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La notion élastique du succès

Il nous arrive tous des moments où nous ne nous trouvons « pas assez », « trop si » et vraiment pas « ça ». Et comme on en parle souvent ici, sur le blogue, c’est important de prendre le temps de réaliser tout ce qu’on fait au quotidien, parce que toutes ces choses comptent pour beaucoup, autant que les gens qui nous entourent.

Dans ma dernière phase de réflexion poussée, peu avant mon anniversaire en janvier dernier, je n’étais pas fière de moi. Je souhaitais tellement, à 27 ans, avoir accompli de grandes choses. Et évidemment, en communiquant mes appréhensions à mon entourage, je savais ce qu’ils me diraient et nommeraient la liste des choses que j’avais accomplies et qui étaient considérées comme grandes pour plusieurs. Et je savais aussi qu’ils avaient raison. Mais restait quand même un sentiment de vieillir un peu plus, sans avoir tout fait, tout vu. Puis, comme à chaque fois qu’une phase comme celle-ci arrive, elle disparut en me laissant l’impression que mes sentiments étaient exagérés.

Or, j’ai réfléchi ensuite à la notion élastique du succès. Existe-t-il une échelle des grandes réalisations ? Une sorte de classification des gens par paliers atteints ? Un genre de « Rendus à 100 accomplissements, gagnez une reconnaissance de vos pairs! » ? Eh bien non, rien de tout cela n’existe. Alors pourquoi chercher toujours à atteindre plus, plus jeune, plus vite ? Sur quoi se basent les gens dits À succès? Sur des comparaisons, évidemment.

Assise dans mon salon, je comptais les succès que j’avais. Pas la chance, le succès. C’est un succès en soi d’avoir un amoureux qui m’aime, un superbe appartement bien décoré au centre-ville, un emploi que j’aime et que j’ai choisi. C’est un succès d’arriver à apprendre de nouvelles choses chaque jour, ou encore de pouvoir compléter 75 km de vélo de route, non ? D’avoir réussi, à 27 ans, à accomplir plusieurs rêves qui m’étaient chers, n’est-ce pas la vraie définition du succès personnel ?

Je déteste l’adage qui dit « quand on se compare, on se console », parce qu’il n’est pas du tout vrai. En général, les gens vont avoir tendance à se comparer à meilleur qu’eux, à des gens qui font un succès dans tout ce qu’ils touchent. Ainsi, ce que je finis par comprendre, tranquillement, c’est que chaque succès est grand. Mais que les gens qui sont millionnaires à 25 ans dans une startup dont ils sont propriétaires ne sont pas légion, ils sont les exceptions. Que si je me base sur les gens qui habitent fort malheureusement dans la rue, en bas de chez moi, je suis une fille à succès, je vous l’assure.

J’aimerai qu’on bâtisse, tous et chacun chez nous, notre échelle à succès. Des petits aux grands succès. Que d’avoir essayé d’atteindre un objectif, sans toutefois y parvenir, soit vu comme un accomplissement en soi. Que de considérer chacun des pas qui sont faits vers la bonne direction (pas toujours par en avant), soit vu comme quelque chose de grand, qui fait évoluer les humains que nous sommes. Qu’on comprenne que parfois, rester au statu quo, c’est un succès. Qu’on arrête de penser que les succès se mesurent en dollars ou grosseur de maisons. Qu’on sache que ce qui fait notre richesse et notre succès est dans les efforts qu’on déploie pour atteindre nos buts.