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Réorientation : D’avocate à rédactrice, le portrait de Caroline

Aujourd’hui maman de deux garçons de 3 ans et 6 mois, Caroline est étudiante et rédactrice à son compte. Il y a six ans, cette Française d’origine travaillait pourtant dans le milieu du droit. Un changement de vie professionnelle qui a épousé un virage personnel. Naturellement, parce qu’elle a simplement écouté ce qu’elle ressentait.

Il y a quelques années, on aurait pu croire que le chemin de Caroline, alors installée en France, était tout tracé. Après de longues études en droit, elle enchaîne les stages et exerce en tant qu’avocate pendant deux ans. Elle a de bons patrons, une belle ambiance de travail et un métier stimulant. Mais elle sait aussi qu’un jour elle sera maman et lorsqu’elle se projette, elle réalise qu’elle n’est «pas assez passionnée» pour concilier ce rythme professionnel avec celui d’une vie de famille.

Ce constat coïncide avec la rencontre de celui qui deviendra plus tard le père de ses enfants. Lui est musicien avec un rythme de vie semblable à celui d’un travailleur autonome et… il réside de l’autre côté de l’Atlantique! 

«La combinaison des deux réalités m’a fait réaliser que je ne pouvais pas me projeter dans l’avenir, avec cette volonté de m’investir dans une famille, tout en restant dans cette profession avec l’exigence et l’investissement que cela demande. Même si certaines femmes réussissent très bien cet équilibre, je réalisais que ce n’était pas pour moi», se souvient Caroline.

Nouveau départ

La décision s’impose en 2010, lorsque se pose pour les tourtereaux la question de faire toit commun. La trentenaire quitte alors l’Hexagone pour suivre son amoureux au Québec. Un changement de pays qui lui permet de «se mettre en retrait» dans sa vie professionnelle. Bien qu’elle obtienne un poste dans le domaine juridique, Caroline réalise qu’elle préfère mettre ses compétences au service d’un organisme communautaire. Un changement qui colle à ses valeurs profondes. «Je me suis écoutée, ce que j’aimais dans mon ancien emploi c’était l’aspect relationnel et rédactionnel. Je voulais aussi utiliser mes compétences pour défendre les intérêts d’un organisme et avoir un rôle de conseil», affirme-t-elle.

Bien entourée

Dans ce cheminement peu ordinaire, elle reconnaît avoir été bien entourée et épaulée. Son arrivée dans le milieu communautaire a soulevé quelques interrogations, notamment concernant son choix de changer de statut social. Mais on lui fait confiance et elle garde en tête que ses compétences sont transférables.

Rapidement, le «calendrier de l’immigration» la rattrape et entraîne un nouveau questionnement. Entre autres pour des questions de visa, la brunette choisit en 2012 de retourner aux études en suivant un certificat en rédaction. Un choix qui rejoint ses premières amours d’adolescente : l’art et la littérature. Elle enchaîne avec une maîtrise et, une fois sa résidence permanente en poche, complète son activité estudiantine avec des contrats de rédaction et d’assistanat de recherche. Dans le même temps, elle deviendra maman. Florent naît fin 2013. Il deviendra le grand frère d’Albin en 2016.

Bien établie à Montréal, Caroline poursuit aujourd’hui la maîtrise tout en offrant ses services de rédactrice. Elle ne regrette aucun de ses choix, même si elle a conscience que son parcours «n’est pas orthodoxe.» 

«Je n’aurais pas pensé faire les choses comme ça. Des fois, j’ai quelques moments de panique, car je n’ai pas de plan de carrière. Mon parcours peut paraître broche à foin, mais je me sens bien là-dedans. Je suis plutôt intuitive, je saisis les opportunités conciliées avec ce qui me plaît. Il faut savoir voir les choses qui nous arrivent », sourit la jeune maman.

Laisser les portes ouvertes

«Le piège auquel on peut se heurter, c’est de ne pas connaître d’échec dans notre domaine, donc on continue, même si cela ne nous plaît pas. Lorsque j’étudiais en droit, je trouvais cela passionnant, mais je ne me posais pas de question. Lorsque j’ai commencé à travailler, je me suis demandé comment je voulais vivre au quotidien pour atteindre une vie plus équilibrée. Au final, c’est important de s’écouter au risque de devenir très malheureux.»

Quant au futur? Elle laisse la place à de nouvelles opportunités. «Le droit est un milieu que je ne voulais pas réintégrer en étant maman de jeunes enfants, mais rien n’est définitif. Je pourrai aussi retourner dans le milieu communautaire ou me tourner vers l’enseignement. C’est ouvert, je vais continuer de suivre mon intuition.», conclut-elle.