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Se libérer du trop plein

 

Êtes-vous adeptes du désencombrement ou est-ce que l’idée vous rebute?
Dans les deux cas, je vous comprends!

Une chose est certaine, notre tête, notre agenda, notre boîte courriel, nos listes de choses à faire, à penser, à coordonner et à acheter, notre liste de livres à lire, même débordent.

Même lorsqu’on ouvre une app ou la télé pour décompresser, c’est l’abondance de contenu qui nous assaille.

 

La surcharge est le risque psychosocial le plus souvent énoncé dans nos cercles de discussions.

Comme société, on dirait qu’on me veut rien manquer, tout vivre, tout voir, suivre le courant parce que tout a l’air intéressant. Ce n’est jamais assez. 

Puis vient le moment où assez c’est assez ou plutôt trop c’est trop. On a envie d’un ralentissement, d’un désencombrement mental et même physique.

Du moins, c’est ainsi que moi, je l’ai vécu.

Le besoin d’espace mental et de temps, c’est aussi le besoin qui nous a amenées à fonder De Saison il y a 6 ans. À façonner le modèle Temps Blanc pour répondre en continu à ce besoin d’espace dans nos vies professionnelles pour travailler mieux. Et dans nos vies personnelles pour vivre mieux

Laisser place à la nature.
À la pleine présence à nous-mêmes et à nos proches – en particulier nos enfants.

 

Toute la vie possible (2018, un extrait)

 

« Ça m’aura pris 4 ans. Quatre ans et un autre bébé avant que je m’avoue enfin et complètement le fait que je ne voulais plus « tout », et encore moins tout en même temps.

Que je ne voulais plus « plus » ou plutôt, que pour avoir tout ce que je désire profondément, il me fallait vouloir moins. 

Faire moins. Beaucoup moins.

Quatre ans pour qu’au terme d’une longue pause qui m’apparaissait sur le fait fort improductive, j’aie le sentiment d’aboutir enfin. D’arriver.

À reconnecter avec la version la plus simple et la plus vraie de moi-même.

À enlever une couche après l’autre :

La performance

La comparaison

La pression sociale

La dépendance à l’excitation

Les rêves qui n’en étaient plus.

À me reposer enfin.
Apaiser mon esprit.

Libérer mon âme.
À nouveau.

En retrouvant, non sans émotion,

ce qui avait toujours été là.

Toujours été moi.

Et qui le serait probablement toujours.

4 ans avant de me sentir fin prête à me regarder en face 

à réaliser que je suis « tout » et que j’ai déjà assez. 

Que j’ai tout.

« Je ne construis pas un empire,

Je construis une âme et une famille*. »

Et sous le trop plein, mon âme étouffe et s’atrophie. »

 

Point tournant

 

La rédaction de cet essai publié dans le magazine Lentement en 2018 a été un point tournant pour moi. Je ne regretterai jamais les années qui ont suivies, à vivre et travailler plus doucement, en marge du feu roulant.

Ce printemps, je constate que mes enfants ont grandi et mon entreprise aussi. C’est l’heure de faire le point, pour mieux repartir.

L’espace est un peu plus rempli – différemment rempli – et le printemps me donne envie de créer de l’espace et de désencombrer mon quotidien pour respirer un peu plus. Pour identifier le plus important et y faire de la place. Pour retrouver un semblant d’espace pour accueillir la belle saison.

Je vous partage donc quelques désencombrements très pratiques mais aussi symboliques qui m’attirent ce printemps.

Parce que créer de l’espace autour de nous, c’est très souvent créer de l’espace en nous. Moins de bruit, moins de distraction, moins de contenu, moins d’interruptions et surtout, moins de choses à penser.

Voilà qui est autrement plus « gérable » et apaisant.

Pas de pression surtout, l’idée est d’avancer pas à pas.

Regagner l’espace un centimètre à la fois!

 

Ménage numérique

 

On passe tellement temps sur notre téléphone et notre ordinateur et on a peu de temps pour tout classer, si bien que ça peut devenir un vrai fouillis. On perd moins de temps à chercher un document quand on a pris le temps de faire un petite ménage au préalable. Ça peut nous sembler une perte de temps, mais sans viser le inbox 0, on peut gagner à repenser notre système d’organisation numérique. Un bureau d’ordinateur où on voit notre fond d’écran? *Soupir de soulagement.

  • Faire le ménage des applications sur son téléphone
  • Repenser les applications utilisées au travail
  • Faire le ménage de son bureau d’ordinateur et de ses téléchargements
  • Rassembler ses mots de passe en lieu sûr
  • Faire le ménage de la boîte courriel

 

Ménage des médias sociaux

 

Ce qu’on consomme au quotidien influence notre bien-être, notre énergie et notre motivation. Sans même nous en rendre compte, certains contenus peuvent nourrir notre stress, notre sentiment d’urgence ou cette petite voix intérieure qui nous pousse à nous comparer.

Prends un moment pour faire du tri :

Se désabonner des contenus qui nous drainent, qui créent du stress ou de la comparaison.
Faire plus de place à ce qui nous inspire, nous élève et nous fait du bien.
Reprendre le contrôle sur ce qu’on choisis de voir, d’entendre et de lire.

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Ménage des projets et des implications

 

Es-tu sur-engagé.e? J’avoue que j’ai tendance à tomber dans ce panneau, toujours très tentant pour les multi-passionnés de cumuler les projets.

Entre bénévolat, école, entrepreneuriat, enseignement, invitation à des événements, famille, amis, vacances, projets créatifs, sports et projets artistiques, c’est toute ma famille qui est multipassionnée.

Heureusement, nous sommes aussi adeptes du Temps Blanc, ce qui nous pousse à décrocher régulièrement!

Malgré tout, une planification réaliste s’impose à chaque saison, chaque mois et chaque semaine. Et on doit toujours accepter de renoncer à quelque chose pour mieux en profiter (faire ce qu’on veut faire à la course, c’est poche). L’adage à se répéter : on peut tout faire, mais pas tout en même temps.

 

Ménage des envies et des attentes

 

Ce ménage va de pair avec le précédent, mais il est plutôt individuel. L’enthousiasme, l’optimisme et la vision sont des qualités inéluctables, mais lorsque notre tête s’emballe et devient un goulot d’étranglement, on pense beaucoup, mais on agit peu. J’aime bien me rappeler que visualiser le résultat ne prend que quelques minutes alors que le faire arriver peut prendre jusqu’à 10 ans. C’est vrai pour les entreprises, les rénovations, les voyages, les achats et même pour l’éducation des enfants. On ne peut pas mener 10 000 chantiers en même temps. On peut donc se ramener au ici maintenant, à nos besoins plutôt qu’à nos attentes et à nos envies. Et choisir d’y répondre. Un pas à la fois. Ce qui laissera sûrement de la place pour se gâter un peu aussi!

 

Ménage des priorités

 

Pas facile, le ménage des envies, des attentes et des implications? Peut-être faut-il alors dépoussiérer nos priorités. L’exercice des valeurs est toujours un bon point de départ, mais quand vient le temps de faire le ménage des priorités concrètes du quotidien, j’aime bien les hiérarchiser dans le temps.

Depuis plusieurs années, ma journée reflète mes priorités et cela a tout changé au niveau de ma satisfaction travail-famille-vie personnelle.

Je commence par un bon déjeuner en famille, puis je m’offre du temps pour bouger. Ensuite, je commence à travailler. Au retour des enfants, je reviens à ma première priorité : passer du temps de qualité avec mes enfants et les soutenir dans leur développement (leurs devoirs). Souper en famille et temps douillet avec mon chum ou avec moi-même. Le reste passe dans les transitions. On va se le dire, ça passe vite, une journée!  

Même au travail, j’essaie que mes semaines reflètent mon ordre de priorités. En commençant avec les tâches à plus grande valeur ajoutée!

 

Ménage des placards

 

Le travail des mains libère l’esprit.

On n’a pas toujours le courage de faire le tri de notre garde-robe, mais le changement de saison est quand même un bon moment. Ici, la garde-robe des manteaux et des bottes se vide presque d’un coup et ça fait du bien! 

Sinon, le tiroir de babioles (le miens et celui des enfants), les vêtements des enfants, la bibliothèque, le garde-manger, le frigo, l’armoire à tupperware, pile d’enveloppes et de papier. J’aime bien m’y attaquer un à la fois, une fois par saison, pour ne pas me sentir submergée tout en en récoltant les bienfaits. 

 

Ménage des rituels

 

Ici on passe du retrait à l’ajout. C’est ici qu’on choisit quels gestes quotidiens apportent du sens et de la joie dans notre quotidien. Le « bonheur des petites choses » dont tout le monde parle, ça se planifie aussi, ça se ritualise, en fait.

Et ça fonctionne surtout quand l’espace est là, quand on ne se l’offre pas pour compenser un quotidien difficile, mais pour soutenir un quotidien aligné avec qui on est profondément.

Pour moi, il est évident que ce qu’on fait chaque jour devient notre vie. Chaque rituel que je renforce au quotidien définit un peu plus qui je suis, ce que mes enfants voient de moi, ce que je crystallise. Maman se faisait bouillir de l’eau chaque soir, Maman aimait marcher dans le jardin le matin et arroser ses plantes le samedi, Maman aimait préparer des assiettes de fruits et de légumes pour collation, Maman adorait la bibliothèque et les livres jeunesse, Maman aimait les brioches du Ikea. Vous voyez le portrait? C’est dans cette optique que je chéris mes rituels. Et que je m’assure que ceux-ci soient authentiques et qu’ils m’amènent réellement de l’apaisement et de la joie, peu importe le contexte ambiant.

J’ai l’impression que pour plusieurs, la vie est dénudée de romantisme. C’est peut-être pourquoi on aime tant les contenus Instagram qui, eux, entretiennent cette idée de beau, de lent et de bon. Il n’en tient qu’à nous de créer et soutenir l’espace pour ces rituels. Ceux qui racontent en quelque sorte l’histoire qu’on veut raconter.

Entretien des espaces


Chaque jour ne peut pas être un jour de grand ménage. Mais on le sait, entretenir quoi que ce soit – que ce soit une maison, un appartement, une voiture, un jardin ou même une piscine, ça demande du temps, ça demande de prendre le temps. L’entretien peut sembler être la partie plate et dénudée de sens, mais je considère qu’on mériterait de prendre le temps de revaloriser un peu l’entretien. Pas que pour l’aspect environnemental, mais aussi dans un souci de réalisme. Entretenir nos espaces, prendre soin, ça n’a rien de transactionnel. On n’ajoute rien de tangible à notre vie, pas autant qu’en se procurant quelque chose de nouveau, sauf de la quiétude et de la satisfaction. Toutefois, on honore nos choix passés, on honore notre relation aux lieux qui nous entourent, on diminue le besoin de grand ménage et cela ouvre la porte à un autre type de prendre soin. Celui des relations. 

 

Entretien des relations

 

 

On a parlé de ménage dans notre tête et dans nos projets, dans nos espaces physiques et numériques, mais qu’en est-il de nos relations? Ne vous méprenez pas, je ne vous donnerai pas le conseil de faire le tri dans vos relations et de renier les personnes qui ne vous apportent rien. 

Plutôt, je vous inviterai à faire de l’espace pour entretenir vos relations. S’il se trouve, mon hiver a été si occupé que j’ai eu moins de temps pour certaines relations. C’est donc l’une de mes priorités des prochains mois. Faire de l’espace pour cela, pour me déplacer vers ces amitiés, hors des textos et des partages de reels

La parentalité et l’entrepreneuriat sont des projets prenants, importants. 

Mais le fil conducteur de ma vie sera plutôt lié aux relations qu’aux tâches à accomplir.

Je crois qu’il faut faire la différence entre les deux, entre le faire avec et faire pour et le être avec. Suspendre un peu le temps pour être avec des personnes qui nous sont chères, ça aussi ça en dit long sur le type de vie qu’on vit.

 

Repousser l’emprise de ce qui nous freine

 

En résumé, il vous apparaît sûrement à la lecture de cet éditorial qu’on passe bien trop de temps à tenter de répondre aux attentes du travail et de la société. Qu’il est très difficile – pour cette raison – d’avoir de l’espace pour faire tout ça.

C’est là l’essence de mon message et de celui de De Saison. Pourquoi est-ce qu’on pense que c’est impossible? Pourquoi est-ce qu’on baisse les bras? Qu’est-ce qui nous empêche de composer notre propre équation? De remettre la culture de performance à sa juste place? La peur?


L’antidote à cette peur réside dans le fameux duo : autonomie et soutien.

 

On se donne trop peu la permission d’organiser notre vie autour de ce que nous voulons réellement – individuellement, mais aussi ensemble.

On prend le rythme de la société sans trop se demander s’il est le nôtre ou comment on pourrait – créativement – jouer avec la latitude que nous avons. 

Parce que oui, C’EST un processus créatif.
Un processus d’innovation personnelle et de résilience, même.


Se composer un tableau harmonieux
Choisir avec intention.
Planifier de façon réaliste.
Baliser le chemin pour s’y rendre de balises et de permissions.

 

Ce processus fait l’objet de notre formation au Modèle Temps Blanc et des Cercles de soutien à la pratique que nous facilitions en communauté de professionnels, entrepreneurs et parents par la suite. 

On fait le ménage ensemble?

Dans une formation au Modèle Temps Blanc destinée aux agriculteurs, dernièrement, une agricultrice a partagé avoir développé un réseau de soutien entre amies agricultrices, pour s’entraider dans les tâches plates. Elle a littéralement dit : « faire le ménage du sous-sol en gang, c’est moins plate! ». Mais pourquoi donc est-ce qu’on essaie toujours de tout faire seul.es?

Depuis 6 ans maintenant, notre approche mise sur le groupe, la communauté.
Et ce n’est pas pour rien.
C’est parce qu’on sait que pour diminuer la surcharge, oui on peut rêver d’une semaine allégée, notre seule agentivité doublée de soutien pourrait suffire. Pas besoin d’attendre la semaine de 4 jours, donc.

La prochaine cohorte saisonnière commence en mai.
Au plaisir de faire de l’espace pour la vie, ensemble!

Julie