Portrait: Marie-Andrée, de saison en saison
Chaque mois, nous vous présentons des individus inspirants issus de différents types de milieux, des gens que l’on connaît de près ou de loin et qui tentent de construire une vie personnelle et professionnelle à leur image, autour des valeurs de bienveillance, de respect de soi, de sens et de saine performance.
Ce portrait met de l’avant Marie-Andrée Roy, une femme d’action avec qui nous avons eu la chance de collaborer.
En quelques questions en vrac, cette maman, entrepreneuse et voyageuse nous partage un peu de son histoire, de ses projets, de sa vie de famille, de ses rituels et de ses passions. Bonne lecture!
Parles-nous un peu de toi. Comment te décris-tu personnellement?
Maman de deux belles filles, conseillère stratégique et entrepreneuse, passionnée par tout ce qui touche l’humain et engagée à bâtir un monde meilleur. Je suis vraiment une idéaliste! Je suis vraiment une fille déterminée et curieuse, qui aime être dans l’action avec les pour et les contre que ça peut amener! Je ne suis pas très patiente… J’ai aussi un petit côté « rebelle » qui fait que j’aime défier les idées reçues.
Quel est ton parcours de vie?
J’ai étudié en enseignement au secondaire parce que je voulais vraiment changer le monde et que j’étais convaincue que c’était par l’éducation que je pourrais le faire. Depuis mon tout jeune âge, j’ai toujours été engagée pour faire bouger les choses : de la mise en place d’une maison des jeunes dans mon petit village, à l’organisation d’un voyage étudiant dans mon école secondaire en passant par la présidence du conseil. J’ai toujours aimé essayer de nouvelles choses, eu le goût de l’aventure.
J’ai quitté mon petit village natal à 17 ans pour aller étudier au CÉGEP en sciences humaines. Cette période ma vie a été vraiment riche, car j’ai découvert qui j’étais, ce que je voulais faire. À ce moment-là, un monde s’est ouvert à moi et j’ai compris que tout était possible si on était prêt à y mettre de l’effort, à tomber puis à se relever. Dans le cadre d’un cours d’histoire collégial, je suis partie en France réaliser un séjour international. J’ai alors eu la piqûre du voyage et j’ai découvert à quel point il était possible d’apprendre autrement, à l’extérieur de la classe. C’est ce qui a guidé ma vie professionnelle et personnelle, car j’ai par la suite multiplié les projets pour apprendre autrement.
As-tu des projets personnels ou professionnels qui t’inspirent? Que souhaites-tu accomplir à travers ceux-ci?
Mon premier projet est de bâtir ma compagnie, d’évoluer professionnellement et personnellement à travers ma mission et ma vision d’entreprise et gérer la croissance de celle-ci. C’est un peu cliché, mais je veux changer le monde à ma façon, un geste à la fois en m’engageant dans des projets qui font du sens pour moi et qui ont une portée positive auprès de mes clients et la communauté. J’adore travailler avec des gens différents, motivés, qui souhaitent faire les choses autrement. Mon but est de devenir une référence dans la francophonie pour accompagner les équipes dans la recherche de solutions innovantes et durables grâce aux approches collaboratives, dont le design thinking.
Mon deuxième projet est de vivre à l’étranger plusieurs mois avec ma famille pour m’imprégner d’une autre culture, apprendre et vivre dans une autre langue. Télétravailler ailleurs est une opportunité formidable d’apprendre des autres. Quand j’ai lancé mon entreprise, j’avais déjà cette idée en tête. La pandémie est venue accélérer cette pensée comme quoi il était possible de servir des clients au Québec et partout dans le monde, peu importe ma localisation. Ce changement permettra également de passer du temps avec ma famille dans un autre contexte avant que mes filles ne quittent la maison pour vivre leur vie à elles.
Photo avec mes filles lors d’un voyage en Espagne en 2016
Finalement, mon troisième projet consiste à adopter un mode de vie qui me rapproche de la nature et de l’écoresponsabilité. La page couverture du dernier Time Magazine titrait : Climate is everything. Je crois que plus que jamais, chaque geste compte. À chaque fois que nous construisons, que nous planifions, que nous éduquons, il faut se demander si ce que nous faisons est bon à la fois pour nos clients sans être dommageable pour la planète.
Je ne suis pas une « puriste » du développement durable. Je suis convaincue que nous pouvons tous, chacun à notre manière, faire une différence par des gestes simples posés au quotidien. Pour ma part, j’essaie de marcher plutôt que de prendre la voiture, je mange le plus souvent possible local, j’intègre des menus végétariens, je me questionne sur la durabilité et la provenance des produits avant de les acheter, etc.
J’essaie d’ajouter de nouveaux gestes au quotidien et d’enseigner cette philosophie à mes enfants et à mes clients. Est-ce que je suis parfaite? Loin de là! Est-ce que je pose tous les gestes nécessaires pour permettre une diminution des GES? Non. Toutefois, j’essaie de faire ma part et de me lancer des défis quotidiennement dans le but de faire mieux.
Ville ou campagne?
Je ne saurais dire… C’est drôle parce que j’ai vécu près d’une vingtaine d’années à la campagne et une vingtaine d’années à la ville. En vieillissant, je réalise que la campagne me manque beaucoup. D’ailleurs, quand je voyage, je recherche toujours les milieux plus campagnards même si, dans la vingtaine, j’étais vraiment contente de quitter pour la ville afin d’aller étudier et vivre pleinement ma liberté. Bref, dans la vie, on évolue et nos besoins changent selon ce que nous vivons.
Matinale ou oiseau de nuit?
Assurément oiseau de nuit malgré de nombreuses tentatives pour devenir matinale…. Je n’y arrive juste pas!
Sprint ou marathon?
Sprint, j’avoue que j’aime ça quand ça va vite!
Ta saison préférée?
L’été parce que tout est plus simple : les déplacements, la tenue vestimentaire, les activités, mais aussi pour les couleurs : le vert, les fleurs, le soleil, la lumière, les bons légumes du marché…
Lors d’un séjour professionnel en France, dans les premiers mois du lancement de mon entreprise (février 2020)
Quel est ton plus grand défi, ou un défi récurrent?
Accepter mes limites, accepter que je ne puisse pas tout faire. Je suis un peu hyperactive. J’ai beaucoup d’idées, j’aime être dans l’action, mais il faut aussi savoir s’arrêter, se poser. J’ai longtemps pensé que dormir était une perte de temps. Maintenant, je sais que c’est absolument nécessaire et bénéfique pour mon bien-être.
Quelque chose de difficile que tu as eu à traverser dernièrement?
Le dernier confinement! Je me sens (comme tout le monde) essoufflée par les défis de la dernière année. J’avais de nombreuses heures d’accompagnement avec des clients prévues à l’agenda quand le gouvernement a annoncé le confinement et la fermeture des écoles à Québec. La présence des enfants 24h/24, la gestion des projets et des défis de chacun, la volonté de mener à bon port mes mandats tout en étant présente pour mon père qui vivait ces moments difficielement ont grandement alourdi ma charge mentale et entraîné de la fatigue.
Mon rôle d’accompagnatrice au sein d’équipes de travail qui vivent aussi des défis sur tous les plans et qui sont également fatiguées par la dernière année m’amène à me rappeler régulièrement que je ne suis pas là pour sauver le monde. Je dois accepter qu’il n’est pas possible de rouler à pleine vitesse sans faire le plein d’essence (ou plutôt devrais-je dire, de recharger la batterie!). À un moment, il faut prendre une pause.
Qu’est-ce qui t’aide à rebondir quand ça va mal ou à persévérer dans tes projets?
Mon monde! D’abord mon conjoint, Mathieu, et ma mère, qui sont des précieux conseillers et confidents. J’ai aussi la chance d’être très bien entourée par des amis proches et un réseau fort. Comme me l’a déjà souligné une ancienne collègue (elle se reconnaîtra!), je suis une bibitte sociale. J’ai besoin d’être en relation avec les autres. J’aime travailler avec et pour les autres. Quand c’est difficile, je me raccroche à l’humain, à ceux et celles que j’aime. Et je me dis que je suis vraiment privilégiée d’être si bien entourée.
Quelle est la base de ta satisfaction travail-famille-vie personnelle?
Manger un bon repas en famille tous les soirs. Je n’ai jamais sacrifié l’heure du repas pour le travail. J’adore cuisiner, c’est une façon pour moi de décrocher, de revenir à l’essentiel. Je prends presque toujours le temps de préparer le repas et de le partager avec ma famille. C’est un moment de discussion, d’échanges sur notre journée, d’arrêt. Je préfère nettement me coucher plus tard pour terminer un dossier ou un mandat que de sacrifier ce moment précieux.
Comment concilies-tu entrepreneuriat et vie de famille?
Ce n’est vraiment pas toujours évident! L’entreprise prend beaucoup de place dans ma vie! Je suis très passionnée et engagée dans ce que je fais. Toutefois, j’ai aussi besoin de passer du temps avec les miens. J’essaie d’être disponible à des moments clés de la journée pour les enfants. Comme je le mentionnais plus haut, le repas du soir est sacré. Il reste que même si je suis très disciplinée et organisée, les aléas de la vie nous rattrapent et il faut savoir être flexible, accepter qu’il y a des imprévus.
Depuis plus de quinze ans, je suis aidante naturelle auprès de mon père qui a plusieurs séquelles liées à un AVC. L’agenda est parfois complètement bousculé quand mon papa ne va pas bien ou qu’une de mes filles a besoin de moi. J’ai donc appris à dealer avec ça et à m’ajuster. Parfois, ça veut dire de repousser une échéance en expliquant la situation tantôt au client parce que je dois être près de ma famille, tantôt aux membres de ma famille parce que j’ai un gros projet sur lequel je dois plancher. Je vis de mieux en mieux avec l’idée que la vie est en perpétuel mouvement et qu’il faut s’adapter.
Comment recharges-tu tes batteries?
Dans la forêt ou en voyage. J’aime partir à l’aventure. Je suis née à la campagne et en vieillissant, je réalise à quel point j’ai besoin de revenir aux sources. Ma tante a repris la terre forestière de mon grand-père où je passais beaucoup de temps enfant. J’aime m’y retrouver pour faire le plein d’énergie. J’adore aussi voyager, découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux pays, me retrouver devant l’inconnu. Ça me permet de décrocher complètement, d’être moi-même pleinement, car il n’y pas d’attentes, pas de contraintes. Disons que c’est toutefois plus difficile de prendre le large avec la pandémie actuelle. Ça me manque terriblement! Mais je ne suis pas la seule. Je me dis que le prochain séjour sera encore plus bénéfique et ressourçant! Au quotidien, je m’assure de sortir marcher tous les jours pour prendre l’air et bouger.
Avec mes filles lors d’un séjour à la malbaie
L’habitude que tu es heureuse de cultiver?
Cuisiner!
Temps blanc : adepte ou néophyte?
Je dirais néophyte… Mais je commence à apprivoiser l’idée.
Quelle est ta façon préférée ou fail-proof de t’accorder du temps blanc?
Partir et être complètement déconnectée… En chalet, à l’étranger… C’est comme si quand je ne suis pas chez moi, je me permets de me retrouver avec moi-même, de faire une pause, une vraie, pour me réénergiser.
Inspirations ou références culturelles du moment?
Ces temps-ci, j’aime beaucoup les séries La belle vie et C’est plus qu’un jardin qui nous amènent à découvrir des façons de faire et des modes de vie alternatifs. C’est très inspirant!
Je lis également beaucoup sur la pensée design et sur comment nous pouvons concevoir nos projets, nos produits et nos services différemment. J’aime aussi les romans historiques qui me permettent de décrocher et de voyager à travers le temps. Sur ma table de chevet présentement, il y a :
Creative Confidence – Tom et David Kelley
Dites à l’avenir que nous arrivons – Mathieu Baudin
Le sablier : otage au Sahara pendant 450 jours – Edith Blais