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Co-fonder Les inspirés : confidences et secrets d’arrière-scène

Un peu comme dans les débuts en amour ou pour toutes les premières fois, les souvenirs de notre première année sont vifs et nous replongent toujours dans une genre de nostalgie-fierté dont on pourrait parler pendant des heures. Cette première année, c’était tellement plus pour nous que les photos qui ont circulé sur Facebook. Pour nos trois ans, nous avons pensé vous raconter les dédales de l’histoire, de nos trois points de vue bien distincts!

Overload d’idées

« C’était le bon temps » Je parle comme une vieille tante, mais pour moi, il n’y a rien comme les débuts où les idées fusent même en pleine nuit. C’est un high incroyable et des cahiers, nous en avons noircis. Je pourrais passer ma vie à cette étape, mais je sais qu’avoir des idées ça ne vaut pas grand chose si on ne met pas en place les systèmes et les moyens qui permettront de les réaliser. Je pense que ça prend au moins 10 fois plus de temps réaliser une idée que la pondre. S’il y a une chose que Les inspirés m’ont apprise, c’est que la vraie satisfaction, c’est de voir ses idées devenir réalité et sa vision prendre vie. » -Julie

Campagne Québec Aime Gemini

« Projet coup de coeur! On n’a pas vraiment réfléchi au fait que nous avions notre propre projet sur la planche, on est embarqué tête première dans ce premier projet de socio-financement à Québec – avant même que La Ruche ne soit prête. Cet élan d’espoir et d’entraide témoigne bien de notre amour pour les projets inspirés, les petites entreprises qui n’en sont encore qu’à leurs premières années, pour les inspirés qui entreprennent avec authenticité et embrassent leur vulnérabilité – admettant qu’ils sont encore en train d’apprendre en même temps qu’ils réalisent leur projet. Cet écosystème parallèle qu’on souhaite voir vivre et survivre et qui est tellement bien dépeint dans le topo qu’en avait fait David Desjardins.» -Julie

Pré-lancement / Focus Group

« On s’était dit qu’on ferait un souper avec des amis inspirés et ça a tourné en mini événement où ces dits amis (trop nombreux pour un simple souper) sont généreusement venus jouer les cobayes et nous donner leurs impressions. C’était quand même pas mal stressant de se commettre de la sorte. On ne pouvait plus vraiment reculer par la suite – mais surtout on ne voulait vraiment pas reculer. C’est là que notre message a vraiment résonné pour la première fois. Nos phrases si souvent répétées entre nous trouvaient écho et on se faisait dire que c’était inspirant. C’est vraiment là que tout a commencé. » -Julie

Wow, quelle soirée incroyable! Pour la première fois de ma vie je rencontrais autant de personnes animées par le même désir de faire les choses autrement, de créer. J’étais convaincue qu’il y avait pleins d’inspirés, mais je n’en avais jamais rencontrés autant en même temps. À partir de ce moment, tout a commencé pour nous. C’est aussi à ce moment que j’ai constaté la grande générosité de ces personnes et j’ai su qu’on créerait ensemble quelque chose de vraiment unique à notre génération. » -Myriam

8 avril : Lancement de la vidéo

« Le lancement web des Inspirés a été marquant côté professionnel pour moi, puisqu’il a jeté les bases de ma vision professionnelle. Nous étions inspirées par Seth Godin et tout ce que nous lisions sur le marketing de mouvement. Julie était constamment en feu avec toutes ses idées et je trouvais ça extrêmement stimulant et enrichissant. C’était enfin l’occasion de faire les choses à notre manière, de communiquer avec notre coeur et de parler aux âmes, avec une simple vidéo. Je n’aime pas ce mot, mais ça été un réel “buzz”. Tout le monde nous en parlait, nos statistiques explosaient. On recevait constamment des courriels de personnes qui nous disaient qu’enfin, ils avaient trouvé leur tribu. C’était tellement excitant! Chaque fois que j’entends cette chanson d’Uberko, j’ai encore des frissons. » -Élise

Tournée de 5 à 7

« Qui se souvient de Jim le Buste? Se promener en basse-ville de Québec et au centre-ville de Montréal accompagnées d’un buste, de crayons de couleurs et de grands cartons : nous ressemblions probablement à de jeunes écolières en arts. Ce buste qu’Élise et moi avions trouvé sur Kijiji et sommes allées chercher dans Saint-Sauveur. La jeune dame nous avait drôlement regardé, mais on avait une idée en tête! » -Myriam

« Ce qu’on a appris en allant à la rencontre de notre communauté c’est que les gens ne voulaient pas juste se voir, ils voulaient une programmation, des activités, être stimulés et qu’on leur fasse vivre quelque chose. C’est là qu’a germé l’idée du Lab d’été et qu’a été corroborée l’idée des collaboratoires (qu’on appelait alors dans notre plan d’affaires les working labs). » -Julie

Lab d’été

« L’un des événements les plus marquants pour moi est sans doute le Lab d’été des Inspirés. C’était la première fois que nous faisions vivre l’expérience inspirée, mais aussi la première fois que nous avons expérimenté la magie de la connexion humaine caractéristique de nos événements. J’ai passé un mois à le planifier, j’avais tellement peur que personne ne réponde à l’appel. Qui allait bien vouloir passer un weekend dans le bois avec une gang qu’il ne connaissait pas, à faire toutes sortes d’activités farfelues et même… attention : de l’introspection? Je n’en revenais pas de voir les inscriptions arriver de partout au Québec. Même Radio-Canada était là et a fait un très sérieux reportage qui crédibilisait tellement notre mouvement! C’était comme un gros high, un rêve. Ça donnait le ton pour la suite. » -Élise

« Comme pour Élise, cet événement a été le plus marquant pour moi. Je n’aurais jamais imaginé connecter autant avec des personnes. Élise avait travaillé tellement fort dans l’organisation et chaque activité était une réussite. Nous avions aussi réussi à avoir d’incroyables partenaires/animateurs pour les ateliers et des commanditaires pour la nourriture. Un événement sans profits, mais sans dettes. Il faut dire que nous étions dans un très bel endroit. Évidemment, il fallait passer par dessus «la souris» que j’avais vue dans le plafond du garage où avaient lieu nos activités, la pluie qui avait détrempé nos tentes, etc. Au final, ce n’est pas cela qui nous a marquées, c’est la force de la connexion entre toutes ces personnes de milieux, de professions, de personnalités différentes. C’était aussi pour mon copain et moi la première fois que nous avions à conduire un éconoline rempli jusqu’au plafond. » -Myriam

« Les gens se sont ouverts, livrés, ont parlé des vraies affaires. La programmation était unique. C’était au-delà de nos attentes, vraiment. Magique, c’est le mot. » -Julie

Oscar – Bébé inspiré

« Le jour où on a décidé de fonder Les inspirés, autour de la table de mon nouvel appartement, Julie nous a annoncé qu’elle était enceinte. On venait de perdre/quitter définitivement nos emplois dans un startup, j’étais en peine d’amour et l’avenir était un gros trou noir. Julie, c’était un peu la porteuse de flambeau, celle qui nous a rallié à l’idée de fonder Les inspirés. Malgré la grossesse, elle nous a assuré qu’elle tenait à concrétiser le projet. C’était complètement fou, mais en même temps, c’était exactement ce dont nous avions besoin à ce moment-là de nos vies pour nous épanouir. On sautait littéralement dans le vide. On a planifié le développement des Inspirés en suivant la grossesse de Julie, l’achat de sa maison, son déménagement… Séparer la vie professionnelle de la vie personnelle? Ça n’existait pas pour nous ». -Élise

« Dans ma tête il y avait cette vision de la maman entrepreneure branchée, active et bien habillée qui était partout avec son bébé et allaitait dans un coin, légère et épanouie. Le cliché, quoi. Heureusement, j’ai eu un bébé super tranquille qui adorait se promener partout, mais ma tentative d’allaitement au lancement du Mur avant de mourir est un souvenir douloureux. Clairement, la réalité ne correspondait pas à ce que je m’étais imaginé. Surtout, je changeais et mes priorités changeaient.  Ça a pris quelques mois avant que je réalise que j’avais trop d’attentes (Allô Tedx 4 mois après avoir accouché). Et surtout que j’accepte que j’avais vraiment envie (et besoin) de m’imprégner pleinement de cette nouvelle mission que j’avais : faire pousser un mini-inspiré. » -Julie

« Toute la première année, je me sentais coupable d’être moins là, je ne voulais rien manquer et j’avais des idées que je n’avais plus le temps de réaliser. À un certain moment, je sentais que le projet me ressemblait moins. Puis Élise et Myriam sont devenues moins disponibles et j’ai repris le flambeau. Ça m’a fait un bien fou et, à partir de ce moment-là, j’ai réussi à trouver le bon entre-deux. On a réalisé que le fait d’être un trio était une force et qu’on pouvait se relayer selon ce qui se passait dans nos vies. Puis, ça a été au tour de Myriam d’être enceinte, et maintenant moi à nouveau. On commence à être bien rodées! » -Julie

« Je dirais aussi que ma « façon » d’être une inspirée a changée. Je suis toujours celle qui essaie de transformer les journées ordinaires en journées inspirantes, mais mes visées sont moins grandioses. Pour moi, l’ultime projet inspiré ce n’est plus nécessairement de transformer les systèmes qui nous entourent, d’écrire un best-seller ou peu importe, mais de faire vivre à mes enfants une enfance inspirée (et cela n’égale pas une mère collée sur son ordi). » -Julie

Mur avant de mourir

« Si le Lab d’été a été l’un des événements les plus marquants dans l’histoire des Inspirés pour moi, le mur Avant de mourir est l’un des projets dont je suis le plus fière, particulièrement pour son impact social. Je n’ai jamais vu les citoyens connecter aussi rapidement et sur une base aussi profonde en si peu de temps, c’était tellement beau à voir! Nos collaborateurs étaient mobilisés et mettaient la main à la pâte, c’était énergisant. Aussi, devant l’intérêt des médias, j’ai appris en accéléré à devenir porte-parole en donnant des entrevues à répétition et malgré le stress, c’était une période enivrante. » -Élise

« Une fois le lancement du mur Avant de mourir fait, la magie a opéré. Les gens arrêtaient pour écrire sur le Mur et si nous avions la chance d’être présente (parce qu’il fallait le nettoyer régulièrement ce mur), les gens s’ouvraient à nous en nous racontant une partie de leur vies, de leur rêves. » -Myriam

« Avec Les inspirés, je me suis souvent sentie très manuelle : le mur, il a fallu le concevoir. Je me rappelle avoir emprunter un pick-up à l’ancien patron de mon copain, avoir vidé une pièce complète de mon appartement qui se trouve au 2e étage pour pouvoir accueillir deux panneaux de «mdf» extrêmement lourds de 8 pieds par 4 pieds. J’ai donc peint ces panneaux chez moi, avec de la peinture à craie. Ensuite, il a fallu l’installer sur la fenêtre du théâtre de La Bordée, chose qui paraissait facile, mais qui ne fut pas si simple. Imaginez un tel panneau qui tombe sur la tête d’un passant. Enfin, chaque personne a aidé à le concevoir et à le nettoyer. C’était très drôle se promener en ville avec son sceau d’eau et sa moppe! » -Myriam 

Tentative « en entreprise »

« Ensemble, nous avions les compétences et une belle vision pour offrir nos services en entreprise afin de les aider à développer l’engagement de leurs employés. Seulement, l’idée de devoir vivre rapidement de nos services pesait lourd et nous étions constamment dans l’urgence de faire de l’argent. Aussi, le cycle de vente était plus long, puisqu’il ne s’agissait pas d’une offre de service traditionnelle, et nous étions toujours à Montréal (alors que nous vivons à Québec), là où ça répondait le mieux. Tout ça additionné à la double tâche de développer la communauté, nous ne savions plus où donner de la tête. Nous n’avions plus l’énergie de revoir notre modèle ni l’envie de proposer une offre de service plus traditionnelle, alors nous avons décidé de nous concentrer sur ce que nous faisons le mieux : développer la communauté, puis de trouver des emplois qui nous permettraient de nous épanouir. La bonne nouvelle, c’est que grâce à tout ce que nous avions mis en place avec Les inspirés, nous avons fait notre marque et ça n’a pas pris deux semaines à me trouver un emploi dans une agence créative, où on m’a offert un superbe défi en mettant en place un nouveau service. Rien n’arrive pour rien! » -Élise

« En théorie, notre « entreprise » actuelle est rentable et s’autofinance. Nous n’en vivons pas, mais elle, elle vit. La communauté est résolument vivante et grandit, l’équipe s’agrandit aussi. On compte maintenant des dizaines de collaborateurs, tant sur le blogue qu’à la coordination. Les gens qui gravitent autour des Inspirés sont vraiment des gens de coeur qui nous réconcilient avec l’humanité. Nous avons mis en place les collaboratoires, des dizaines de formules d’ateliers, des missions inspirées, un blogue qui rayonne et fait réagir. Nous vivons ce que nous voulions vivre, nous sommes libres de créer ce que nous voulions créer et c’est ça l’important! » -Julie

 

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