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La satisfaction de passer de la connaissance à l’action

En début d’année, en bonnes entrepreneures, nous nous sommes penchées sur un plan stratégique pour notre prochain chapitre. Depuis janvier, en trame de fond de nos 5 ans, je me questionne : « quels mots utiliser aujourd’hui pour mieux exprimer ce que nous tentons d’accomplir avec De Saison, mais surtout les raisons qui supportent cette mission tant personnelle que professionnelle et entrepreneuriale. » « Qu’est-ce qui nous distingue des autres « porteurs des mêmes messages »? Et les réponses commencent à émerger (ça prend parfois du temps).

 

L’élan de passer de la connaissance à l’action.

 

« Savoir c’est pouvoir », dit-on. À la lecture de ce dicton, je suis pas mal sûre que tous les membres de l’économie du savoir – dont je fais partie et vous aussi, probablement – hochent la tête. Nous sommes nombreux à avoir adhéré à cette théorie que savoir c’est pouvoir. La connaissance est d’ailleurs en demande, elle se vend cher au poids. On a toujours un peu l’impression qu’il nous manque « des connaissances » pour agir. Vraiment?

Sur Linked in, si vous y êtes, mais aussi sur Instagram et Tik Tok, c’est la démocratisation de l’apprentissage et en tant qu’éternelle apprenante, de bonne élève et de multipassionnée, je m’en abreuve tout comme je m’abreuve d’articles de fond, d’études scientifiques, d’études de cas, de webinaires et autres. L’information et la connaissance coulent à flot, c’est la surabondance. Nous nous goinfrons, nous digérons. Et nous recommençons.

L’infobésité est à mes yeux directement liée à l’enjeu de la surcharge mentale et de l’inaction.

Elle nous alourdit, un peu comme après une rage de sucre : à la suite d’une nouvelle conférence ou de la lecture d’un nouveau livre, nous sommes en extase. Puis le poids de cette connaissance s’ajoute à celle que nous avons déjà et voilà que nous sommes un peu plus écrasés, paralysés, par ces connaissances complexes, nuancées, parfois contradictoires et tout le travail à faire pour mobiliser les autres derrière ces connaissances que nous avons, mais qu’eux n’ont peut-être pas. Et ont-ils seulement envie de la posséder, cette connaissance?

Donc, d’une part, on a l’impression de ne pas tout savoir.
Et de l’autre, on se sent bien seul avec ses connaissances.
Est-ce que cela signifie que les connaissants souffrent?
Peut-être que si, parfois.
Savoir, c’est ne pas pouvoir ignorer.
Et savoir sans pouvoir avancer, savoir et se sentir contraint dans notre possible action, ce peut être carrément étouffant.

Dans notre « mission développement des personnes », c’est là que nos outils entrent en jeu.
Pour qu’individuellement, on puisse commencer à intégrer la connaissance.

Mais pour briser la solitude, il faut pouvoir échanger.
Et le pire, c’est quand le cynisme est bien installé autour de nous.
Quand nous n’avons pas cette permission « culturelle » d’agir.
C’est là qu’entre en jeu l’importance de la communauté.
C’est la mission « développement des organisations », parce que l’organisation, c’est la somme des gens impliqués.

Car bien qu’il y aura toujours ceux qui roulent les yeux devant les connaissances, jugées trop théoriques. Et ceux qui voient ces nouvelles connaissances comme une menace à leurs façons de faire habituelles ou préférées. Comme un affront à leur expérience, même. À ce qu’ils considèrent comme des vérités absolues, maintes fois démontrées.

Bien qu’il y aura toujours des gens pour vous dire : ah mais ce mot, ça ne veut rien dire au fond, c’est tellement galvaudé.

Il suffit d’un petit groupe de personnes qui y croient pour mettre en marche l’antidote à ce cynisme, lequel se trouve dans quelque chose de très simple et intuitif : l’expérimentation.

 

Le pouvoir d’allégement d’une culture d’innovation et d’expérimentation

 

Court anecdote : assise au café l’autre jour, j’écoutais d’une oreille une entrevue d’évaluation annuelle qui se passait à la table d’à côté. Je vous passe tous les moments où j’ai grincé des dents pour aller directement à cette phrase prononcée par « l’évaluée » : « c’est que parfois, je trouve ça ennuyant de toujours faire les mêmes tâches. Moi ce que j’aime, c’est apprendre. Si je n’apprends pas une journée, c’est une journée perdue. » Wow. Non seulement j’avais envie de me tourner pour lui dire que « moi aussi », mais j’avoue que ma maturité de quarantenaire me donnait aussi envie de lui dire : « apprendre tous les jours n’est peut-être pas aussi important que de pratiquer tous les jours tes connaissances et de leur faire passer le test de la réalité. Passer de l’accumulation à la maîtrise des connaissances.»

Autre tranche de vie : autant j’aime l’apprentissage, autant il m’est arrivé à maintes reprises dans mon parcours de ressentir un « trop plein » de connaissances. Après mon baccalauréat, la maîtrise était inconcevable : j’avais trop la tête pleine. Je me devais d’abord aller tester mes connaissances dans l’action. Aller voir quels impacts ces connaissances pourraient générer. Les rendre utiles, quoi!

Juste avant de lancer De Saison, il y a 5 ans, j’avais aussi ce sentiment de ne pas « utiliser » suffisamment l’ensemble de mes connaissances dans mon quotidien. De ne pas pouvoir les tester, me les approprier sous l’angle de la pratique.

En parler ne suffisait plus, ni même faire des plans stratégiques pour mes clients, plans basés bien sûr sur mes connaissances bien ancrées ou encore toutes fraîches Je voulais que les choses se passent.

 

 

Expérimenter > performer ses connaissances

 

Trop souvent, quand on pense à agir avec ses connaissances nouvellement acquises, on pense qu’il faut les performer. Avoir une bonne note. Avoir tout compris le comment, les étapes, la recette.

Mais pour intégrer ses apprentissages et leur faire subir le test de la réalité, pourquoi ne pas plutôt y aller en mode essai et erreur, en mode pratique d’une nouvelle discipline : je vais me tromper au début, on va se tromper au début, mais on va continuer à pratiquer et on va s’améliorer.

Personnellement, pratiquer mes connaissances me permet d’arrêter d’y penser. De les sortir de mon intellect pour les faire entrer dans mon corps, les incarner. Mes connaissances ne dorment plus dans les pages de mon cerveau, elles sont actives, vivantes, elles ont de l’impact.

Et ça, c’est encore plus grisant que le sentiment qui vient avec l’apprentissage, l’ouverture de notre esprit vers de nouvelles notions ou une nouvelle compréhension du monde.

C’est le sentiment d’avancer et de faire avancer les choses.

Et quand ce mouvement est porté par un groupe, une équipe.

C’est le sentiment le plus puissant du monde.

 

Bâtir une entreprise autour du « pouvoir » faire avancer les choses.

 

Arrive De Saison et notre ambition d’accélérer la mise en action de stratégies (rien de plus choquant qu’une stratégie qui reste sur une tablette, on s’entend!). Notre plan tactique est clair : on passera par la communication, certes, mais surtout par la mobilisation autour des possibilités : du progrès bienveillant, de l’évolution de la culture et de nouveaux modèles et de nouveaux comportements qui donnent soudainement du sens au travail. À la vie. Aux efforts. Et mieux encore, de l’espoir  : Être mieux. Créer mieux. Vivre mieux. Léguer mieux. Durer mieux.

Étape 1 : Pour y arriver, nous développons des contenus sur les liens entre le travail et la santé, et des concepts, comme le Temps Blanc, puis des outils simples, les plus simples possible, mais utiles. Aussi utiles que possible.

Étape 2 : Nous misons sur l’élan d’enthousiasme qui vient avec l’excitation des nouvelles connaissances. L’élan tout naturel de les partager, mais aussi l’élan de faire quelque chose, avant que cet enthousiasme ne retombe et que les « j’ai pas le choix », les « il faut que » et les vieilles habitudes reprennent leur place.

Étape 3 : Enfin, notre ingrédient secret, c’est probablement de miser sur la force du groupe. La force des équipes et de leur véritable motivation. La force de la communauté.

Boom.

Passer de la connaissance à l’action rend les connaissances vivantes.
Cela crée du mouvement.
Ça libère notre esprit du trop plein qui stagne.
Ça fait circuler l’énergie.
Ça crée de l’engagement et de l’innovation dans nos organisations.
Ça rallume la flamme.
Ça nous rend vivants nous, comme humains.

Alors dites-moi, vous qui en mangez de nouvelles connaissances.
Vous qui jasez de tous ces concepts avec enthousiasme autour de la table.
Qu’est-ce qui vous retient d’ouvrir les valves et d’utiliser ces connaissances pour lancer un projet?

Peut-être serait-il temps de lâcher le frein et de faire un pas à la fois dans le chemin de l’expérimentation et de la pratique?
Que toute cette économie du savoir serve à propulser le progrès bienveillant dans nos vies, dans nos organisations et dans notre société. Un projet à la fois.

Imaginez tout ce qui pourrait fleurir ou se construire.

On lance un projet ensemble?

On se soutient dans nos pratiques respectives, on s’encourage, on se crinque à être acteurs de changements et à ne pas lâcher dans l’adversité?

C’est ce qu’on vous offre pour les années à venir.
Demandez-moi donc si je suis motivée?

 

PS: Ok vous voulez des exemples concrets de cette connaissance qui s’accumule et qui nous alourdit?

D’abord une statistique : il peut s’écouler 14 ans entre la publication de nouvelles connaissances scientifiques et le développement de solutions. C’est beaucoup trop long!

Ensuite, avez-vous déjà essayé de parler d’alimentation sans que ça devienne une guérilla de connaissances contradictoires qui nous fige complètement? Ça c’est bon, ça ça ne l’est pas, moi je ne mange pas de si, pas de ça, je mange ce super aliment. Savais-tu que. Ouf. Un exemple de trop de connaissances (et de désinformation scientifique) qui peut donner le tournis. Et paradoxalement, on connaît tous les grandes lignes – somme toute simples – d’une alimentation plus saine : plus de fruits et légumes, moins d’aliments transformés et pourtant pour plusieurs, savoir ne suffit pas pour passer à l’action.

Des exemples moins individuels : On sait ce qui cause l’épidémie d’épuisement dans nos organisations, mais on continue à se surcharger. On sait tous, aussi, que notre environnement naturel est en criant déséquilibre, mais nos gouvernements, nos organisations bougent comme à retardement. Pendant de nombreuses années, et encore aujourd’hui, savoir ne suffisait pas pour agir.

Cette dissonance cognitive est pour moi épuisante.
Je préfère de loin agir en cohérence avec mes connaissances (et mes priorités).
Imparfaitement certes, mais agir quand même.

S’impliquer, agir, même sur une petite facette d’un enjeux peut suffire à nous faire sentir moins impuissant, plus comme une partie de la solution. C’est le cas par exemple avec l’éco-anxiété. Prendre part au changement remet soudainement les choses en perspective, nous permet de nous entourer d’autres acteurs de changement et le temps long nous dérange moins quand on est dans l’action.

Mais je n’ai pas le temps ni la latitude d’agir, que vous me direz.
Alors je vous mets au défi d’en trouver et de l’accorder, sera ma réponse.
À votre échelle, à l’intérieur du cadre, un micro-pas à la fois.

Et suis prête à parier, que le plaisir va croître avec l’usage et que votre statut de connaisseur sera à tout jamais transformé en celui d’agent de changement.

Sur ce, je vous souhaite ceci en mai : à la fois de la légèreté… et de l’élan.
Dans cet ordre ou dans l’autre.

Bon printemps!

Julie