Partir seule au bout du monde : Catherine Tremblay l’a fait
Catherine Tremblay est infirmière. « Une infirmière de passion, pas de profession ». Elle appuie fortement sur l’importance du mot passion : son travail, elle l’aime. Vraiment. Au quotidien, elle accompagne et coach des femmes qui sont sur le point de vivre l’un des moments les plus forts et mettre leur enfant au monde. Un travail exigeant, mais tellement beau et satisfaisant pour la jeune femme dynamique de 26 ans.
Catherine a la chance de partager et de voir le bonheur dans les yeux des gens. C’est une chance qui n’est pas donnée à tout le monde et, ça, elle en est pleinement consciente. « Mon travail me rendait de bonne humeur, ça me valorisait au max quand mes patientes se tournaient vers moi, avec leur bébé dans les bras, qu’elles me regardaient avec leurs petits yeux mouillés et me disaient du fond du cœur : merci. »
On se retrouve en septembre 2014. Son travail la comble parfaitement. Mais, à l’époque, il s’agissait de l’unique chose dans sa vie qui la rendait heureuse. Qu’elle croyait avoir réussi. C’est là que l’aventure a commencé. Sur un coup de tête, elle part en voyage 3 mois en Asie.
Qu’est-ce qui t’a amené à faire ton « move »?
Un soir, après le travail, j’ai entendu pour la première fois une chanson d’Alexandre Poulin, « Souffler sur les braises ». C’est exactement à ce moment que tout a déboulé dans ma tête! C’est simple, cette chanson, j’aurais pu l’écrire mot pour mot! C’était exactement comme ça que je me sentais. Alors je me suis dit : « prête, pas prête, j’y vais! » J’ai acheté mon billet d’avion la semaine même. C’était en septembre. Départ : le 6 janvier à 5 h. Direction : Bangkok. Ça me laissait un peu moins de trois mois pour louer mon appart, vendre le plus de choses possible et, bien sûr, démissionner.
Est-ce que c’était comme tu l’avais imaginé?
Oui et non. En étant seule, je m’attendais à avoir plusieurs réflexions et à vivre des combats avec moi-même. Mais pas autant que j’en ai vécu en réalité. Il faut dire que je suis une fille plus qu’entourée dans la vie. J’aime dire que j’ai un gros cocon : je suis le bébé d’une famille de trois enfants et de deux parents poules. J’ai aussi les mêmes amies depuis le secondaire. Huit filles qui se tiennent contre vents et marées. Je n’ai jamais été vraiment seule… jusqu’à mon voyage à Bangkok.
Après deux jours à broyer du noir, je me suis recentrée sur moi. Je me suis mise en mode « je vais peut-être mourir demain ». Puis j’ai fait tout ce que je voulais faire. Je me laissais aller à toutes les idées folles et moins folles qui me passaient par la tête, je n’y réfléchissais jamais trop longtemps. « Il arrivera ce qui arrivera! » Et c’est comme ça que j’ai pu profiter de mon voyage sans trop me casser la tête.
Que conseillerais-tu à une personne qui veut se lancer, mais qui n’ose pas?
Je lui conseille de fermer les yeux et de se jeter dans le vide! C’est vraiment quelque chose à faire dans une vie. Les émotions, les expériences et les leçons de vie qui en découlent valent 1000 fois le petit stress du début. Mettre le pied en avant est vraiment difficile, mais la chute est incroyable!
Quels sont tes défis à venir?
Je suis de retour à Québec depuis novembre dernier. Après tout ce périple, ce qui est ressorti, c’est que je l’aime, ma vie. Et, vue de loin, elle était plus belle que je le pensais. Mon défi, c’est de pouvoir vivre ici comme je le faisais là-bas : essayer de ne plus m’enliser dans la routine, de me surprendre moi même, de céder à mes idées folles. Bref, profiter de la vie!
Qu’est-ce qu’on pourrait te souhaiter de mieux pour la suite de l’aventure?
D’autres voyages! Parce qu’il en aura plein d’autres, c’est certain. Mais, surtout, une vie bien remplie ici, au Québec!