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La capsule de la conseillère d’orientation

Je suis éducatrice spécialisée et conseillère d’orientation (c.o.). Au cours des prochains mois, j’écrirai ici sur le vaste thème du travail et de la relation que l’on entretient avec cette sphère de la vie. Quand je dis aux gens que je suis conseillère d’orientation, ils font souvent une drôle de face (et font parfois de drôles de commentaires). On a tous un souvenir plus ou moins heureux de notre expérience avec le conseiller d’orientation au secondaire ou de notre cours d’éducation au choix de carrière (Je pourrais faire un billet complet pour défendre les c.o. qui travaillent au secondaire, mais ce sera pour une autre fois…). 

Peut-être hésitez-vous encore à l’idée d’en consulter un à cause de cela? Je souhaite démystifier avec vous cette profession. Car non, le test intitulé « 5 questions qui te diront le métier de tes rêves » trouvé sur Facebook n’est pas un test valide. Et non, il n’existe pas LE test qui à lui seul dira LA profession dans laquelle on va être heureux jusqu’à notre retraite. (Si l’espérance de vie n’est pas dépassée par l’âge de la retraite quand on sera rendus là.)

Dans le fond, c’est quoi, un c. o. ?

Les conseillers d’orientation sont des professionnels de la relation d’aide à part entière, spécialisés dans les enjeux relatifs au cheminement scolaire et professionnel.

Oui, on peut aller rencontrer un c.o. qu’on soit adolescent ou retraité, aux études, en emploi, au chômage, en congé de maladie ou de maternité. On a le droit d’aller les rencontrer à plusieurs moments de notre vie sans conclure que la fois précédente n’a pas marché pour autant. Au courant de notre vie, on évolue et notre environnement se transforme. Il est sain de consulter un professionnel afin de faire un bilan de temps en temps pour vérifier si l’on est encore là où on a envie d’être ou pour mieux gérer un changement qui nous apparaît nécessaire ou qui nous est imposé.

C’est un peu comme la coiffeuse : peut-être qu’on va en voir une parce que la précédente n’a pas fait une job qui faisait notre affaire, mais la plupart du temps on y va parce que nos cheveux poussent, qu’on a envie de changement ou parce que les modes changent.

Non, les conseillers d’orientation n’ont pas tous la même approche, les mêmes outils de travail, et les mêmes spécialités. Ce ne sont d’ailleurs pas ces facteurs qui font en sorte qu’un c.o. est compétent ou non, mais ceux-ci peuvent expliquer, en tout ou en partie, pourquoi un c.o. nous conviendra mieux qu’un autre.

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, mais elle peut vous donner une idée de la variété des enjeux avec lesquels un conseiller d’orientation peut vous accompagner.

1. À chaque party de famille, depuis 5 ans, quand on te demande ce que tu fais de bon, tu réponds que tu es en transition, puis tu rediriges habilement la conversation en disant à quel point ton neveu a grandi.

2. On roule des yeux quand tu mentionnes que tu penses avoir enfin (encore!) trouvé ce que tu voulais faire dans la vie.

3. Tu veux intégrer le marché du travail, mais tu réalises que tu as dû rater le cours où on t’expliquait les avenues professionnelles possibles à la suite de la formation que tu as suivie.

4. Après tes études, tu as voyagé pendant 3 ans, t’es occupé de ton grand-père malade pendant 2 ans et tu as fait le choix de rester à la maison jusqu’à ce que ton plus jeune entre au primaire. Tu aimerais retourner travailler dans le domaine dans lequel tu as étudié, mais tu ne sais pas trop par quoi commencer pour y parvenir. Ton ordinateur ne lit plus les disquettes sur lesquelles se trouvent les exercices que tu aurais eu envie de refaire pour te rafraîchir la mémoire.

5. Tu es en emploi et tu es devenu pro dans l’art de regarder l’heure et de savoir précisément combien des 480 minutes passées au travail il te reste avant de pouvoir te réjouir de te retrouver dans le trafic.

6. Les bonbons que tu gardais dans ton bureau ont été remplacés par des Tums.

7. Tu as perdu ton dernier emploi, tu paniques, tu as envoyé ton CV partout, mais en entrevue quand on te parle de ton dernier emploi, tu as des sueurs froides et tu hésites entre fondre en larmes ou crier par la tête de l’employeur que ce n’est pas de ses affaires.  

8. On t’a confié un nouveau mandat et depuis, tu as perdu 20 livres, tu ne dors plus, tu pleures en écoutant les publicités de détergent… Va d’abord voir ton médecin et ensuite, le conseiller d’orientation.

9. Tu as juste un petit doute… Tu es bien, tu aimes tes tâches, ton équipe, ton boss, tes conditions de travail, mais l’idée que tu pourrais peut-être être heureux ailleurs te passe par l’esprit de plus en plus souvent.

Et on trouve ça où, un c. o. ?

Plusieurs services sans frais ou à moindre coût permettent d’avoir un service de qualité. Ils sont généralement réservés à des clientèles spécifiques. Il ne faut donc pas hésiter à appeler directement les ressources suggérées pour vérifier si on y a accès et pour poser ses questions et, ainsi, vérifier si la ressource est appropriée pour nous.

Vous pouvez également composer le 211 ou aller sur leur site web pour trouver une ressource qui saura répondre à votre besoin.

Enfin, pour trouver un conseiller d’orientation en pratique privée, l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation offre également un outil pour découvrir ceux qui pratiquent dans votre région, en y précisant les clientèles auxquelles ils s’adressent ainsi que leurs champs d’expertise.

Voilà! Et vous, quel rôle prend le travail dans votre vie?

Est-ce un moteur qui vous permet d’avancer ou un boulet au pied ?