Pour un printemps florissant
Ça me fait toujours sourciller quand on parle de retour à la normale. Je ne sais plus ce qui est normal finalement. Ce que sera le quotidien de l’autre côté de cette pandémie.
Tout change de toute façon.
Les enfants grandissent.
De Saison aussi.
La dynamique évolue continuellement, dans notre société et plus particulièrement cette année, dans le monde du travail.
Après tout, ça a toujours été ainsi, non?
Étrangement, je suis moins préoccupée par demain que je suis préoccupée par ma capacité à m’épanouir maintenant.
À fleurir maintenant.
Malgré toutes les contraintes et toutes les certitudes.
Après tout, la vie n’est-elle pas une succession de maintenants?
Au Cercle De Saison d’avril, on a parlé de projection vers l’avenir. On a parlé de projection vers l’avenir comme si c’était un devoir à faire.
Certes, se projeter vers l’avenir c’est utile et nécessaire.
Pour mieux identifier ce qui nous attire, pour prévoir les bonnes ressources, pour se préparer de façon responsable à nos obligations. Se projeter vers l’avenir est pour moi une sorte de sweet escape, aussi.
Mais ça m’apparaît également comme un piège de la société de performance. Un piège qui nous dit que nous ne sommes pas encore arrivés à destination.
Ce peut donc être une grande source d’anxiété et de pression inconsciente.
L’adrénaline toujours un peu activée : ce sera mieux demain.
Et si ce à quoi on rêve, c’est pas d’un retour à la normale, mais d’un retour à la satisfaction? Un retour à la cohérence entre la réalité et nos besoins? Un retour à la présence, sans anxiété envers l’avenir, l’avenir incertain, l’avenir assurément différent sur quelques points.
Les possibilités et l’avenir m’excitent, c’est sûr, mais je sais qu’entre l’insatisfaction d’aujourd’hui et les promesses d’un avenir meilleur, il y a une série d’opportunités peut-être différentes, mais non moins réelles, maintenant.
Et j’ai entendu la même chose de la part des participantes au Cercle De Saison.
Et bien qu’on attende avec langueur le retour de notre vie active et de notre vie sociale, peut-être pouvons-nous prendre le temps d’accueillir et de vivre cette langueur… tout en regardant pousser les fleurs de mai.
C’est à dire en restant bien conscients et conscientes de tout le beau qui pousse autour de nous et qu’on ne remarque pas, trop occupée à vouloir cueillir ce que nous n’avons pas ou pas encore.
- En ralentissant pour faire la liste de ce qu’on a fait de beau de notre quotidien. En mots ou en photos.
- Ou celle de ce qu’on a fait aujourd’hui plutôt qu’à ce qu’il reste à faire demain.
- En faisant la liste de ce qui nous appelle et nous attire aujourd’hui. En l’incarnant d’ors et déjà. Sans attendre.
Vous rêvez de sens au travail?
D’appartenance,
De repos,
De nature,
De créativité,
De connexion,
De priorités claires,
De flexibilité.
Ne boude pas la joie de les cueillir, sous prétexte d’être trop occupés à attendre que la tempête passe, ou à courir vers demain.
Fais de l’espace et du temps.
Pour un ici, maintenant florissant.
Julie