décembre?

Pas le temps de se casser la tête.
On fonce tête baissée jusqu’à la ligne d’arrivée.
On traditionne : partys de Noël, emplettes, recettes, tenues, cadeaux.
Ça nous fait du bien.

À travers tout ça, on fait ce qu’on a à faire.

On rigole avec les collègues.
On parle de tout et de rien.
On livre ce qu’on a à livrer.
Ce n’est pas là qu’il faut lâcher.

Janvier est un nouveau départ pense-t-on.
Le sentiment d’espoir sera comme renouvelé automatiquement.

Dans l’intermède : une pause, des vacances et fort probablement : un bilan.
On visualise l’année qui vient, ce qu’on veut, ce qu’on ne veut plus.
C’est sain.

Imaginez si on faisait ça aussi, au travail.
Pas en comité de direction, là, mais en équipe.

Imaginez si les équipes voyaient leurs besoins reconnus.
Qu’elles se sentaient soutenues.
Qu’elles avaient de l’autonomie dans la mise en place de solutions.

Qu’elles pouvaient gérer leur charge de travail.
Récupérer de leur charge émotionnelle.

Si elles pouvaient compter sur un milieu qui ne se contredit pas d’une part en parlant d’agilité, d’inclusivité et d’innovation dans un monde VICA et de l’autre, en parlant de performance et d’excellence.

Vous savez que chez De Saison, notre spécialité, ce sont les temps blancs.

Être plus stratégiques, penser en dehors de la boîte, déceler les failles et les opportunités : ça ne se peut pas se faire à la course. Ça ne peut se faire qu’en ralentissant un peu.

On profite de ces temps blancs pour avoir des discussions importantes.
Avec nous-mêmes et entre nous.

Dans ces temps blancs là, on parle d’en quoi la course nous épuise.
Mais aussi, de ses effets bien plus profonds que l’épuisement individuel : 

La course nous empêche de penser.
Elle nous empêche de réagir aux absurdités de notre monde.
Elle nous empêche d’écouter.
Elle nous empêche de parler de ce qui nous pèse.
Elle nous empêche de vraiment collaborer.
Elle nous empêche de créer des relations plus sincères.
Elle nous empêche d’innover.
Elle nous empêche de trouver des solutions durables.

Surtout, dans ces temps blancs là, on expérimente quelque chose qui fait du bien : le nous, le soutien, la liberté créative : imaginer quelque chose de différent et les comportements qu’il nous faut pratiquer, ensemble, pour y arriver.

C’est si simple.
Et en même temps, c’est si loin de ce chemin linéaire du bon élève,du bon employé ou même du bon gestionnaire qu’on nous a appris. Qu’on continue de renforcer chaque jour dans la culture du travail.

S’arrêter, ensemble. S’écouter.
Mettre les besoins en commun. Faire preuve d’empathie.
Réfléchir et mettre à profit tout ce qu’on est, comme personne(s).
Bâtir sur cette incroyable diversité.
Pratiquer ces nouveaux comportements, choisis ensemble, de saison en saison.

On a lancé une nouvelle programmation grand public pour 2024. Pour que les personnes qui ont envie de vivre l’expérience avec nous puissent le vivre.

Nous sommes convaincues que c’est ça la recette – du moins en partie.
Pour plus de satisfaction au travail.
Pour la prévention des risques psychosociaux au travail et la mise en place d’une culture plus saine.
Pour s’adapter aux changements rapides et nombreux qui nous assaillent.
Pour garder la motivation élevée et saine, elle aussi.
Pour insuffler du sens au travail, de l’appartenance.

Les humains sont plus que des exécutants. En cette fin d’année chancelante, souvenons-nous d’utiliser notre leadership personnel et notre esprit stratégique pour naviguer les vagues et garder notre confiance en notre capacité d’adaptation – de même que notre optimisme, bien vivant.

On se voit en 2024!

 

Julie

 

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