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Ennui au travail et pistes de solutions

Comme plusieurs, j’ai eu un printemps occupé. Autant dans ma vie personnelle, professionnelle que familiale, j’ai été « au taquet », j’avais constamment quelque chose à faire et mon énergie était « haute », c’est à dire que je me devais de la maintenir élevée (tout en m’accordant du temps blanc quotidien pour bien récupérer).

J’avais besoin de mes facultés. Chaque journée était en mode « go, on fonce, on exécute, on ne relâche pas les efforts. » C’était grisant, mais c’était aussi un peu fatiguant!

Avec la fin des classes et la première longue fin de semaine de l’été, tout s’est arrêté en même temps que le sentiment d’urgence qui m’habitait inconsciemment.

Ce n’est pas que je n’avais soudainement plus rien à faire, mais il y en avait moins sur ma liste (fini les lunchs, l’étude pour les examens, les déplacements chaque semaine et la préparation d’ateliers en simultané). L’été, j’ai plus d’autonomie et plus de temps devant moi. Le rêve, non?

Mon premier réflexe a été de célébrer les efforts déployés et les projets terminés, de voir des amis, puis il y a eu de la pluie. Ce jour-là, je me suis tout de suite sentie frustrée. Mon lavage était fait, je n’avais rien à acheter éminemment, nulle part où aller et j’étais en congé. Bref j’ai été prise d’un méga coup de cafard, d’ennui.

Comme un enfant qui tourne en rond entouré de tous ses jouets, j’avais juste envie de dire : « on fait quoi, là, c’est plate, je m’ennuie! »

J’ai fini par me résoudre à prendre une douche et à scroller un peu. Puis je me suis endormie en plein après-midi pendant que mon chum et mes enfants écoutaient un film (ils ne semblaient pas vivre le même sevrage de dopamine que moi).

Le lendemain, je me suis assise devant mon ordinateur et mon énergie était basse, comme si je n’en avais plus. Aucune de mes tâches ne me tentaient. Et pourtant, hier encore, je m’ennuyais.

Heureusement, je me connais bien maintenant, je connais les différents types d’ennuis, à quoi cet « ennui » est dû et comment réagir pour passer de l’ennui à la satisfaction.

Peut-être qu’en lisant ces lignes, vous vous trouvez vous aussi dans un entre deux en télétravail ou au bureau?

Peut-être que vous avez moins d’énergie, mais en même temps, vous vous ennuyez ferme et ressentez une quête d’excitation?

Voici quelques pistes testées et éprouvées de mon côté pour déjouer l’ennui et retrouver votre élan de satisfaction.

Premier type d’ennui : diminution rapide des hormones du stress

Habituée depuis un certain temps à fonctionner avec une certaine dose d’hormones du stress, lorsque j’en ai produit moins, il s’est mis à en demander. C’est comme s’il manquait de quelque chose et le sentiment de manque était insupportable. Ça ressemble drôlement à une phrase de toxicomane, n’est-ce pas?

Plus j’y pense, plus il me semble que cette accoutumance à l’excitation est à la source de plusieurs comportements dits insensés, mais répandus : ne pas prendre congé, ne pas prendre de vacances, travailler de longues heures, par choix, se tenir toujours occupé, ne jamais prendre de pause, être de tous les engagements sociaux, etc.

C’est probablement pourquoi on a de moins en moins de temps blanc dans notre vie, qu’on sort notre téléphone à l’épicerie, dans la salle d’attente du médecin, qu’on n’arrive plus à ouvrir un livre ou à le terminer, qu’on roule les yeux à l’idée de suivre un cours de yoga ou de méditer.

La hustle culture se nourrit de notre inconfort face à l’ennui.

Première solution : apprivoiser l’ennui et s’offrir une vraie récupération.

Un enfant excité qui a soif va dire qu’il a faim ou demander du jus sucré, mais ce dont il a besoin, c’est de l’eau! C’est la même chose pour notre cerveau.

Un cerveau sur-stimulé, fatigué, va peut-être chercher à s’agiter pour aller chercher le boost d’hormone pour continuer sa course. Mais mieux vaut souvent lui offrir un repos salutaire, une absence de stimulation (lire, une pause de tous genres d’écrans), quitte à tomber endormi.s, pour que nos cellules se régénèrent réellement. Apprivoiser l’ennui, le tolérer et en tirer profit, n’est-ce pas ce qu’on souhaite enseigner à nos enfants?

Personnellement, je suis presque tombée dans le panneau, mais bien que c’était inconfortable, j’ai su tolérer mon sentiment d’ennui et de vide, résister à la tentation de le combler, déjouer mon accoutumance à l’excitation et à la stimulation pour donner à mon cerveau et à mon corps ce dont ils avaient réellement besoin : du repos.

Une autre de mes façons préférées de combattre ma quête de dopamine et d’apprivoiser l’ennui quand je suis fatiguée est de m’engager dans une activité qui demande au corps de bouger, mais pas au cerveau de s’activer. Prendre une marche, jouer dans les plantes, peindre, dessiner. C’est bénéfique, mais ce n’est pas non plus bombarder son cerveau fatigué de stimulation outre-mesure.

Deuxième type d’ennui : le manque de motivation

Le lendemain matin, je me suis retrouvée devant des tâches importantes, mais non-urgentes. Encore une fois, sans sentiment d’urgence, j’avais un sentiment d’ennui.

Nous avons tous et toutes, dans notre travail, à compléter des tâches qui sont moins liées à nos intérêts naturels, ou qui nous demandent un niveau de concentration que nous résistons (parce que ça nous demande un effort), et ce phénomène est possiblement amplifié quand nous avons moins d’énergie (notre cerveau veut conserver son énergie le plus possible).

La procrastination me guettait et j’ai bien dû attraper mon cellulaire une bonne dizaine de fois pour vérifier une information, faire une recherche, consulter mes médias sociaux et cliquer sur des liens qui voulaient me vendre des vêtements (allô, je cherche l’excitation, c’est écrit dans mon front).

Deuxième type de solution : augmenter son énergie en allant vers l’autre

Bien au fait de la théorie de l’autodétermination et de son équation de la motivation, j’ai donc décidé de choisir des tâches pour lesquelles j’allais me sentir utile ou qui allaient m’amener vers d’autres personnes (sens, appartenance).

Un appel zoom plus tard, mon énergie était revenue et c’est donc devenu plus facile de me lancer dans des tâches cléricales qui me tentaient moins.

S’il y avait eu sur ma liste des tâches plus « fun » ou liées à mes intérêts naturels, j’aurais aussi pu commencer par celles-ci, ou j’aurais pu choisir d’ajouter une activité agréable avant ma journée de travail, puisqu’elles auraient aussi eu l’effet d’augmenter mon énergie!

Troisième type d’ennui : la perte de sens

Une des raisons pour lesquelles je supporte mal l’ennui, je crois, c’est qu’avant d’être entrepreneure, je me suis parfois ennuyée au travail. Et c’était à une époque où il n’y avait ni horaire flexible, ni télétravail.

Pas parce que je n’avais pas assez de travail (quoi que parfois, c’est arrivé – quelle horeur que de devoir faire du présentéisme tout l’après-midi), mais plus souvent parce que mon travail manquait de sens, ou encore d’alignement avec le sens que je souhaitais lui donner.

Parce que j’avais envie d’apprendre, de créer, d’innover, de trouver des solutions à un problème, de contribuer de près à la mission et à la vision, mais que je me retrouvais dans un rôle opérationnel éloigné de tout ça où je n’avais pas la latitude décisionnelle de faire preuve d’initiatives qui auraient sorti de mon rôle officiel.

Ressentir de l’ennui me ramène donc directement là, à mon cubicule, à devoir répéter des tâches que je maîtrise et dans lesquelles j’excelle selon mes collègues, que j’aime par ailleurs. Mais des tâches qui ne représentent plus de défi pour moi ou qui ne m’amènent pas à avoir l’impact que je souhaite réellement avoir dans le monde.

Cette situation est taboue. On parle toujours des gens trop occupés, alors que ceux qui s’ennuient sont tout simplement ignorés.

Pourtant, dans ces cas-là, le sentiment d’ennui est plus subtil, plus profond, plus facile à ignorer aussi, donc plus persistant et plus souffrant. Comme un genre de langueur, quand on sait que peut-être, notre place est ailleurs.

Troisième solution : le courage, l’innovation personnelle et la créativité

Je suis d’avis qu’il faut essayer plusieurs choses sur son parcours avant de trouver le bon véhicule pour nous, celui qui rassemblera tous les éléments de notre équation de motivation.

Celui qui nous permettra d’initier un mouvement de l’intérieur vers l’extérieur rempli de sens.

Je crois aussi que nous pouvons devoir changer de véhicule en cours de route, tout comme nous pouvons nous épanouir à l’intérieur de ce même véhicule lorsqu’on y a la possibilité de se réinventer et d’innover.

Si vous ressentez cet ennui plus insidieux, plus profond, une introspection est de mise. De quoi avez-vous besoin, quel élément de votre équation de motivation est absent? Que pourriez-vous changer, proposer, initier à l’intérieur de votre rôle actuel pour donner plus de sens à vos actions quotidiennes? L’heure est-elle venue de prendre une nouvelle direction?

Avez-vous tendance à penser que votre contexte doit changer ou à plutôt réfléchir à des actions que vous pouvez poser de façon autonome pour changer votre expérience?

Voilà toute une série de questions à se poser régulièrement

Parce que bien qu’apprivoiser l’ennui momentanément peut nous être bénéfique,

La vie est trop courte pour s’ennuyer la plupart du temps!

 

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