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Prévention des risques psychosociaux au travail : quand la santé durable des travailleurs et des entreprises passe par un changement de culture

Quand on parle de sécurité au travail au Québec, la plupart des gens pensent à la même chose: les campagnes de sensibilisation de la CNESST (anciennement la CSST) et le visage de Claude Legault, leur porte-parole. 

 

Porte ton harnais, ne sois pas distrait, mets pas ta main là, oublie pas ton équipement de protection… 

Ces messages, faisant la prévention des blessures physiques liées à certains secteurs d’activités, ont marqué nos esprits.

Mais qu’en est-il du poids psychologique du travail sur notre santé mentale? Sur notre santé physique, même?

Existe-t-il des blessures psychosociales? Est-ce de cela dont on veut parler quand on parle de sécurité psychologique?

 

C’est sans surprise que les exemples nous viennent moins facilement à l’esprit, les risques psychosociaux ayant seulement été inclus à la loi sur la prévention des risques au travail en 2021. Déjà en vigueur dans le monde de la construction, l’application de la loi à l’ensemble des milieux de travail, se fera graduellement d’ici 2025. 

 

Pour plusieurs alors, le sujet est tout nouveau.

Pourtant, dans les conversations hors-travail, mais aussi dans les couloirs, les réunions Zoom et les échanges sur Slack, ce sujet est sur toutes les lèvres depuis…. toujours? Trop de travail, précarité, abus, surmenage, fatigue, stress, anxiété, manque de motivation, manque de temps.

En attendant l’application de la loi donc, qu’est-ce que les organisations et leurs gestionnaires peuvent faire, ici et maintenant, pour améliorer la situation et par le fait même, leur culture organisationnelle?

Et comment savoir si votre milieu présente des risques accrus à titre d’employé?

On vous offre un tour d’horizon de la situation et des pistes de solutions.

 

Risques psychosociaux: de quoi parle-t-on exactement?

 

Pour aligner nos flûtes, voici de quoi il est question selon l’Institut national de santé publique du Québec. 

Les risques psychosociaux (RPS) du travail sont définis comme « des facteurs qui sont liés à l’organisation du travail, aux pratiques de gestion, aux conditions d’emploi et aux relations sociales et qui augmentent la probabilité d’engendrer des effets néfastes sur la santé physique et psychologique des personnes exposées » (INSPQ, 2016)

Ces effets néfastes peuvent engendrer deux fois plus de risques de détresse psychologique, jusqu’à 4 fois plus de risque d’accidents de travail et de troubles musculo-squelettique, jusqu’à 2.5 fois plus de risque de maladie cardiovasculaire et 1.5 fois de risque d’accident cérébral. (INSPQ, 2018).

Des risques psychosociaux certes, qui ont un impact profond non seulement sur la santé mentale, mais sur l’intégrité physique et la santé durable. Des conséquences qui ont un coût pour les travailleurs, leurs familles et les organisations.

💡 L’épuisement professionnel (le burn out) et la détresse psychologique ont inévitablement un impact financier sur les entreprises, entraînant des coûts liés à l’absentéisme, à la diminution de la productivité et de la qualité du travail, ainsi qu’à la formation de nouveaux employés. Les coûts sociaux de l’épuisement professionnel sont tout aussi importants, entraînant une augmentation des coûts de soins de santé, une réduction de la qualité de vie des travailleurs épuisés et celle de leur famille.

 

Risques psychosociaux: où en est la modernisation de la loi 27?

 

Tel que mentionné,  la loi telle que modifiée s’applique déjà au domaine de construction depuis janvier 2023. Elle sera ensuite déployée graduellement jusqu’à la date limite d’octobre 2025.

À ce moment, toutes les organisations du Québec devront être en mesure d’identifier, d’analyser ou prioriser (selon le nombre d’employés) et de corriger les risques psychosociaux grâce à des mesures préventives (CSSNET, 2023).

Doit-on cependant attendre une loi à laquelle se conformer pour commencer à transformer nos milieux de travail? Pour créer des environnements de travail sains et positifs, qui favorisent la santé durable des individus et de la collectivité?

Certainement pas.

On peut s’attaquer dès maintenant aux risques comme la charge de travail élevée, la faible autonomie et la faible reconnaissance, le manque d’entraide et de soutien, de flexibilité, de communication et d’écoute.

Pour entamer la mobilisation, on vous partage les grandes catégories de risques psychosociaux tels que présenté lors de la première rencontre du Regroupement stratégique en santé durable au travail, à laquelle De Saison a participé, ainsi que quelques questions pour entamer votre réflexion.

 

Les risques psychosociaux classiques: les effets nocifs de première ligne

 

Parmi les risques psychosociaux, ceux-ci sont les mieux documentés, puisqu’ils sont répertoriés dans les milieux de travail depuis plus longtemps. 

  • Demande psychologique: Quel est le niveau de la charge de travail? Les tâches sont-elles imprévisibles? Quelles sont les contraintes de temps (celles-ci créent-elles un sentiment d’urgence, du stress)? 
  • Latitude décisionnelle: Favorise-t-on l’autonomie individuelle et d’équipe? A-t-on l’occasion d’utiliser et/ou de développer ses compétences?
  • Soutien social: Quel est le niveau d’entraide et de soutien de la part de l’équipe de travail et du gestionnaire? Est-ce que les supérieurs sont facilement accessibles? Y a–t-il des procédures en place pour encadrer un retour au travail? Y a-t-il des mesures de conciliation travail-famille-vie personnelle clairement communiquées?
  • Reconnaissance: La sécurité et la stabilité d’emploi sont-elles assurées? La rémunération ou les perspectives de promotion sont-elles adéquates? Se sent-on respecté, estimé par ses pairs et ses supérieurs? En font-ils la démonstration?

 

Les risques psychosociaux émergents: des effets nocifs insidieux

 

Or, de plus en plus, la recherche démontre que les risques psychosociaux classiques ne sont pas les seuls et qu’ils évoluent en même temps que le contexte et la culture du travail. Les risques émergents suivants ont notamment été identifiés:

  • Demande émotionnelle: Le travailleur est-il exposé à des situations émotionnellement exigeantes? Développe-t-il une charge émotionnelle propre à son milieu de travail?
  • Stresseurs numériques: Le travailleur est-il hyperconnecté, voire dépassé par toutes les informations transmises, ou les applications numériques à intégrer et utiliser?
  • Culture éthique: Y a-t-il des comportements non éthiques (et non réprimandés) par les gestionnaires ou l’employeur? Le travailleur est-il encouragé à poser des actions qui heurtent son éthique professionnelle ou personnelle? Est-ce que les valeurs véhiculées par l’organisation peuvent causer des blessures morales? Les travailleurs trouvent-ils du sens dans leur travail?
  • Climat de sécurité psychosociale: Est-ce que la haute direction fait le nécessaire pour protéger la santé et la sécurité psychologique au travail? Communique-t-elle ses intentions et ses efforts de façon adéquate et continue?

En conclusion, il faut voir la modernisation de la loi sur la prévention des risques au travail comme une occasion d’introspection sur nos méthodes de gestion, mais aussi sur nos comportements individuels qui ont des conséquences sur le bien être de nos collègues ou équipes que l’on dirige.

C’est le temps de remettre les règles (écrites et non écrites) en question, le tout dans un objectif de synergie, de santé et de performance saine et durable.

 

Stratégies au travail

Tu aimerais connaître nos stratégies en lien avec la santé émotionnelle au travail et échanger avec d’autres gestionnaires qui vivent des défis similaires? 

Rejoins-nous lors de notre prochain cercle temps blanc pour gestionnaire bienveillant et agent de changement.

Si en tout temps tu as des questions ou tu te demandes comment trouver l’équilibre entre bienveillance et saine performance au sein de ton équipe dès maintenant, n’hésite pas à nous écrire: collaborer@desaison.ca

 

Stratégies personnelles

Et si tu es dans une période de questionnements, de fatigue, d’insatisfaction ou de recherche d’inspiration, on t’invite à te joindre à la communauté De Saison pour un moment de TEMPS BLANC sur la satisfaction travail-famille-vie personnelle. C’est gratuit, inscris-toi!

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Références

INSPQ, Risques psychosociaux du travail, 10 février 2022, https://www.inspq.qc.ca/risques-psychosociaux-du-travail-et-promotion-de-la-sante-des-travailleurs/risques-psychosociaux-du-travail  (consulté le 7 mars 2023)

 

INSPQ, Risques psychosociaux du travail: des risques à la santé mesurables et modifiables, Juillet 2022 https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2894-risques-psychosociaux-travail-risques-sante-mesurables.pdf (consulté le 7 mars 2023)

CNESST, Identifier les risques dans le milieu de travail, https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/organiser-prevention/faire-un-programme-prevention/identifier-risques-dans-milieu-travail (consulté le 7 mars 2023)